DAKARACTU.COM Tous ceux qui ont rencontré récemment le chef de l'Etat en conviennent : depuis plusieurs jours, Abdoulaye Wade aborde sa candidature avec des formules dibutatives : "si je me présente", "au cas où je me lance dans la course", "dans l'hypothèse où je suis candidat"... Cette façon de s'exprimer est devenue prégnante dans son discours au point de frapper tous ses proches. Car, il n'y a guère longtemps, il alignait pareilles phrases : "Personne ne peut m'empêcher d'être candidat", "Je me présente et je vais les battre", "Je vais remporter l'élection au premier tour"... A un des grands dignitaires de la famille maraboutique de Touba, il a confié : "Je réfléchis à la conduite à tenir. Si je décide finalement de me retirer pour me reposer, je ne choisirai pas mon successeur sans vous en parler et recueillir votre avis." Qu'est-ce qui explique ce changement brusque de ton dans le discours présidentiel ?
Le très politique Abdoulaye Wade, que certains de ses caciques disent subtil et nuancé, est manifestement en train de préparer son entourage à l'idée de ne pas se présenter à la future présidentielle. S'il évoque sa candidature en terme d'hypothèse devant les Sénégalais, il est beaucoup plus expressif face à ses amis européens avec lesquels il se méfie moins qu'avec ses compatriotes. A l'un d'entre eux, il a récemment confié ses craintes que sa candidature crée une situation ingérable dans le pays, porte atteinte à son image, brouille son bilan ou entache sa sortie. Soucieux de sa place dans l'histoire, Wade est saisi d'un doute sincère. Appelé par dakaractu à déchiffrer l'état d'esprit de son ami de presque 40 ans, Ahmed Khalifa Niasse répond : "Il est vrai qu'un doute épais plane sur les intentions du président. Je pense que c'est sincère, mais que ça lui sert également. Ce voile lui permet de tenir son camp, de pouvoir entr'ouvrir la porte à une discussion avec ses adversaires, mais aussi de pouvoir tirer profit de l'effet de surprise s'il décide finalement d'y aller." Avant d'ajouter : "Même si je suis convaincu qu'il ne va pas y aller, j'attends sa position définitive pour organiser la stratégie de mon parti. L'élection n'est pas la même selon qu''il est ou non candidat. Et c'est là justement l'autre aspect de son imprécision : elle brouille le jeu politique jusqu'au moment où il le décide."
Le très politique Abdoulaye Wade, que certains de ses caciques disent subtil et nuancé, est manifestement en train de préparer son entourage à l'idée de ne pas se présenter à la future présidentielle. S'il évoque sa candidature en terme d'hypothèse devant les Sénégalais, il est beaucoup plus expressif face à ses amis européens avec lesquels il se méfie moins qu'avec ses compatriotes. A l'un d'entre eux, il a récemment confié ses craintes que sa candidature crée une situation ingérable dans le pays, porte atteinte à son image, brouille son bilan ou entache sa sortie. Soucieux de sa place dans l'histoire, Wade est saisi d'un doute sincère. Appelé par dakaractu à déchiffrer l'état d'esprit de son ami de presque 40 ans, Ahmed Khalifa Niasse répond : "Il est vrai qu'un doute épais plane sur les intentions du président. Je pense que c'est sincère, mais que ça lui sert également. Ce voile lui permet de tenir son camp, de pouvoir entr'ouvrir la porte à une discussion avec ses adversaires, mais aussi de pouvoir tirer profit de l'effet de surprise s'il décide finalement d'y aller." Avant d'ajouter : "Même si je suis convaincu qu'il ne va pas y aller, j'attends sa position définitive pour organiser la stratégie de mon parti. L'élection n'est pas la même selon qu''il est ou non candidat. Et c'est là justement l'autre aspect de son imprécision : elle brouille le jeu politique jusqu'au moment où il le décide."