Entretien avec Mamour Cissé, Psd/Jant Bi: « Ce pays a besoin d’un despote éclairé… Ce que je pense du duo Diomaye-Sonko… »


Dans cet entretien avec Dakaractu, le président du Parti Social-Démocrate/Jant-Bi (PSD/Jant-Bi) a d’emblée, rappelé que 100 jours, sur un mandat de 5 ans, il faudrait être moins critique et plus clément. Surtout pour des gens qui n’étaient pas préparés pour gouverner. Entendez par là, les nouveaux dirigeants avec à leur tête Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. Selon Mamour Cissé, ils avaient certes un programme sur la forme, mais ils sont en train d’apprendre. « Nous n’avons pas besoin de politique politicienne. Il faut se rappeler ce que le pays a enduré lors de ces trois années. C’est suffisant pour penser faire profil bas et penser aux urgences pour redresser ce qui doit l’être. Il faut soutenir cette nouvelle équipe pour l’intérêt supérieur de la nation. Les problèmes sont là. Il faut que la citoyenneté soit réinventée et que les valeurs soient recentrées » a déclaré le secrétaire général du Psd/ Jant Bi qui s’est ouvert à Dakaractu. 



À en croire le social démocrate, sur le sujet relatif au conseil supérieur de la magistrature , il fallait couper le cordon ombilical entre le parquet et la justice. Considérant qu’ayant toujours pensé que le président de la république doit sortir du conseil supérieur de la magistrature, Mamour Cissé estime que l’avancement du magistrat dépend du chef de l’exécutif, il y’aura toujours des problèmes. « Mais cela ne veut pas dire qu’il faut cautionner une république des juges. Il faut des contre-poids notamment avec la présence de l’assemblée nationale, les syndicats les plus représentatifs, la cour des comptes ou encore l’association des maires du Sénégal. Il est vrai que les magistrats sont des membres du Conseil supérieur de la magistrature, mais c’est eux qui doivent prendre les décisions finales. Ils sont indépendants » a confié Mamour Cissé qui regrette que le président ne puisse toujours pas prendre une claire décision. D’ailleurs, étant donné que leur initiative était de sortir du Csm, poursuit notre invité, il fallait respecter sa parole. « Cela ne fait que décrédibiliser les hommes politiques. Le président de la république a plus à faire en dehors du conseil supérieur de la magistrature qu’en y restant » dira t-il. 



Le chef de l’Etat est aussi attendu sur d’autres points. Aujourd’hui, il s’agit de se concentrer sur la réforme, la place et le rôle de l’entreprise dans l’économie du nationale. « Il y’a énormément d’entreprises qui souffrent et n’ont aucune bouée de sauvetage. Une situation qui prévaut depuis la Covid-19. L’ancien ministre de l’industrie était totalement absent pour assurer la survie des industries en difficultés.



Il est vrai que les entreprises doivent s’acquitter de leur impôts, mais ce n’est pas pour rien que des pays comme les États Unis sont une grande puissance mondiale. Parce qu’ils savent accompagner les entreprises. De même, il faut un statut d’émergence pour l’entreprise sinon, rien de durable ne pourra se faire. Un autre facteur sur lequel l’actuel gouvernement doit se concentrer, l’approvisionnement en eau pour venir à bout de l’agriculture. C’est fondamental que cette question de l’eau soit résolue » résume le président du PSD/ Jant Bi qui poursuit avec l’économie des premiers actes du nouveau régime. Le foncier. Pour Mamour Cissé, « c’est un problème que rencontrent beaucoup de sénégalais. Mr Cissé dit soutenir totalement le président de la République dans cette perspective. « Il est inadmissible qu’un groupuscule s’approprie des terres laissant les populations en rade. Il y a des gens qui se sont enrichis abusivement. Il ne faut pas aliéner le littoral. Je soutiens les autorités pour que toute la lumière soit faite mais qu’il n’y ait pas d’état d’âme. Aujourd’hui, la terre est totalement occupée. Il faut un front commun pour qu’il y ait une clarification sur ce bradage du littoral. Dans ce pays, il y a énormément à faire notamment sur la question de l’indiscipline, de la citoyenneté. Mais surtout du respect des institutions et de l’Etat de droit… » a martelé Mamour Cissé qui a même soutenu que c’est d’ailleurs, d’un « despote éclairé dont le Sénégal a besoin pour tendre vers le développement. Il faut aller vers la recherche de ce développement sans état d’âme, estime le SG du Psd/ Jant Bi. 


Mamour Cissé ne manque pas de décrier la position du président de la république sur la déclaration de politique générale (DPG). Pourquoi nous avons accepté que Diomaye est notre président ? C’est parce que les sénégalais l’ont élu. De la même manière, les députés sont aussi élus par le peuple. « La déclaration de politique générale ne peut être faite qu’à l’Assemblée nationale » a t-il conclut.
Jeudi 18 Juillet 2024
Dakaractu