A quelqu’un qui demandait au général de Gaulle s’il ne craint pas le vide après son départ du pouvoir, le général répond : « je ne crains pas le vide, je crains le trop plein. »
Au Sénégal, nous en sommes au trop plein. Wade appartient au passé quoiqu’il gesticule et manipule. Que de temps perdu en palabres depuis sa réélection en 2007. Le séminaire du Conseil Constitutionnel a scellé son sort pour tous ceux qui comprennent le français et savent entendre l’implicite. C’est aussi un des legs infamant du régime libéralo-informel : le manque de subtilité et la lourdeur de l’argument et de la compréhension.
Une campagne permanente, frénétique et vaine pour conjurer une chute annoncée. Le divertissement de l’essentiel qui dure depuis plus de cinq ans dans le pays au seul profit de l’agenda politicien des Wade est un gâchis phénoménal d’énergie. Que de palabres, de stratégies et de ruses dépensées en petite monnaie pour de la petite politique au détriment des questions urgentes : autosuffisance alimentaire, continuité du service de l’électricité, maitrise du budget...
La façon inélégante de M. Wade de terminer son second et dernier mandat le met en dessous de tout. Voilà pourquoi n’importe qui s’improvise comme un recours pour sauver le Sénégal de cette famille cleptomane et de ses grossiers valets. Les dizaines de sénégalais de qualités diverses qui s’imaginent en sauveur de l’après Wade traduisent le symptôme d’une fin de règne. Un déclin qui s’accompagne d’un pourrissement et d’une corruption des mœurs politiques pour ne nous laisser qu’avec des fausses valeurs, de faux candidats, des ersatz d’hommes d’Etats et des retraités opportunistes. De quoi nous faire regretter la médiocrité remuante et désordonnée du PDS.
La candidature de Wade est obscène. Elle défie ce que Georges Orwell appelle la « décence ordinaire ». Il serait tristement ironique que le candidat éternel Wade donne raison à son ennemi historique Jean Collin qui disait que « Abdoulaye Wade mourra candidat ». N’importe qui peut être un recours à un cacochyme de 90 ans. N’importe qui.
Toutes ces énergies mobilisées pour faire respecter la Constitution, la morale politique, le sens de l’Etat et des institutions ne sont pas vaines, loin s’en faut ; mais nous aurions pu mieux répartir et monnayer cette ardeur à consolider notre économie et développer notre pays si le Machiavel de Kébémer nous laissait quelque répit. L’essentiel de l’activité politique du président Wade est purement politicienne, rarement politique : harcèlement médiatique et policier, bougeotte pour ne pas dire tripatouillages législatifs et constitutionnels.
Cependant, à coté des menées purement politiciennes prospèrent le bavardage et les commentaires de porteurs d’eau et de parole tout aussi nocifs. C’est le pendant journalistique de l’opportunisme des chefs de partis-politiques-cabine-téléphonique. En effet, l’espace public et médiatique sénégalais est saturé d’individus et de discours qui prodiguent de la stratégie à tout-va : qui sortant de son chapeau un fonctionnaire international sclérosé dans le Sénégal des années 80 dans ses boubous à la mode Baye Wali, tels journalistes démiurges alléchés comme des lycaons s’improvisant spin doctors. Des sites internet prolifèrent maniant les louanges et le chantage avec une dextérité enrobée dans des analyses pseudo objectives et neutres. Des prédicateurs hebdomadaires s’empoisonnent de leur propre intelligence devenue miroir auto réfléchissant, hypnotisés par l’écran de leur stérilité obsédée.
Le plus grand danger qui guette le Sénégal sous l’alternance est le mélange de genres. Ce n’est pas qu’il n’avait pas cours avant, c’est qu’il est devenu un mode de vie. Quand des journalistes disputent aux marabouts leur ton et leur phraséologie, ces derniers s’improvisent en retour consultants politiques. Quand certains hommes politiques, vendeurs d’illusions assujettissent le Coran selon leurs urgences et leurs intérêts du moment, des marabouts font du chantage électoral face à un président affaibli, valétudinaire et apeuré par la vitalité démocratique de notre pays.
La morale et le bon sens nous commandent de dénoncer même nos alliés objectifs dans le combat contre les Wade et le Pds. On ne peut ni absoudre, ni oublier les méfaits d’une personne parce qu’elle a renié un régime vermoulu pour mieux se survivre. Nous ne pouvons nantir la république rectifiée que nous appelons de nos vœux avec des vers migrants du fruit pourri du PDS. Longtemps encore notre cher pays subira les démangeaisons des germes du népotisme et de la mal gouvernance tels qu’ils sont instillés et encouragés dans le corps social sous nos yeux. C’est maintenant qu’il faut endiguer la rémanence du « wadisme » en ce qu’il a de plus pervers et de banal en essorant ses dérivés politiques, et en rectifiant ses boutures idéologiques.
Nous voulons ce pays laïc et ordonné autour d’un certain sens de l’Etat, de la mesure et de la déontologie. Ni vertige du vide des repus adeptes de la terre brulée, ni bousculade opportuniste à la présidence, mais plutôt, un civisme entier et responsable à la tête de l’État. Nous ne pouvons prospérer et avancer sans ordre, sans déontologie et sans décence politique ordinaire. En clair, la «déwadisation» des esprits et des pratiques doit être comprise dans les stratégies pour le faire partir au nom du Sénégal d’après et du nouveau type de citoyen auquel nous aspirons.
