Faux fact-checking : le nouveau genre journalistique de Radio Sénégal Internationale


Dakaractu a été attaqué par le fleuron supposé de notre espace médiatique, Radio Sénégal Internationale (RSI) en l’occurrence, au motif que nous avions traité avec légèreté une information relative à la circulation de personnes habitant l’espace CEDEAO, des Maliens en particulier. Une mesure, selon nos informations, alors entrée en vigueur il y a une semaine, et qui stipulait que la carte NINA, appelée carte d’identification nationale, qui était utilisée tout comme la carte biométrique depuis début 2023 (date à laquelle le dernier document cité a commencé à être utilisé au Mali), ne passait plus pour les ressortissants maliens.

Cette information capitale, quand on sait l’importance des relations entre nos deux pays, fut suivie par nos soins avec professionnalisme et sérieux, et nos publications ont toutes été frappées du factuel et de sa vérification.

C’est pourquoi nous avons été stupéfaits de voir que RSI avait pris la liberté de nous reprocher notre travail et surtout nous avait dénié le droit de nous intéresser à cette situation, nous traitant même de dangereux trublions capables de mettre le feu dans les relations sénégalo-maliennes. Rien que ça !

Reprenant sans aucune précaution un communiqué du ministère de l’intérieur, Mamadou Ramata Diallo a, dans son émission imprudemment intitulée « FACK CHECKING », au lieu de « FACT », signifiant « FAITS » justement, prouvant par cette erreur qu’elle ne savait pas de quoi elle parlait, a eu la prétention de devoir, selon elle, « apporter des clarifications sur les supposées restrictions d’entrées pour les ressortissants maliens sur le territoire national ».

Une personne qui se dit journaliste et qui ne sait pas que » le « off » en journalisme, désigne un terme de discussions informelles entre les journalistes et les responsables politiques, dont la teneur n'est pas censée être reproduite » et qui les étale tout le long de sa chronique de « FACK CHEKING », comme elle dit, est plutôt mal placée pour nous cataloguer de « certaine presse ».

Nous présentons à RSI la teneur de notre travail, qui ne souffre d’aucun manquement aux principes du travail journalistique consistant à aller chercher, vérifier et trianguler nos informations. Pour que Mamadou Ramata Diallo de RSI en prenne de la graine, Dakaractu revient pour vous sur toutes les étapes qui ont jalonné notre souci permanent de bien informer nos lecteurs, et surtout en toute responsabilité et en pleine conscience de l’acuité de ce sujet.

Historique de notre travail .

Dakaractu s’est d’abord fait le passeur de cette information, révélant que les ressortissants maliens allaient devoir désormais se contenter de l’un des deux documents, en l’occurrence, la carte biométrique ou le passeport, pour entrer au Sénégal.
 

En effet, au Sénégal, les Maliens pouvaient entrer avec la carte NINA, le passeport ou encore la carte nationale d’identification biométrique. Mais ces derniers sont désormais rejetés systématiquement en atteignant les frontières sénégalaises, car ne disposant pas de leur carte biométrique ou de leur passeport.

 
Nous rajoutions qu’apparemment, l’information n’était pas détenue par la plupart des Maliens. Poussant le questionnement en nous demandant pourquoi ces mesures n’avaient pas été largement véhiculées par les autorités compétentes sénégalaises. Nous avons appelé le chargé de la communication de la Police nationale, qui nous a alors répondu ceci : « Je ne dis pas que l’information est fausse, mais je ne l’ai pas encore reçue » et nous a alors assuré de nous revenir après vérification.

Dakaractu a alors joint au téléphone à Bamako le chargé des affaires sociales et des questions migratoires au secrétariat exécutif du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur, Mamadou Lamine Bane, qui nous a informé avec des mots précis de la situation : "Il s'agit de plusieurs convois de passagers qui étaient dans les transports en commun entre Bamako et Dakar. Arrivés à la frontière, lors du contrôle des passagers, plusieurs d'entre eux ont été confrontés au refus de la carte nationale d'identité classique malienne (carte manuscrite ou carte NINA). Les policiers à la frontière sénégalaise à Kidira n'acceptaient que la nouvelle carte biométrique ou les passeports […]. Les agents de la police sénégalaise de la frontière disaient que la mesure était une mesure générale, une application des règles communautaires de la CEDEAO et de l'UEMOA sur la carte d'identité biométrique qui est l'outil d'identification reconnu ". Fin de citation.

