Guinée: Arrestation de présumés commanditaires de l'assassinat de Alpha Condé


Environ dix personnes, des militaires et des civils, détentrices d’un 'impressionnant arsenal de guerre' ont été interpellées à Conakry, mardi, jour de la célébration de l’Aid El-Fitr, a indiqué à la PANA une source bien informée, proche des enquêteurs.

Les équipes d’enquêteurs, composés de gendarmes et de policiers, chargées de débusquer les auteurs et commanditaires de la récente tentative d’assassinat du président Alpha Condé, souligne la même source, ont fait des descentes musclées aux domiciles des personnes interpellées où elles ont retrouvé des armes de guerre.

'Ces gens avaient bien préparé leur coup, voulant créer une insurrection dans le pays où les rues seront transformées en champ de bataille entre les Guinéens qui allaient s’entretuer comme ce fut le cas au Rwanda en 1994 (…)', a assuré la même source, précisant que beaucoup d’indices font croire que d’autres armes de guerre sont entre les mains du reste du groupe, tapis dans l’ombre.

Confirmant les interpellations, une source judiciaire assure que grâce au 'professionnalisme' du ministre de la Justice, Christian Sow qui, dès les premières interpellations, s’est saisi du dossier pour que justice soit rendue et non des règlements de comptes, un procès juste et équitable sera organisé à la fin des enquêtes.

'Nous avons frôlé le pire (…) Des gens sans foi, ni dignité ont voulu nous faire retourner 50 ans en arrière encore pour rendre le pays ingouvernable et continuer à piller comme ils l’ont toujours fait', a ajouté la même source, assurant que 'la qualité professionnelle et la probité morale' du ministre de la Justice, 'un des meilleurs que le pays ait jamais connus depuis l’indépendance en 1958', est une garantie suffisante pour l’organisation d’un procès transparent.

Le pool d’enquêteurs a déjà transmis à la justice 37 dossiers de présumés coupables qui ont été déférés au Parquet. Plusieurs officiers, dont les généraux Nouhoum Thiam et Bachir Diallo, respectivement chef d’état-major général des armées et directeur de Cabinet du président de la transition, le général Sékouba Konaté, ont été mis aux arrêts dès le lancement des enquêtes.

On rappelle qu’un groupe d’officiers et de soldats avait pris d’assaut dans la nuit du 18 au 19 juillet dernier le domicile privé, à Kipé, en haute banlieue, du président Alpha Condé, où des tirs nourris d'obus et de Kalachnikovs ont crépité pendant plusieurs heures avant l’arrivée des renforts, venus à la rescousse des éléments de la garde présidentielle qui ont perdu deux d'entre eux.

Pana 01/09/2011
Jeudi 1 Septembre 2011