Le procureur général de Guinée-Bissau, Me Amine Michel Saad, a été limogé hier mardi 2 août par le président Malam Bacai Sanha. Me Saad à ce poste depuis novembre 2009, a été limogé en pleine contestation de la justice pour son incurie dans des affaires d'assassinats politiques. Pour plusieurs observateurs guinéens, Amine Michel Saad fait les frais de son refus d'assumer tout seul la publication des résultats des enquêtes sur les assasinats de l'ex-président Joao Bernardo Vieira et son ex-chef d'état-major, Batista Tagmé Na Waié en mars 2009.
Le décret présidentiel stipule que la décision du président Malam Bacai Sanha, fait suite à une large concertation d’abord avec le gouvernement, ensuite avec les membres du Conseil d’Etat, un organe de concertation attaché à son cabinet.
Selon une source proche du cabinet du procureur déchu, la raison de son limogeage est à rechercher dans la crise politico-judiciaire que traverse le pays ces derniers temps avec des manifestations de l’opposition réclamant le départ du Premier ministre Carlos Gomes Junior, accusé d’être le commanditaire des assassinats en 2009.
Et pourtant, en mai dernier, Me Saad, en annonçant la conclusion des enquêtes avait promis de faire toute la lumière sur ces dossiers. Deux ans après les assassinats, les auteurs et les commanditaires ne sont ni connus, ni arrêtés. Une question se pose : Maître Amin Saad a-t-il été contraint de sortir comme son prédécesseur Luis Manuel Cabral ? Ce dernier avait jeté l’éponge suite aux nombreuses pressions de l’armée concernant ce même dossier.
Une chose est claire, le limogeage de Me Amine Saad est le début d’une guerre de tranchée que se livrent le pouvoir et l’opposition. Une opposition déterminée à avoir la tête du Premier ministre Carlos Gomes Junior.
( Avec RFI )
( Avec RFI )