Djibo Kâ, Délégué général des Fal 2012, ce n’est pas un fait du hasard.Le choix issu du labo politique de Wade obéit, plutôt, à une logique qui veut que, face à des adversaires comme Niasse ou Tanor, il faut un épouvantail plus que ne peut l’être Souleymane Ndéné Ndiaye.
La semaine dernière, Wade qui a reçu carte blanche pour choisir celui de ses alliés qui est le mieux à même de coordonner la coalition qui soutient sa candidature, a jeté son dévolu sur Djibo Leïty Kâ. Un choix qui en a intrigué plus d’un, vu le passé parfois tumultueux des relations entre les deux hommes. Mais le choix n’est pas gratuit - comme tout acte politique en général. Si Wade a porté son choix sur son ministre de l’Environnement, c’est moins par rapport au poids politique de l’enfant de Thiargny qu’à son passé d’apparatchick du Parti socialiste. Ayant servi les trois présidents du Sénégal indépendant, DLK, c’est une expérience en mouvement. Mais cela n’a pas suffi pour ce ‘recrutement’. Ce qui a été le plus déterminant dans le casting, c’est que Wade sait que, quel que soit le résultat auquel va parvenir Bennoo et si sa candidature franchit la barrière du Conseil constitutionnel, il aura à croiser le fer avec un des héritiers du senghorisme, en l’occurrence Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng.Dans lequel cas de figure, il faudra à Wade un directeur de campagne à la hauteur de l’un de ces deux mastodontes socialistes.
Le background qu’il faut dans ce combat n’habite pas Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a un vécu politique jeune par rapport aux mastodontes du senghorisme. Alors, à défaut d’avoir un directeur de campagne qui soit de taille à mettre au pas les héritiers de Senghor, Wade a créé, exprès, un poste de délégué général des Forces alliées qu’il a confié à Djibo Kâ. Lequel a sur Souleymane Ndéné Ndiaye, une double avance.
D’abord, du point de vue de l’expérience, DLK est à des années-lumière de son jeune frère et patron dans le gouvernement. Le deuxième avantage, c’est que Djibo a ‘pratiqué’ chacun des deux potentiels candidats de Bennoo. Il était dans le cabinet de Senghor quand Niasse y était. D’Ousmane Tanor Dieng, il se dit qu’il a travaillé sous ses ordres lorsqu’il était conseiller diplomatique de Senghor.
Avec Niasse et Tanor, Djibo Kâ a aussi cette particularité d’avoir vécu des moments conflictuels dans le Ps, qui ont marqué leurs rapports d’une inimitié tenace. Celle-ci transparaît parfois dans les allusions sarcastiques, voire méchantes, qui émaillent parfois les entretiens des uns et des autres dans la presse. En 1984, après que Djibo Kâ lui a porté la contradiction en plein Bureau politique du Ps, Niasse n’avait pas hésité à lever la main sur lui. Evoquant le respect qu’il vouait à Abdou Diouf, témoin de l’incident, mais aussi la solennité de la séance, Djibo Kâ s’était gardé de répliquer. L’incident vaudra à Niasse son poste de ministre des Affaires étrangères et un processus de disgrâce au niveau du Ps. Jusqu’à la rupture de 1999, marquée par l’Appel du 16 juin et la création de l’Afp.
Avec Tanor Dieng, le clash a eu lieu en 1996. Dans la préparation du ‘Congrès sans débat’ marqué par la guéguerre entre ‘Rénovateurs’ et ‘Refondateurs’, c’est Djibo Kâ qui passait à la trappe, représentant un passé que les nouveaux ‘élus’ de la maison socialiste voulaient remiser au placard. C’est avec le goût de la défaite à la bouche que Djibo Kâ et compagnie allaient progressivement rompre les amarres, pour aller vers la création de l’Urd, connaissant un succès remarquable lors des législatives de 1998.
Niasse et Djibo Kâ, durant cette période pré-alternance, ont aussi cette particularité d’avoir affaibli le Ps en développant leurs partis sur ses flancs. Ce qui a précipité la chute du ‘baobab’
Face à des adversaires resurgis du passé, Wade peut trouver en DLK un épouvantail. En cela, le passé de ce dernier comme ministre de l’Intérieur, donc, patron des renseignements et détenteur de ‘bulletins’ sur ses anciens camarades, pourrait être une sorte de ‘mauvaise conscience’ pour ces derniers. Les affaires de ‘passeports diplomatiques’ collées à Niasse et autres licences de pêche étant devenues des disques rayés, il faut peut-être trouver un autre catalogue.
En sus de tout cela, Djibo Kâ dispose d’un atout maître : c’est qu’il est un rhéteur en diable. Habitué des plateaux télé, le nouveau Délégué général des Fal 2012 n’est jamais aussi à l’aise que quand il s’agit de croiser le fer sur lesdits plateaux.
Face à tout cela, Wade n’a pas tergiversé pour flanquer à Souleymane Ndéné Ndiaye une espèce de doublure qui concentre sur elle tous ces atouts qui sont autant de faiblesses pour son directeur de campagne.
