Fermeture des frontières, obtention difficile de visa, aide publique au développement : Comment l’Europe et les Etats africains ont contribué au développement de l’immigration ‘clandestine’

Les questions migratoires en Afrique de l’Ouest, du Centre et au Maghreb ne peuvent pas être dissociées aujourd’hui des politiques européennes relatives à l’asile et aux migrations. Du fait du durcissement des mesures d’entrée sur le territoire européen, il est devenu aujourd’hui quasiment impossible de rejoindre facilement le territoire européen de manière légale. Ce qui a eu comme effet de contribuer au développement de l’émigration dite ‘clandestine’. Les conditions d’obtention de visa dans les consulats et Ambassades de l’Union européenne sont devenues draconiennes et les accueils souvent humiliants.
Au même moment, la paupérisation en Afrique et dans les pays du Sud a atteint son paroxysme suite à l’accaparement des richesses halieutiques, ligneuses, agricoles et énergétiques. Et c’est dans ce contexte que, depuis quelques années déjà, l’Ue a mis en place tout un arsenal juridique, politique, policier et technique afin de repousser toutes les tentatives des populations du Sud qui cherchent à entrer dans ses frontières.

L’Union européenne ne cherche pas simplement à empêcher les migrants d’entrer en Europe. Il les a surtout empêchés de quitter le sol africain. C’est dans ce cadre et sous couvert d’une ‘approche globale’, que les Etats du Nord ont initié toute une série de conférences avec les gouvernements des pays du Sud où l’aide publique au développement et les accords de coopération sont utilisés comme un moyen de chantage et de pression économique et diplomatique pour obtenir la collaboration des pays d’origine et de transit dans le contrôle en amont des flux migratoires.

Abdoulaye SIDY

( Walf )