Il est arrivé de Bamako le 3 octobre.Quatre jours après son arrivée, précisément le 7 octobre, Faustin Diatta a été limogé de son poste de ministre des Sports.L’homme fort du département d’Oussouye (sud du Sénégal) a été emporté par la campagne des ‘Lionnes’ qui ont perdu, à Bamako, leur titre de championnes d’Afrique devant les Angolaises. Depuis là, Faustin Diatta s’est emmuré dans un silence profond. Mais, avec les attaques répétées dont il fait souvent l’objet dans la presse, le désormais ancien ministre des Sports a jugé utile de sortir de sa réserve. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, le vendredi dernier, Faustin Diatta apporte un éclairage sur les 75 millions que le président de République vient de décaisser pour l’achèvement des travaux du stade de Bignona.Entretien…
Wal fadjri : Avec le recul, quelle appréciation faites-vous de votre limogeage du gouvernement ?
Faustin DIATTA : Depuis que j’ai quitté le ministère des Sports, le 7 octobre dernier, je n’ai pas voulu parler. En tant que républicain et homme d’Etat, je suis parti du ministère des Sports sans aucune gêne et sans aucun regret. Au contraire, je suis parti avec le sentiment d’un devoir accompli. Je suis parti du ministère des Sports dans de très bonnes conditions. Tout s’est passé dans les règles de l’art dans la passation de service. Je n’ai aucune faute de gestion à me reprocher. J’ai remis à mon frère, le ministre d’Etat, Abdoulaye Makhtar Diop un document très clair. Un document qui contient des éléments très clairs et qui résume mes 14 mois de passage au ministère des Sports. La passation de service, il faut le rappeler, s’est faite devant l’Inspecteur général de l’Etat. Elle s’est déroulée dans la convivialité et dans la fraternité. C’est dans la loyauté, la responsabilité que j’ai transmis à mon successeur tous les dossiers.
Vous parlez de termes clairs alors qu’il y a le retard des travaux du stade de Bignona qui semble constituer une tache noire dans votre gestion ?
(Il coupe). Je suis choqué, après pratiquement un mois et demi que je ne suis plus aux commandes du ministère des Sports, qu’on avance ma responsabilité dans le retard de l’exécution des travaux du stade de Bignona. Je suis au regret d’entendre les gens dire que c’est moi qui constituais le blocage de ces travaux. Que la situation s’est décantée, parce que je ne suis plus là pour continuer à bloquer l’exécution des travaux. C’est choquant. J’ai l’impression que, quelque part, il y a des responsables politiques qui ont des problèmes chez eux.
Lesquels ?
Il s’agit principalement du ministre de la Jeunesse, Mamadou Lamine Keita.
Mais, qu’est-ce qu’il a à voir dans ce dossier qui ne relève pas de son domaine de compétence ?
Je ne sais pas. Je veux seulement qu’il arrête de ternir mon image par presse interposée. S’il a des problèmes chez lui qu’il cherche à les régler. Je demande à Mamadou Lamine Keita d’arrêter.
Mais, le ministre de la Jeunesse s’est juste félicité de l’enveloppe de 75 millions que le président de la République a débloquée pour l’achèvement des travaux du stade de Bignona.
(Il coupe). Ce n’est pas ça. Par sa sortie, il insinue que c’est moi qui constituais le blocus des travaux du stade de Bignona. Il l’a même affirmé. Alors que c’est faux.
Peut-on savoir ce qui a réellement retardé l’exécution de ces travaux ?
Pour votre information, ces travaux de ce stade ont démarré bien avant mon arrivée au poste de ministre des Sports. Par conséquent, j’ai juste hérité de ce dossier. Avec toutes les supputations, mais surtout, avec le mouvement d’humeur des jeunes de Bignona qui avaient envahi la rue pour réclamer l’achèvement des travaux, le président de la République m’a directement saisi. Il m’a instruit de faire une descente à Bignona, dans les plus brefs délais, pour régler cette situation. Je suis ainsi parti à Ziguinchor et à Bignona pour exécuter les décisions du président de la République. De Ziguinchor, j’ai été accompagné par le gouverneur de la région de Ziguinchor, le président du Conseil régional de Ziguinchor, Lamine Sagna pour me rendre à Bignona.... J’y ai trouvé toutes les autorités administratives du département de Bignona.
