DAKARACTU.COM Abdoulaye Wade n’a pas pu s’empêcher de répondre à la lettre que les congressmen américains lui avaient adressée le 14 décembre 2011, pour le dissuader de briguer sa propre succession. Ce courrier disait en substance ceci : « Quelle que soit la décision de justice concernant votre candidature, et sa recevabilité ou non, celle-ci aura des conséquences dommageables pour la démocratie au Sénégal et en Afrique, si toutefois une crise majeure devait en résulter ». Connaissant le chef de l’Etat qui n’aime rien de moins que la confrontation d’idées, voire la confrontation tout court, il a tenu à répondre lui-même, malgré l’avis contraire de ses conseillers. En effet, ceux-ci avaient dans un premier temps opté pour un parallélisme des formes, en demandant à un groupe de sénateurs sénégalais de répondre à leurs homologues américains. Mais la nature de Wade a repris le dessus, en dépit de l’insistance de ses proches pour qu’il ne réponde pas lui-même à cette lettre. Ce que le chef de l’Etat a dit aux congressmen américains est clair et net. Il a d’abord répété sa détermination à se présenter à l’élection présidentielle, mais il ne s’est pas arrêté en si bon chemin de guerre. Il rajoute, la plume fière et orgueilleuse : « Il ne revient pas à des sénateurs américains de déterminer la liste des candidatures à une élection présidentielle sénégalaise. Un tel comportement est une grave ingérence dans les affaires intérieures du Sénégal ». C’est bien envoyé comme uppercut. Wade aime ce genre de combat où il rappelle que, même pauvres, nous devons être fiers et indépendants. Cette réponse ira droit au cœur de ses partisans les plus nationalistes qui n’entendent pas se faire dicter ce qu’ils doivent faire par des puissances étrangères. Politiquement payant.
Exclusif ! La réponse d’Abdoulaye Wade aux congressmen américains (Par Cheikh Yérim Seck).
Mercredi 11 Janvier 2012
Cheikh Yerim Seck