De son vrai nom Babacar Ndiaye, Yadicone est le fils miraculé de Coumba Diop et de Makha Ndiaye née à Nguékhoh (Keur Gondé), vers les années 1922.
Son histoire a toujours été un mystère aux yeux de nos aînés, mais pour la nouvelle génération, nombreux sont ceux qui n’ont point d’aperçu sur la question.
Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus dans son village natal, et après quelques investigations, on a pu localiser son domicile. Dans son quartier, le nom de Yadi n’est pas inconnu. Aujourd’hui, ce sont ses petits-fils et filles qui occupent sa demeure.
Pour témoigner de ce personnage, qui mieux que ses descendants, amis et proches voisins pour nous livrer l’histoire croustillante de ce grand mythe.
Cependant, dans l’esprit de Khady et Awa Faye, ce sont les dernières images de Yadi qui leur reviennent de temps en temps en tête.
« Yadi était un homme exceptionnel, il nous a toujours accompagnées, aidées et assistées, mais surtout protégées, de son vivant, il a toujours aimé et adoré les enfants », ont témoigné ces dernières.
Selon eux, Yadi n’a pas grandi en légende, mais l’est devenu quand il a rejoint son Daara situé à Keur Serigne Thiam.
D’après les petits-fils de Yadi, leur père, juste avant de mourir leur faisait savoir que c’était son marabout qui était responsable des délits de Yadicone
« je sais pas, c’est quel marabout, mais il parait, c’est lui qui faisait des rituels mystiques à Yadicone, c’est comme ça qu’il a commencé à se lancer dans des aventures troublantes », dixit Khady, la sœur aînée de Awa. Des propos qui nous ont poussé à creuser davantage ce mystère.
C’est pourquoi nous avons cherché à aller dans ce Daara situé à Keur Serigne Thiam, à quelques pas de Keur Gondé.
Arrivé dans le village, on nous a indiqué le domicile du vieux Sidy Aly Thiam dit Karamokho, le guide du Daara.
Après échanges avec Karamokho, ce dernier nous a fait savoir que c’est ici que Yadikone a aussi appris le Coran, après la mort de son père.
« C'était la volonté de son père, que son fils vienne ici apprendre le Coran, je le connaissais pas très bien en ce temps, car j’étais un peu plus jeune », assure l’actuel chef de quartier.
Après lui avoir rapporté les propos de Khady, sur les rituels, Karamokho nous a aussitôt fait savoir que cette dernière parlait de son oncle Bécaye Thiam, mais à titre de précision, Karamokho nous a fait savoir que ce Bécaye est le frère de son père, qui avait protégé Yadicone des dangers qui le guettaient car il ne cessait de s’enfuir dans la forêt. Et si l’on s’en tient à ses propos, dans cette forêt, Yadi avait commencé à cohabiter avec des « djinns », ce qui lui avait valu sa turbulence.
Chacune des personnes interviewées dans ce reportage est revenue de manière détaillée sur tout ce qu’elles savaient sur les aventures mystérieuses de Yadicone, même si c’est le vieux Karamokho qui en sait plus que les autres.
Mais le plus bizarre, dans tous ces témoignages, c’est qu'il était pratiquement insaisissable.
« Des gendarmes, des policiers, beaucoup de personnes venaient chercher Yadicone au village, mais ce dernier les menait toujours en bourrique, de manière déconcertante. Il était rusé et très mystique », dixit le vieux Karamokho. Certains évoquent même 32 fois évasion.
Mais que faisait Yadicone, pour être aussi recherché, pour s’éclaircir la dessus qui de mieux que l’ancien caïd Bouba Chinois, pour nous le faire savoir, selon Bouba il connaît bien Yadicone.
« Yadi était comme un frère pour moi il était mon protecteur, c’était un révolté tout comme moi, il défonçait les portes des cinémas pour permettre aux enfants d’entre99w099w il volait aussi aux riches wpour servir les pauvres » affirme Bouba.
Selon lui, Yadi n’a jamais été un bandit, d’ailleurs ce dernier affirme qu’il a beaucoup copié de lui.
Ainsi il est clair que l’histoire de Yadicone est très héroïque, pour plusieurs personnes notamment les habitants de Ngekhokh, ici il y a même un établissement qui porte aujourd’hui son nom en plus des ses nombreuses photo dessiné sur plusieurs des murs de la commune.
En son temps Yadicone demeurait bien un héros, un champion, un vengeur, un justicier, ou même un libérateur : le phénomène du brigand au grand cœur.
Mort en 1984, Yadicone à été inhumé au cimetière de Nguékhokh, le gardien de ce site Baye Diop, par ailleurs délégué de quartier, ne cesse de faire prières pour lui et d’entretenir sa tombe, de son côté ce dernier assure lui aussi que Yadicone à beaucoup fait pour lui.
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