‘Je suis au regret d’entendre les gens dire que c’est moi qui constituais le blocage de ces travaux. Que la situation s’est décantée, parce que je ne suis plus là pour continuer à bloquer l’exécution des travaux’.
Le ministre de la Jeunesse qui est maire de la localité était-il avec vous ?
Non. Mais, en partant de Dakar, je l’ai informé. J’ai pris le soin de l’informer de mon voyage sur Bignona. Je lui ai bien expliqué que j’étais envoyé par le président de la République pour aller tirer au clair cette affaire du stade de Bignona. Le ministre Mamadou Lamine Keïta m’avait promis d’informer ses adjoints. Que ces derniers allaient m’accompagner sur le site. Et ses adjoints étaient bien présents à l’occasion. Il y avait une grande tension en ce moment-là. Les jeunes avaient envahi les rues pour réclamer leur stade. Il y avait une vive tension. Mais, étant un fils de la région, de la localité, j’ai tenu à ce que les choses soient mises au clair. Je voulais revenir de Bignona avec les bonnes informations. Afin d’édifier le président de la République qui en faisait une préoccupation personnelle. On avait ainsi tenu une réunion de plus de 5 heures de temps pour tirer les choses au clair. Il faut noter que le Directeur des infrastructures sportives et l’entrepreneur chargé de l’exécution des travaux du stade de Bignona étaient tous dans la salle qui avait refusé du monde. De mon retour de Bignona, j’ai rédigé mon rapport que je devais remettre au président de la république. Mais, compte tenu de son calendrier trop chargé, il m’avait été très difficile de lui remettre ce rapport. Le président de la République avait pris ses vacances un peu trop tard. Après ces vacances, il est allé prendre part à la réunion du Conseil des Nations Unies. De mon côté, j’étais aussi occupé par mes missions. Il s’agissait principalement des deux Afrobaskets féminin et masculin.
Quand avez-vous rencontré le président de la République pour lui présenter le rapport ?
Je suis revenu de Bamako le 3 octobre. J’ai quitté le gouvernement le 7 octobre. Mais, malgré mon éviction du gouvernement, j’ai tenu à être très rigoureux dans mes notes pour faire un compte-rendu détaillé au président de la République. Je me suis alors mis à préparer la passation de service en mettant de l’ordre sur mes papiers. Je voulais que tout soit mis au clair pour que mon successeur soit dans de bonnes dispositions de travail. Le sport est un facteur de cohésion très important pour le développement d’une Nation. Il ne fallait donc pas que j’aie un sentiment de manque de rigueur dans ce que j’allais transmettre à mon successeur.
Voulez-vous dire que vous n’avez alors pas eu le temps de remettre le rapport au président de la République ?
Avec ce qui s’est passé, c’est-à-dire, mon départ précipité du gouvernement, je suis resté très touché. Mais, c’est bel et bien moi, Faustin Diatta qui ai rendu compte au président de la République de la situation du stade de Bignona. Je l’ai fait par une note de 6 à 7 pages. Cette note a été accompagnée par des documents d’études techniques et architecturales. Je devais élaborer cette note dans une semaine. Je l’ai fait. J’ai transmis exactement le document au président le 17 octobre dernier. Une enveloppe très lourde, parce que le document fait près de 500 pages. C’est un document confidentiel, parce qu’il doit servir à des appels d’offres. Ça veut dire qu’effectivement les comptes-rendus que j’ai rendus au président de la République ont porté leurs fruits. Parce que, c’est à la suite de ce rapport que j’ai déposé sur sa table que le président a décaissé les 75 millions pour l’achèvement des travaux du stade de Bignona. J’en suis très fier. Ces 75 millions constituent d’ailleurs un premier jet. Puisque, l’évaluation globale des travaux est estimée à une centaine de millions. La lettre que j’ai écrite au président était tellement profonde. Parce que, j’y ai parlé avec le cœur et mon âme. J’y ai défendu la cause légitime de la jeunesse de Bignona. Et c’est à cause de ça que le président a donné ces 75 millions. Et le reste ne va pas tarder.