Au Sénégal, nous en sommes au trop plein. Wade appartient au passé quoiqu’il gesticule et manipule. Que de temps perdu en palabres depuis sa réélection en 2007. Le séminaire du Conseil Constitutionnel a scellé son sort pour tous ceux qui comprennent le français et savent entendre l’implicite. C’est aussi un des legs infamant du régime libéralo-informel : le manque de subtilité et la lourdeur de l’argument et de la compréhension.
Une campagne permanente, frénétique et vaine pour conjurer une chute annoncée. Le divertissement de l’essentiel qui dure depuis plus de cinq ans dans le pays au seul profit de l’agenda politicien des Wade est un gâchis phénoménal d’énergie. Que de palabres, de stratégies et de ruses dépensées en petite monnaie pour de la petite politique au détriment des questions urgentes : autosuffisance alimentaire, continuité du service de l’électricité, maitrise du budget...
La façon inélégante de M. Wade de terminer son second et dernier mandat le met en dessous de tout. Voilà pourquoi n’importe qui s’improvise comme un recours pour sauver le Sénégal de cette famille cleptomane et de ses grossiers valets. Les dizaines de sénégalais de qualités diverses qui s’imaginent en sauveur de l’après Wade traduisent le symptôme d’une fin de règne. Un déclin qui s’accompagne d’un pourrissement et d’une corruption des mœurs politiques pour ne nous laisser qu’avec des fausses valeurs, de faux candidats, des ersatz d’hommes d’Etats et des retraités opportunistes. De quoi nous faire regretter la médiocrité remuante et désordonnée du PDS.
La candidature de Wade est obscène. Elle défie ce que Georges Orwell appelle la « décence ordinaire ». Il serait tristement ironique que le candidat éternel Wade donne raison à son ennemi historique Jean Collin qui disait que « Abdoulaye Wade mourra candidat ». N’importe qui peut être un recours à un cacochyme de 90 ans. N’importe qui.
Toutes ces énergies mobilisées pour faire respecter la Constitution, la morale politique, le sens de l’Etat et des institutions ne sont pas vaines, loin s’en faut ; mais nous aurions pu mieux répartir et monnayer cette ardeur à consolider notre économie et développer notre pays si le Machiavel de Kébémer nous laissait quelque répit. L’essentiel de l’activité politique du président Wade est purement politicienne, rarement politique : harcèlement médiatique et policier, bougeotte pour ne pas dire tripatouillages législatifs et constitutionnels.
Cependant, à coté des menées purement politiciennes prospèrent le bavardage et les commentaires de porteurs d’eau et de parole tout aussi nocifs. C’est le pendant journalistique de l’opportunisme des chefs de partis-politiques-cabine-téléphonique. En effet, l’espace public et médiatique sénégalais est saturé d’individus et de discours qui prodiguent de la stratégie à tout-va : qui sortant de son chapeau un fonctionnaire international sclérosé dans le Sénégal des années 80 dans ses boubous à la mode Baye Wali, tels journalistes démiurges alléchés comme des lycaons s’improvisant spin doctors. Des sites internet prolifèrent maniant les louanges et le chantage avec une dextérité enrobée dans des analyses pseudo objectives et neutres. Des prédicateurs hebdomadaires s’empoisonnent de leur propre intelligence devenue miroir auto réfléchissant, hypnotisés par l’écran de leur stérilité obsédée.
Le plus grand danger qui guette le Sénégal sous l’alternance est le mélange de genres. Ce n’est pas qu’il n’avait pas cours avant, c’est qu’il est devenu un mode de vie. Quand des journalistes disputent aux marabouts leur ton et leur phraséologie, ces derniers s’improvisent en retour consultants politiques. Quand certains hommes politiques, vendeurs d’illusions assujettissent le Coran selon leurs urgences et leurs intérêts du moment, des marabouts font du chantage électoral face à un président affaibli, valétudinaire et apeuré par la vitalité démocratique de notre pays.
La morale et le bon sens nous commandent de dénoncer même nos alliés objectifs dans le combat contre les Wade et le Pds. On ne peut ni absoudre, ni oublier les méfaits d’une personne parce qu’elle a renié un régime vermoulu pour mieux se survivre. Nous ne pouvons nantir la république rectifiée que nous appelons de nos vœux avec des vers migrants du fruit pourri du PDS. Longtemps encore notre cher pays subira les démangeaisons des germes du népotisme et de la mal gouvernance tels qu’ils sont instillés et encouragés dans le corps social sous nos yeux. C’est maintenant qu’il faut endiguer la rémanence du « wadisme » en ce qu’il a de plus pervers et de banal en essorant ses dérivés politiques, et en rectifiant ses boutures idéologiques.
Nous voulons ce pays laïc et ordonné autour d’un certain sens de l’Etat, de la mesure et de la déontologie. Ni vertige du vide des repus adeptes de la terre brulée, ni bousculade opportuniste à la présidence, mais plutôt, un civisme entier et responsable à la tête de l’État. Nous ne pouvons prospérer et avancer sans ordre, sans déontologie et sans décence politique ordinaire. En clair, la «déwadisation» des esprits et des pratiques doit être comprise dans les stratégies pour le faire partir au nom du Sénégal d’après et du nouveau type de citoyen auquel nous aspirons.