Ibrahima ANNE
( WALF )
La semaine dernière, Wade qui a reçu carte blanche pour choisir celui de ses alliés qui est le mieux à même de coordonner la coalition qui soutient sa candidature, a jeté son dévolu sur Djibo Leïty Kâ. Un choix qui en a intrigué plus d’un, vu le passé parfois tumultueux des relations entre les deux hommes. Mais le choix n’est pas gratuit - comme tout acte politique en général. Si Wade a porté son choix sur son ministre de l’Environnement, c’est moins par rapport au poids politique de l’enfant de Thiargny qu’à son passé d’apparatchick du Parti socialiste. Ayant servi les trois présidents du Sénégal indépendant, DLK, c’est une expérience en mouvement. Mais cela n’a pas suffi pour ce ‘recrutement’. Ce qui a été le plus déterminant dans le casting, c’est que Wade sait que, quel que soit le résultat auquel va parvenir Bennoo et si sa candidature franchit la barrière du Conseil constitutionnel, il aura à croiser le fer avec un des héritiers du senghorisme, en l’occurrence Moustapha Niasse ou Ousmane Tanor Dieng.Dans lequel cas de figure, il faudra à Wade un directeur de campagne à la hauteur de l’un de ces deux mastodontes socialistes.
Le background qu’il faut dans ce combat n’habite pas Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a un vécu politique jeune par rapport aux mastodontes du senghorisme. Alors, à défaut d’avoir un directeur de campagne qui soit de taille à mettre au pas les héritiers de Senghor, Wade a créé, exprès, un poste de délégué général des Forces alliées qu’il a confié à Djibo Kâ. Lequel a sur Souleymane Ndéné Ndiaye, une double avance.
D’abord, du point de vue de l’expérience, DLK est à des années-lumière de son jeune frère et patron dans le gouvernement. Le deuxième avantage, c’est que Djibo a ‘pratiqué’ chacun des deux potentiels candidats de Bennoo. Il était dans le cabinet de Senghor quand Niasse y était. D’Ousmane Tanor Dieng, il se dit qu’il a travaillé sous ses ordres lorsqu’il était conseiller diplomatique de Senghor.
Avec Niasse et Tanor, Djibo Kâ a aussi cette particularité d’avoir vécu des moments conflictuels dans le Ps, qui ont marqué leurs rapports d’une inimitié tenace. Celle-ci transparaît parfois dans les allusions sarcastiques, voire méchantes, qui émaillent parfois les entretiens des uns et des autres dans la presse. En 1984, après que Djibo Kâ lui a porté la contradiction en plein Bureau politique du Ps, Niasse n’avait pas hésité à lever la main sur lui. Evoquant le respect qu’il vouait à Abdou Diouf, témoin de l’incident, mais aussi la solennité de la séance, Djibo Kâ s’était gardé de répliquer. L’incident vaudra à Niasse son poste de ministre des Affaires étrangères et un processus de disgrâce au niveau du Ps. Jusqu’à la rupture de 1999, marquée par l’Appel du 16 juin et la création de l’Afp.
Avec Tanor Dieng, le clash a eu lieu en 1996. Dans la préparation du ‘Congrès sans débat’ marqué par la guéguerre entre ‘Rénovateurs’ et ‘Refondateurs’, c’est Djibo Kâ qui passait à la trappe, représentant un passé que les nouveaux ‘élus’ de la maison socialiste voulaient remiser au placard. C’est avec le goût de la défaite à la bouche que Djibo Kâ et compagnie allaient progressivement rompre les amarres, pour aller vers la création de l’Urd, connaissant un succès remarquable lors des législatives de 1998.
Niasse et Djibo Kâ, durant cette période pré-alternance, ont aussi cette particularité d’avoir affaibli le Ps en développant leurs partis sur ses flancs. Ce qui a précipité la chute du ‘baobab’
Face à des adversaires resurgis du passé, Wade peut trouver en DLK un épouvantail. En cela, le passé de ce dernier comme ministre de l’Intérieur, donc, patron des renseignements et détenteur de ‘bulletins’ sur ses anciens camarades, pourrait être une sorte de ‘mauvaise conscience’ pour ces derniers. Les affaires de ‘passeports diplomatiques’ collées à Niasse et autres licences de pêche étant devenues des disques rayés, il faut peut-être trouver un autre catalogue.
En sus de tout cela, Djibo Kâ dispose d’un atout maître : c’est qu’il est un rhéteur en diable. Habitué des plateaux télé, le nouveau Délégué général des Fal 2012 n’est jamais aussi à l’aise que quand il s’agit de croiser le fer sur lesdits plateaux.
Face à tout cela, Wade n’a pas tergiversé pour flanquer à Souleymane Ndéné Ndiaye une espèce de doublure qui concentre sur elle tous ces atouts qui sont autant de faiblesses pour son directeur de campagne.
Ibrahima ANNE
( WALF )