Qu’est-ce qui motiverait, selon vous, les agissements de votre collègue, Mamadou Lamine Keïta ?
Il donne l’impression que c’est lui qui m’a fait partir du ministère des Sports. Pourquoi le fait-il ? Est-ce que c’est bien pour la Casamance ? Est-ce que c’est bien pour la jeunesse de la Casamance ? Est-ce que c’est bien pour la jeunesse du Sénégal ? Avec tout ce que j’ai fait au niveau de Sport. (Il marque un temps d’arrêt pour souffler). Je ne voudrai vraiment pas qu’on me mette en mal avec les populations de Bignona. Parce que j’aime Bignona et j’ai beaucoup de respect pour Bignona et notamment pour sa jeunesse.
Pourquoi insistez-vous sur ce dossier relatif aux travaux du stade de Bignona alors qu’il y a eu celui de l’Afrobasket malien. C’est même ce dossier qui vous a fait sauter du gouvernement.
C’est dommage que ce soit moi qui parle... Je suis désolé d’en parler. Mais, sachez toutefois que je ferai jamais le bilan de mon passage au ministère des Sports dans la presse. Parce que, ce n’est pas à moi de le faire. Il appartient au monde sportif d’apprécier ce que j’y ai fait comme travail. J’ai juste fait 14 mois à la tête de ce département. Y ai-je fait un bon travail ou pas ? C’est au président de la République et à son Premier ministre d’apprécier. Je tiens seulement à faire savoir que je me suis beaucoup investi pour servir le sport sénégalais dans sa globalité. Je me suis donné corps et âme. Je travaillais 24 h sur 24. J’ai accompli ma mission. Je suis parti du ministère avec le sentiment d’avoir accompli pleinement ma mission.
Vous pensez alors avoir fait un bon travail ?
S’il vous plaît, ne me faites pas parler. Je suis un homme responsable, un homme d’Etat qui tient à garder le secret d’Etat. Ce n’est vraiment pas dans la presse que je me permettrai de faire le bilan de mon passage au ministère. Je ne veux pas me tromper d’objectif. Je ne veux non plus être diverti ou dispersé. Le sport, je répète, est un facteur très important pour la cohésion sociale d’une Nation.
Vous avez contribué à la qualification de l’équipe nationale du Sénégal qui va jouer la Can...
(Il coupe). C’était une mission que j’avais reçue du président de la République. Je l’ai faite avec beaucoup d’humilité. Je rends grâce à Dieu. Pour le reste, je n’ai vraiment pas de commentaire à faire. La Fédération sénégalaise de football a un grand président qui se nomme Me Augustin Senghor. Il y a aussi les membres de l’encadrement technique de l’équipe nationale. Des hommes responsables avec lesquels j’ai passé des moments conviviaux et très fraternels. Avec moi ou sans moi, si la Coupe d’Afrique des nations doit être remportée par le Sénégal, elle le sera. Mais, je voudrais vraiment que les gens restent concentrés sur l’essentiel. (...).
Vous semblez être animé par un sentiment de regret ?
Sentiment de regret ! Non. Je ne regrette pas mon départ du gouvernement. Malgré tout ce qui s’est passé, je me sens fier. Et, c’est ça l’Homme. Je continuerai à travailler et beaucoup travailler pour ma région, la Casamance et pour mon pays, le Sénégal.
