Entretien -Gaza : « L’usage disproportionné de la force par Israël en flagrante violation du droit international, est source d’escalade dangereuse pour la paix au Moyen-Orient », selon Bakary Sambe de l’UGB


Les événements qui se déroulent en Palestine depuis plusieurs jours dénotent une forme de passivité « inquiétante » de la communauté internationale. Les voix sont rares qui se lèvent pour dénoncer ce « massacre » auquel aussi bien les grandes puissances que les pays arabes et leurs organisations respectives semblent indifférents. 


Seules de rares autorités religieuses des deux bords appellent « au calme et à la retenue » pendant que l’opération militaire se poursuit de plus belle dans un contexte où le Moyen-Orient est le théâtre de nombreuses tensions.


Dans cet entretien accordé à Dakaractu, Bakary Sambe, spécialiste du monde arabe et des affaires internationales à l’Université Gaston Berger (UGB), juge que « l’usage disproportionné de la force par Israël en flagrante violation du droit international est source d’escalade dangereuse pour la paix au Moyen-Orient ». 


Selon lui, « on ne peut savoir jusqu’où mènera cette surenchère alors que le Moyen-Orient est en proie à de nombreux conflits et crises ».
Pour cet enseignant-chercheur au Centre d’Etude des religions (CER-CRAC) de l’UGB, « le mutisme de la communauté internationale est simplement inquiétant » ajoutant qu’elle « ne doit en aucune manière cautionner de tels agissements si elle veut que son discours sur les droits humains et le respect du droit international humanitaire souvent évoqués comme motif d’intervention ailleurs, ne soit complètement décrédibilisé à force d’être sélectif ».


Selon, toujours, Bakary Sambe, « malgré les provocations venant malheureusement des deux bords et fermement condamnées par aussi bien des personnalités du monde musulman comme de certains rabbins, on ne peut perdre de vue la nécessité d’un strict respect du droit international et des principes fondamentaux du droit international humanitaire ».


Sambe soutient que « même le droit de se défendre souvent évoqué par Israël ne peut justifier l’attaque aux populations civiles conformément aux termes du Protocole additionnel de Genève (l, 52(2) », rappelant « en guise d’exemple, le caractère disproportionné de ces attaques si l’on sait, malgré la difficulté d’établir des chiffres crédibles dans ce type de conflit, que tout le long des onze dernières années, les roquettes tirées à partir de Gaza ont fait, au total, 17 victimes israéliennes tandis qu’en une journée, les attaques israéliennes ont tué 23 palestiniens ».


Et au coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux (CRAC-UGB) de conclure que « justement ce décompte macabre, ce cycle de réaction-répression, doivent cesser si l’on veut éviter que ce conflit continue d’alimenter les discours de haine des extrémistes de tous bords au grand détriment de la paix mondiale et du vivre ensemble. Toutes les violences doivent être condamnées et les principes doivent prévaloir sur les partis pris ».
Vendredi 11 Juillet 2014
Yusufa Niang