Entretien au JDD de Me Abdoulaye Wade: "Je pardonne souvent mais pas cette fois-ci..."

DAKARACTU.COM  Abdoulaye Wade a accordé un entretien à l'hebdomadaire français "le Journal du Dimanche", lequel lui a posé plusieurs questions à propos de son âge  avancé, de ses relations internationales et de l'élection en cours. Abdoulaye Wade a déclaré "C'est l'Afrique, ça. Je suis âgé certes mais j'ai la forme physique... mais mon âge est devenu un avantage. Je suis le président et le père de la nation... Je sais que les Français et les Américains veulent m'embêter...   Nicolas Sarkosy n'est pas mon adversaire, enfin je crois. Je pense qu'il ne partage pas le point de vue de Juppé". A la question "Auriez-vous peur d'un second tour ?", Wade a répondu: "Pas du tout. Par le passé, j'ai fait un deuxième tour contre Diouf et je l'ai battu". Au sujet d'éventuels débordements, il a affirmé: "L'opposition est incapable d'organiser de telles choses. Une révolte des Sénégalais contre moi n'est pas pensable." Avant d'ajouter: "Il n'y aura pas d'état d'urgence, sauf si des mercenaires sortent dans la rue tuer les gens... Mais cela n'arrivera pas... Il n'y a pas de malaise social au Sénégal, il y a eu des délestages électriques et les gens sont descendus dans la rue... Or ces problèmes, je les ai hérités de mes prédécesseurs socialistes. A mon arrivée au pouvoir, les centrales étaient délabrées, j'ai réglé la question... Quant à la vie chère, j'ai hérité d'un pays qui dépendait des importations. J'ai mis en place de grands programmes agricoles. Nous sommes désormais proches de l'autosuffisance alimentaire." S'il était réélu, Abdoulaye Wade a confié vouloir "former un gouvernement de large union nationale où figureraient ceux qui me soutiennent mais aussi des membres de l'opposition." Interrogé sur ceux qui demandent son départ, il a rétorqué: "Ah non, ceux-là, je ne les prendrai pas. Je pardonne souvent mais pas cette fois-ci."