Propos recueillis par Mamanding Nicolas SONKO
( WALF )
Wal fadjri : Avec le recul, quelle appréciation faites-vous de votre limogeage du gouvernement ?
Faustin DIATTA : Depuis que j’ai quitté le ministère des Sports, le 7 octobre dernier, je n’ai pas voulu parler. En tant que républicain et homme d’Etat, je suis parti du ministère des Sports sans aucune gêne et sans aucun regret. Au contraire, je suis parti avec le sentiment d’un devoir accompli. Je suis parti du ministère des Sports dans de très bonnes conditions. Tout s’est passé dans les règles de l’art dans la passation de service. Je n’ai aucune faute de gestion à me reprocher. J’ai remis à mon frère, le ministre d’Etat, Abdoulaye Makhtar Diop un document très clair. Un document qui contient des éléments très clairs et qui résume mes 14 mois de passage au ministère des Sports. La passation de service, il faut le rappeler, s’est faite devant l’Inspecteur général de l’Etat. Elle s’est déroulée dans la convivialité et dans la fraternité. C’est dans la loyauté, la responsabilité que j’ai transmis à mon successeur tous les dossiers.
Vous parlez de termes clairs alors qu’il y a le retard des travaux du stade de Bignona qui semble constituer une tache noire dans votre gestion ?
(Il coupe). Je suis choqué, après pratiquement un mois et demi que je ne suis plus aux commandes du ministère des Sports, qu’on avance ma responsabilité dans le retard de l’exécution des travaux du stade de Bignona. Je suis au regret d’entendre les gens dire que c’est moi qui constituais le blocage de ces travaux. Que la situation s’est décantée, parce que je ne suis plus là pour continuer à bloquer l’exécution des travaux. C’est choquant. J’ai l’impression que, quelque part, il y a des responsables politiques qui ont des problèmes chez eux.
Lesquels ?
Il s’agit principalement du ministre de la Jeunesse, Mamadou Lamine Keita.
Mais, qu’est-ce qu’il a à voir dans ce dossier qui ne relève pas de son domaine de compétence ?
Je ne sais pas. Je veux seulement qu’il arrête de ternir mon image par presse interposée. S’il a des problèmes chez lui qu’il cherche à les régler. Je demande à Mamadou Lamine Keita d’arrêter.
Mais, le ministre de la Jeunesse s’est juste félicité de l’enveloppe de 75 millions que le président de la République a débloquée pour l’achèvement des travaux du stade de Bignona.
(Il coupe). Ce n’est pas ça. Par sa sortie, il insinue que c’est moi qui constituais le blocus des travaux du stade de Bignona. Il l’a même affirmé. Alors que c’est faux.
Peut-on savoir ce qui a réellement retardé l’exécution de ces travaux ?
Pour votre information, ces travaux de ce stade ont démarré bien avant mon arrivée au poste de ministre des Sports. Par conséquent, j’ai juste hérité de ce dossier. Avec toutes les supputations, mais surtout, avec le mouvement d’humeur des jeunes de Bignona qui avaient envahi la rue pour réclamer l’achèvement des travaux, le président de la République m’a directement saisi. Il m’a instruit de faire une descente à Bignona, dans les plus brefs délais, pour régler cette situation. Je suis ainsi parti à Ziguinchor et à Bignona pour exécuter les décisions du président de la République. De Ziguinchor, j’ai été accompagné par le gouverneur de la région de Ziguinchor, le président du Conseil régional de Ziguinchor, Lamine Sagna pour me rendre à Bignona.... J’y ai trouvé toutes les autorités administratives du département de Bignona.
‘Je suis au regret d’entendre les gens dire que c’est moi qui constituais le blocage de ces travaux. Que la situation s’est décantée, parce que je ne suis plus là pour continuer à bloquer l’exécution des travaux’.
Le ministre de la Jeunesse qui est maire de la localité était-il avec vous ?