Rajoutant que finalement, il y a eu ce communiqué de la police sénégalaise qui sursoit à la mesure et qu’actuellement, les gens passaient normalement avec la carte NINA, la carte biométrique et leurs passeports.

Répondant à notre question sur l’éventualité de pourparlers entre les autorités des deux pays, Monsieur Bane nous a alors indiqué : « Je pense qu’une négociation entre les deux gouvernements a pu avoir lieu. En tout cas, je crois que l'accélération de la suspension peut être comprise comme des pourparlers en haut lieu entre les plus hautes autorités des deux pays. En tout cas, au niveau du Haut Conseil des Maliens de l'extérieur et de la Mission diplomatique, il y avait une mission qui était prévue pour venir à la frontière […] pour demander l'allègement de la situation, mais avant que la mission ne parte, l'annonce a été faite que la mesure a été suspendue (). Je pense que ce qui a pu accélérer les choses, ce sont les pourparlers entre les autorités des deux pays ».

Continuant scrupuleusement à faire son travail dans la plus grande orthodoxie journalistique, Dakaractu a joint Monsieur Mohamed El Dicko, président du Conseil national de la jeunesse du Mali/section Sénégal, qui lors de cet entretien avec nous est revenu sur les contours de cette décision qui a fait long feu.

« Effectivement, il y avait un blocage dans l’utilisation de certains documents de voyage (cartes Nina et consulaire). Nous avions l’habitude de voyager par voie terrestre avec la carte consulaire, la carte d’identification NINA, la carte biométrique ou le passeport. Toute personne qui détenait ces documents avait facilement accès au territoire sénégalais par la voie terrestre, », précisant que l’entrée au Sénégal par voie terrestre avec ces deux dernières pièces était interdite depuis une semaine. »

Nous avons vérifié nos informations auprès du Conseil national de la jeunesse du Mali/Section Sénégal et de son président, qui nous a affirmé être entré en contact avec les plus hautes autorités et avoir pris la décision de sortir un communiqué pour rassurer leurs compatriotes.

Ce communiqué n°051 du CNJ-MALI/Section Sénégal portant sur la levée des mesures prises par les autorités sénégalaises explique que le secrétariat général du conseil national de la jeunesse du Mali/section Sénégal informe l'opinion nationale et internationale que suite aux négociations avec les parties prenantes, tous les documents de voyage du Mali sont autorisés aux passagers qui souhaitent venir au Sénégal, à savoir la carte consulaire, la carte Nina et la carte biométrique et passeport étaient valides.

Rajoutant : « Nous saluons la diligence de nos plus hautes autorités sans oublier le bon sens des autorités du pays d'accueil qui est le Sénégal ».

Mamadou Ramata Diallo, Dakaractu vous épargne les autres contacts que nous avons eus à interroger, comme le redacteur en chef de la radio "StudioTamani", autant de personnes que votre supposé professionnalisme aurait dû vous pousser à rencontrer et interroger au lieu de nous demander à nous, de vous fournir leurs contacts pour faire votre « FACT CHECKING » c’est ainsi que ça s’écrit, afin qu’à l’avenir vous ne galvaudiez pas ce genre journalistique dont notre pays a tant besoin de voir se développer pour un pays qui renoue des liens forts avec l’information et ceux qui les informent, en dehors de toute chapelle partisane ou étatique.

Mamadou Ramata Diallo de RSI, nous vous disons cela sans aucune rancune, mais en toute liberté et en toute responsabilité.

Fack-chekez bien ! ! !
Dimanche 1 Décembre 2024
Dakaractu



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