En route vers la CAN : les chantiers d’Amara (Matar Sèye)


Battre la Guinée largement avec une équipe bis : il faut le faire. Cette équipe nationale du Sénégal dégage une telle sérénité, avant le match contre la Côte d’Ivoire, qu’on pourrait croire qu’elle est déjà prête pour la CAN.
Faut-il pour autant dormir sur nos lauriers ? Les chantiers de la reconstruction sont ils terminés pour Amara ?

Chantiers terminés en défense…

On peut dire qu’en défense les jeux sont faits. Khadima Ndiaye et Coundoul garderont sûrement les buts. Jacques Faty et Lamine Sané ont fait une OPA sur le coté droit de la défense tandis que le coté gauche est promis à la paire Armand Traoré – Cheikh Mbengue.
L’axe central est la propriété de Mangane et Diawara que Malickou et Bayal supplanteraient en cas de défaillances. Amara a d’autant plus de raisons de faire confiance aux mêmes en défense que cette équipe n’a pris que 2 buts durant toute la phase des éliminatoires. Cette défense a d’ailleurs du mérite car elle a souvent été abandonnée à son sort par le milieu de terrain et l’attaque. Les chantiers de la défense semblent ainsi bien terminés.

….Chantiers en cours au milieu …

Vaste chantier que celui du milieu de terrain. C’est le paradoxe de cette équipe : elle gagne alors que son milieu ne donne pas satisfaction. C’est d’ailleurs la partie de l’équipe qui a plus connu de turnover : Rémi et Tavarez, alors surnommés Iniesta et Xavi par Amara, ont semblé un instant en être les propriétaires puis ce fût les tours de Nguirane et Diamé puis Pape Kouly Diop et enfin le dernier arrivé Idrissa Gueye sans compter les incursions de Ndiaye Deme Ndiaye, Issiar, Diomansy ou Dame Ndoye. Le résultat est toujours le même : malgré les victoires, c’est le scepticisme quant à la capacité du milieu de terrain sénégalais de prendre le jeu à son compte et à dominer le milieu adverse.
A mon avis il y a deux raisons à cet état de fait : les adversaires ont souvent été en surnombre et il manque à ce milieu un joueur au profil moins technique et plus bagarreur : un Gattuso ou un Issa Sarr.
Quand Amara a joué avec 4 attaquants (ou 4 joueurs à vocation offensive), on s’est retrouvé au milieu de terrain avec deux joueurs qui souvent ont fait face à 3 ou 4 adversaires. Contre le Maroc on l’a payé cash en première mi temps.
Ensuite les joueurs dont dispose Amara au milieu de terrain ont un profil technique et se ressemblent presque tous : c’est des joueurs qui ne font presque jamais de tacle (maillot toujours propre et blanc à la fin du match à comparer au maillot d’Issa Sarr chez les locaux, noirci avant la mi temps). Il semble d’ailleurs que le sélectionneur a détecté ce problème contre la RD Congo à Dakar quand il a fait entrer Malickou au milieu. Le public n’avait pas compris, d’où les huées. Diamé pourrait jouer ce rôle car de tous les milieux c’est lui qui a cette capacité de bousculer les adversaires et de ratisser les ballons. Cependant il semble que Diamé est plus utile en soutien aux attaquants de par ses frappes et ses accélérations. A Wigan c’est dans ce registre qu’il est en train d’exploser malgré les difficultés de son équipe.
Le principal chantier du milieu sera donc de trouver le remplaçant d’Aliou Cissé.

…En attaques : abondance de bien nuit.

L’attaque est le casse-tête d’Amara. Comme dans une compétition, les attaquants sénégalais enfilent les buts en club : Cissé, Ndoye, Ba , Niang, Camara et Sow sont parmi les meilleurs buteurs de leur championnat. Amara a alors choisi de ne pas faire de choix : il les aligne presque tous en jouant souvent avec quatre attaquants. Serait-il un fidèle du mancunien Fergusson ?
Et Amara a apparemment raison car les résultats sont là et l’équipe marque le maximum de buts. Cependant il faut faire attention : depuis l’arrivée en masse des sorciers blancs en Afrique et la participation des joueurs professionnels, la CAN se gagne plus par la défense que par l’attaque. Les équipes africaines sont devenues hermétiques et être mené au score à la CAN est un scénario catastrophe.
A mon avis, Amara devrait faire jouer la concurrence entre les attaquants axiaux (les buteurs) et donner les cotés aux vrais excentrés ( Issiar, Diomansy et Ndiaye Deme Ndiaye)
Nous prions qu’Amara continue d’avoir raison avec ses attaquants mais nous n’avons pas vu dans l’histoire récente de la CAN une équipe victorieuse qui se découvrait derrière.
Début de réponse dans quelques heures contre la RCI.

Matar Sèye
matarseye@yahoo.fr
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Mercredi 16 Novembre 2011
Matar Sèye