Non. Mais, en partant de Dakar, je l’ai informé. J’ai pris le soin de l’informer de mon voyage sur Bignona. Je lui ai bien expliqué que j’étais envoyé par le président de la République pour aller tirer au clair cette affaire du stade de Bignona. Le ministre Mamadou Lamine Keïta m’avait promis d’informer ses adjoints. Que ces derniers allaient m’accompagner sur le site. Et ses adjoints étaient bien présents à l’occasion. Il y avait une grande tension en ce moment-là. Les jeunes avaient envahi les rues pour réclamer leur stade. Il y avait une vive tension. Mais, étant un fils de la région, de la localité, j’ai tenu à ce que les choses soient mises au clair. Je voulais revenir de Bignona avec les bonnes informations. Afin d’édifier le président de la République qui en faisait une préoccupation personnelle. On avait ainsi tenu une réunion de plus de 5 heures de temps pour tirer les choses au clair. Il faut noter que le Directeur des infrastructures sportives et l’entrepreneur chargé de l’exécution des travaux du stade de Bignona étaient tous dans la salle qui avait refusé du monde. De mon retour de Bignona, j’ai rédigé mon rapport que je devais remettre au président de la république. Mais, compte tenu de son calendrier trop chargé, il m’avait été très difficile de lui remettre ce rapport. Le président de la République avait pris ses vacances un peu trop tard. Après ces vacances, il est allé prendre part à la réunion du Conseil des Nations Unies. De mon côté, j’étais aussi occupé par mes missions. Il s’agissait principalement des deux Afrobaskets féminin et masculin.
Quand avez-vous rencontré le président de la République pour lui présenter le rapport ?
Je suis revenu de Bamako le 3 octobre. J’ai quitté le gouvernement le 7 octobre. Mais, malgré mon éviction du gouvernement, j’ai tenu à être très rigoureux dans mes notes pour faire un compte-rendu détaillé au président de la République. Je me suis alors mis à préparer la passation de service en mettant de l’ordre sur mes papiers. Je voulais que tout soit mis au clair pour que mon successeur soit dans de bonnes dispositions de travail. Le sport est un facteur de cohésion très important pour le développement d’une Nation. Il ne fallait donc pas que j’aie un sentiment de manque de rigueur dans ce que j’allais transmettre à mon successeur.
Voulez-vous dire que vous n’avez alors pas eu le temps de remettre le rapport au président de la République ?
Avec ce qui s’est passé, c’est-à-dire, mon départ précipité du gouvernement, je suis resté très touché. Mais, c’est bel et bien moi, Faustin Diatta qui ai rendu compte au président de la République de la situation du stade de Bignona. Je l’ai fait par une note de 6 à 7 pages. Cette note a été accompagnée par des documents d’études techniques et architecturales. Je devais élaborer cette note dans une semaine. Je l’ai fait. J’ai transmis exactement le document au président le 17 octobre dernier. Une enveloppe très lourde, parce que le document fait près de 500 pages. C’est un document confidentiel, parce qu’il doit servir à des appels d’offres. Ça veut dire qu’effectivement les comptes-rendus que j’ai rendus au président de la République ont porté leurs fruits. Parce que, c’est à la suite de ce rapport que j’ai déposé sur sa table que le président a décaissé les 75 millions pour l’achèvement des travaux du stade de Bignona. J’en suis très fier. Ces 75 millions constituent d’ailleurs un premier jet. Puisque, l’évaluation globale des travaux est estimée à une centaine de millions. La lettre que j’ai écrite au président était tellement profonde. Parce que, j’y ai parlé avec le cœur et mon âme. J’y ai défendu la cause légitime de la jeunesse de Bignona. Et c’est à cause de ça que le président a donné ces 75 millions. Et le reste ne va pas tarder.
Qu’est-ce qui motiverait, selon vous, les agissements de votre collègue, Mamadou Lamine Keïta ?
