Foire à probleme: le stand virtuel de l'armée (Mamadou Diop)


Foire à probleme: le stand virtuel de l'armée (Mamadou Diop)
L’Armée aurait bien voulu exposer à la foire aux problèmes initiée par le mouvement citoyen « y’en a marre » pour diverses raisons, mais l’étiquette de grande muette qu’on lui prête lui en a empêchée. Certes, on reprochera toujours de ne pas pouvoir parler au nom de l’armée mais qu’ils sachent qu’on essaye juste de traduire l’appréciation d’une majorité meurtrie par une gestion malencontreuse de cette institution. Bien qu’il n’est pas loisible de se focaliser sur déballages à en plus finir mais juste évoquer certains facteurs endogènes et même exogènes qui gangrènent l’armée et qui aujourd’hui remettent en cause son statut de leadership militaire national et même sous régional. Les armées ont écrit de brillantes pages dans l’histoire du Sénégal à travers les différents théâtres d’opérations entre autres le Liberia, Fodé Kaba en Gambie, tempête du désert au Koweït etc.… Mais aujourd’hui, on peut affirmer que cette vaillante armée est entrain d’illustrer à travers les contre revers subies ces derniers temps en Casamance les pages les plus sombres de son histoire. A l’évidence, quand on parle de mission militaire qu’elle soit maintien d’ordre ou d’opérations de guerre, la préparation tactique définit aussi bien les moyens personnels et matériels à déployer pour l’accomplir. Mais aujourd’hui, au vue de ce qui passe en Casamance, le type de rayonnement imposé à l’armée concernant l’occupation du terrain est très propice à l’ennemi qui n’a pas fini de se doter d’un puissant armement. Ce modis operandi s’agit de créer plusieurs postes avec un effectif très faible pour occuper plusieurs portions de terrain. Ainsi, les postes de combat sont en sous-effectifs au moment où l’état privilégie le recrutement des filles qui n’ont aucune utilité dans l’armée ; alors pourquoi recruter ces bataillons filles lorsqu’on sait pertinemment que l’armée a un besoin criard d’hommes. En sus de cette situation, la puissance de feu très réduite des éléments qui évoluent sur le terrain (une cinquantaine de minutions par homme au moment où le rebelle vient avec prés d’un millier). Compte tenu de ces facteurs, l’ennemi vient avec une boule de feu puissante dans des postes à faible effectif pour les tuer ou les capturer. Les chanceux sont certainement ceux qui vont prendre la fuite. Et c’est ça la réalité sur le terrain. Les officiers occupant l’échelon commandement savent pertinemment qu’il ya des normes édictées pour gagner une guerre. Mais ils préfèrent s’emmurer des bureaux climatisés et passent leur temps à la recherche de profit. Les morts seront enterrés et les blessés qui auront perdus leur jeunesse car amputés ou souffrant d’autres traumatismes vont emprunter la voie des revendications et seront la proie des policiers véreux avec leurs matraques. Beaucoup de militaires engagés sur le terrain sont hantés par les conditions difficiles de vie des mutilés. Sont-ils conscients que chacun d’eux peut se retrouver dans cette situation ? Il est d’ailleurs à souligner que beaucoup de militaires n’ont pas apprécié l’absence brillante des autorités lors de la cérémonie funèbre de 09 soldats tombés sur le champ d’honneur parce que ça a coïncidé avec l’investiture du président Wade et la minute de silence accordée au nervi tué en lieu et place des martyrs militaires. Cela démontre encore une fois le manque de considération à l’endroit des militaires. En réalité, au delà des conditions difficiles qu’ils endurent sur le terrain, l’absence de prise en compte psychologique, facteur essentiel dans l’action militaire est manifeste. Et théoriquement cela doit consacrer une politique qui met en place des conditions autres que militaires leur permettant d’amoindrir les affres de la guerre. Cette prise en compte psychologique doit faire effet avant, pendant et surtout après le combat. Vous vous rendrez compte qu’il ya en beaucoup qui trainent de séquelles psychiques de la guerre. A