Face aux assassinats, au kidnapping de son personnel et au vol dans ses bureaux : L’ONU exprime sa colère et interpelle les leaders mondiaux


L’organisation des Nations Unies face à la normalisation des attaques contre les humanitaires, à la souffrance des civils et à l'impunité en dépit du droit international humanitaire et d'autres accords internationaux protégeant son action. Ce 19 août, Journée mondiale de l'aide humanitaire est particulièrement importante pour le personnel humanitaire, de l’ONU comme de la société civile. La commémoration de cette année a lieu dans le contexte des hostilités en cours à Gaza, qui ont entraîné le plus grand nombre de décès parmi le personnel de l'ONU dans un seul conflit, mais aussi d’autres conflits dans le monde où les humanitaires sont en première ligne. C’est l'occasion pour la Genève internationale de reconnaître les efforts exceptionnels et le courage extraordinaire des travailleurs humanitaires qui servent à Gaza et dans le monde entier. En ce jour, les leaders de ce monde sont interpellés sur trois choses : la cessation immédiate des attaques contre le personnel et les biens humanitaires ; les attaques contre les civils et les infrastructures ; et de mettre fin à ces violations et à l'impunité avec laquelle elles sont commises.

La date du 19 août a été choisie car en ce jour-ci de 2003, 22 travailleurs humanitaires dont l’ancien Haut-commissaire aux Droits de l’Homme, Sergio Vieira de Mello, ont été tués dans une attaque terroriste contre le bureau des Nations unies à Bagdad en Irak.  Cette journée est une occasion importante pour l’ONU pour mettre en lumière et saluer le dévouement et le courage des travailleurs humanitaires du monde entier, et pour honorer la mémoire du personnel qui a donné la vie en apportant de l’aide aux populations les plus vulnérables.  C’est aussi une opportunité de mettre en exergue les différents aspects du travail humanitaire et de mobiliser l’opinion publique internationale pour la défense de l’action humanitaire.

Ce lundi 19 août, à l’ONU Genève, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), ainsi que l’ensemble du personnel organisent une cérémonie solennelle, à l'extérieur de la Salle des droits de l'homme et de l'alliance des civilisations pour dire Non face aux attaques insensées dont l’organisation internationale fait face et de manière spectaculaire ces dernières années. Il y aura beaucoup d’autres événements et activités dans le monde entier pour rendre hommage aux humanitaires, y inclus une manifestation de solidarité collective du personnel humanitaire dans les pays où l’ONU opère, afin de mettre en lumière le terrible bilan des conflits armés sur les civils et sur les humanitaires. Par ailleurs, « une lettre publique signée par toutes les organisations humanitaires sera aussi envoyée à nos États membres pour leur rappeler leur obligation morale et légale de protéger les civils et les travailleurs humanitaires dans les conflits », précise Alessandra Vellucci directrice de l’information de l’ONU Genève. Notons que l’ONU va en outre publier des données relatives à la sécurité des travailleurs humanitaires afin d'illustrer la gravité de la situation. « Nous encourageons tout le monde à participer à la campagne liée à la Journée mondiale, #ActForHumanity, ainsi qu’à la campagne #NotATarget, afin de mobiliser tous les efforts pour protéger les humanitaires et les civils et exiger que les auteurs de violations du droit international humanitaire rendent des comptes », souligné la porte-parole de l’ONU. Rappelons que les 6 et 7 juin, les autorités de facto au Yémen, à Sanaa, ont arrêté 13 membres du personnel de l’ONU, dont six employés du Bureau des droits de l’homme, ainsi que plus de 50 travailleurs d’ONG etc. Au Soudan, les Forces de soutien rapide (Rapid Support Forces, FSR) ont commis des actes de violence sexuelle généralisés dans des zones de Khartoum. Les FAS ont délibérément restreint l’approvisionnement humanitaire, y compris les articles médicaux, ainsi que l’accès des personnels humanitaires, rappelle Human Rights Watch, imposant un blocus de facto sur les articles sanitaires destinés aux zones sous contrôle des FSR à Khartoum depuis au moins octobre 2023.

En cette journée de commémoration de leurs morts et de solidarité envers leurs collègues emprisonnés ici et là, le Secrétaire général des Nations Unies a cependant un message universel et humain : « Il ne suffit pas de mettre à l’honneur les travailleurs humanitaires. Nous devons tous redoubler d’efforts pour protéger et sauvegarder notre humanité commune ».

El Hadji Gorgui Wade Ndoye 
journaliste accrédité auprès des Nations-Unies à Genève
Directeur du magazine panafricain ContinentPremier.Com
Lundi 19 Août 2024
Dakaractu



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