Il donne l’impression que c’est lui qui m’a fait partir du ministère des Sports. Pourquoi le fait-il ? Est-ce que c’est bien pour la Casamance ? Est-ce que c’est bien pour la jeunesse de la Casamance ? Est-ce que c’est bien pour la jeunesse du Sénégal ? Avec tout ce que j’ai fait au niveau de Sport. (Il marque un temps d’arrêt pour souffler). Je ne voudrai vraiment pas qu’on me mette en mal avec les populations de Bignona. Parce que j’aime Bignona et j’ai beaucoup de respect pour Bignona et notamment pour sa jeunesse.
Pourquoi insistez-vous sur ce dossier relatif aux travaux du stade de Bignona alors qu’il y a eu celui de l’Afrobasket malien. C’est même ce dossier qui vous a fait sauter du gouvernement.
C’est dommage que ce soit moi qui parle... Je suis désolé d’en parler. Mais, sachez toutefois que je ferai jamais le bilan de mon passage au ministère des Sports dans la presse. Parce que, ce n’est pas à moi de le faire. Il appartient au monde sportif d’apprécier ce que j’y ai fait comme travail. J’ai juste fait 14 mois à la tête de ce département. Y ai-je fait un bon travail ou pas ? C’est au président de la République et à son Premier ministre d’apprécier. Je tiens seulement à faire savoir que je me suis beaucoup investi pour servir le sport sénégalais dans sa globalité. Je me suis donné corps et âme. Je travaillais 24 h sur 24. J’ai accompli ma mission. Je suis parti du ministère avec le sentiment d’avoir accompli pleinement ma mission.
Vous pensez alors avoir fait un bon travail ?
S’il vous plaît, ne me faites pas parler. Je suis un homme responsable, un homme d’Etat qui tient à garder le secret d’Etat. Ce n’est vraiment pas dans la presse que je me permettrai de faire le bilan de mon passage au ministère. Je ne veux pas me tromper d’objectif. Je ne veux non plus être diverti ou dispersé. Le sport, je répète, est un facteur très important pour la cohésion sociale d’une Nation.
Vous avez contribué à la qualification de l’équipe nationale du Sénégal qui va jouer la Can...
(Il coupe). C’était une mission que j’avais reçue du président de la République. Je l’ai faite avec beaucoup d’humilité. Je rends grâce à Dieu. Pour le reste, je n’ai vraiment pas de commentaire à faire. La Fédération sénégalaise de football a un grand président qui se nomme Me Augustin Senghor. Il y a aussi les membres de l’encadrement technique de l’équipe nationale. Des hommes responsables avec lesquels j’ai passé des moments conviviaux et très fraternels. Avec moi ou sans moi, si la Coupe d’Afrique des nations doit être remportée par le Sénégal, elle le sera. Mais, je voudrais vraiment que les gens restent concentrés sur l’essentiel. (...).
Vous semblez être animé par un sentiment de regret ?
Sentiment de regret ! Non. Je ne regrette pas mon départ du gouvernement. Malgré tout ce qui s’est passé, je me sens fier. Et, c’est ça l’Homme. Je continuerai à travailler et beaucoup travailler pour ma région, la Casamance et pour mon pays, le Sénégal.
Propos recueillis par Mamanding Nicolas SONKO
( WALF )
Autres articles
-
Communique du conseil des ministres du Mercredi 27 Novembre 2024
-
Réaction de la coordination des étudiants après la décision de fermeture du campus de l'UASZ : « Ce combat est légitime et noble ».
-
Université Assane Seck de Ziguinchor : Fermeture du campus social (CROUS/Z).
-
Affaire Jérôme Bandiaky : Perquisition dans son domicile, les enquêteurs sur la piste des trois armes saisies chez Papis Ka… Ces proches prêts à remettre les documents aux enquêteurs
-
Résultas des élections législatives 2024 : le conseil constitutionnel confirme la victoire du Pastef avec 1.991.770 voix obtenues