cela s’ajoute la non attribution de revenus extra tels que l’indemnité de risque à leur profit au moment où plusieurs autres corps à l’image des pompiers ou de la gendarmerie en sont bénéficiaires ; il ya problème. Peut-être l’état juge qu’ils sont plus exposés que les militaires. Mais la réalité du terrain le désapprouve. Le militaire est le fonctionnaire qui passe le moins de temps avec sa famille, d’où la nécessité de le mettre dans des conditions optimales lui permettant d’assurer à distance l’éducation de ses enfants. Mais aujourd’hui ils ont peur pour leurs familles en particuliers leurs enfants qui sont partagés entre stupeur et frayeur de la guerre mais aussi enfants dont le service citoyen les a privés de grandir dans l’ombre de leurs papas. La guerre ce n’est pas seulement les armes mais c’est d’être dans certaines dispositions morales pour la mener. Malheureusement, on ne peut que noter l’absence d’une politique cohérente pour corriger tous ces dysfonctionnements. L’impression qu’on prête dans ce pays est que tout se fait à l’envers. Lorsque le président Wade conseillait à Faure Gnassingbé du Togo d’aller aux élections et de les remporter parce que disposant du gouvernement et des armées, cela a porté ses fruits mais aujourd’hui, le président Wade s’éloigne de plus en plus de cette thèse parce qu’il ne peut pas assurer qu’il a l’armée avec lui. Ce n’est pas parce qu’il n’est pas en mesure de réussir avec l’armée mais c’est parce qu’il ne dispose pas de la bonne information. Il urge de procéder à un diagnostic sans complaisance de cette situation fâcheuse. Il est très mal conseillé en matière militaire s’éloigne davantage des aspirations de la troupe. Les chefs militaires actuels sont aujourd’hui quasi obnubilés par les étoiles au détriment de la troupe. Comment peut-il promouvoir le colonel, Chef d’état-major de l’armée de terre au grade de général alors qu’il a fait subir à l’armée ses défaites les plus sanglantes avec pour la première fois des prises d’otages militaire en Casamance tandis qu’un autre parmi les nominés a été défait pour avoir mis à genou la mutuelle des armées. Ça c’est exclusif ! Dans les grandes armées ils devaient être démis de leurs fonctions comme on l’on a fait avec les chefs de la marine et de l’armée de l’air dans l’affaire du bateau le diola. Mais au Sénégal ce sont les médiocres qui son toujours récompensés. Aussi, L’inexistence d’un profil de carrière pour les militaires décrédibilise la gestion et l’emploi du personnel. Personne ne peut entrer aujourd’hui dans l’armée est confirmer qu’à l’horizon X il occupera X rang. Les proportions dans l’avancement sont inéquitables. On gère les sous-officiers et homme du rang comme du bétail. Les officiers avancent le plus au détriment des autres catégories. C’est pour cela qu’il ya actuellement un véritable télescopage des officiers supérieurs avec une pléthore de colonels rémunérés à ne rien faire. Ce qui est à l’origine de la nomination récente de 15 généraux que véritablement l’armée n’a pas besoin pour survivre. Et si Wade croit qu’en nommant 15 généraux il aurait la mainmise sur l’armée, il se trompe. C’est juste 15 cartes électeurs et la troupe s’en démarque fortement. Il n’a envoyé ses bêtes politiques comme Farba Senghor (lui au moins il est fidèle) faire le sondage dans la troupe. Il n’a qu’à se ressaisir et essayer d’identifier les besoins urgents pour permettre à l’armée de mener à bien les différentes missions militaires et cela ne peut se faire qu’en adoptant une politique de rupture de la gestion actuelle. Vous voyez bien que l’armée à elle seule peut créer sa propre foire à problèmes avec plusieurs stands dont l’un à coût sûr exposera les ravissantes pages de son histoire qu’elle essayera toujours de promouvoir et léguer aux générations car constituant une valeur sure de ses fondamentaux.
Dimanche 12 Février 2012
Mamadou diop




1.Posté par boy dakar le 12/02/2012 14:52
L'armée doit prendre sa responsabilité



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