Guinée / Alpha Condé révèle : "J’ai commis deux erreurs graves depuis mon élection"


Après l`attaque perpétrée contre sa résidence privée, le 19 juillet dernier, le président de la République de Guinée, a investi les locaux du palais de Conakry. Le professeur Alpha Condé qui s’est confié au confrère Francis Kpakindé, dresse le bilan de ses douze mois de gestion du pouvoir d’Etat, de ses impairs et évoque ses rapports avec le voisin gambien.

«J’ai commis deux erreurs graves. Première erreur : après mon investiture, j’ai décidé de ne pas avoir de Garde présidentielle parce que je ne pensais pas qu’on pouvait m’en vouloir au point d’attenter à ma vie. Deuxième erreur : j’ai décidé, contre l’avis de mes conseillers, de ne pas bouger de mon domicile privé tout en sachant qu’il se trouve dans le seul quartier de Conakry qui n’a pas voté pour moi lors de l’élection présidentielle. On ne m’y reprendra plus », a dit le président guinéen. Alpha Condé a aussi fait savoir que tout reste à refaire en Gunée. Lui qui, dit-il, a hérité d’un Etat en déliquescence : « j’ai hérité d’une situation extrêmement difficile. Pas d’infrastructures, pas d’électricité, pas de services efficaces de ramassage des ordures, pas de transport en commun urbain digne de ce nom. Ajoutez à cela, une armée pléthorique. Tout reste à faire en Guinée ». Il est revenu sur le dialogue inter-guinéen. « J’ai mis en place un certain nombre de structures devant permettre aux différents acteurs politiques de renouer le dialogue en vue d’aller très rapidement aux élections législatives », reconnaît-il. Même s’il avoue que certains des leaders politiques lui ont refusé la main tendue. Accusé de larguer les entreprises guinéennes aux firmes européennes, Alpha Condé le nationaliste s’en défend : « Je ne fais aucun complexe sur ce point. Tout le monde sait que je suis un militant panafricain et un nationaliste, mais s’il faut recourir à des firmes étrangères ou par l’expertise extérieure pour faire avancer les choses, donner du travail à mes compatriotes, améliorer leur sort, je n’hésiterai pas ». S’il admet que ses relations se sont améliorées avec le voisin sénégalais depuis l’attentat manqué du19 juillet dernier, il n’en est pas de même pour la Gambie. « Les dirigeants de ce pays nous sont ouvertement hostiles », a-t-il déploré.

A Dedi

( Abidjan.net )
Dimanche 20 Novembre 2011