On voit vos productions à la télévision, mais beaucoup ne vous connaissent pas. Qui est Leuz ?
Je m’appelle El Hadji Mamadou Niang. Je suis né et j’ai grandi à Niarry Tally (Dakar). J’ai étudié jusqu’en Terminale, mais j’ai échoué au baccalauréat. Par la suite, j’ai arrêté. Je suis resté un an à ne rien faire. J’avais un grand frère qui avait un projet de télécentres, il en a ouvert un à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et m’a confié la gestion. J’y ai travaillé pendant deux ans. Mais, j’ai toujours voulu étudier la cinématographie. Après, j’ai découvert une école qui formait des cinéastes du nom de Média center, en face de l’école Manguiers de la Médina. J’y suis allé, mais on m’a dit que l’entrée à l’école, à l’établissement, se faisait par concours. Je me suis inscrit au concours, mais j’ai échoué la première fois. Loin de moi l’idée de me décourager, j’ai tenté de nouveau ma chance et j’ai réussi.
D’où vous est venue cette passion pour le cinéma ?
Quand j’étais petit et que je jouais au football avec mes amis, chaque matin, il y avait un homme qui passait. Il portait toujours une petite culotte et des espadrilles et était toujours sur un vélo. C’était toujours à la même heure. Et à chaque fois qu’il passait, nous nous arrêtions pour l’admirer, il retournait chez lui, vers les coups de 11 heures. Son personnage me fascinait. Et en 1995, quand la chaîne de télévision française Tv5 faisait «24h à Dakar», je suivais la télévision et j’ai vu cet homme faire une interview. Je venais de découvrir que c’était un cinéaste et qu’il réalisait des films. Je me suis dit que je voulais suivre ses pas parce qu’il me plaisait beaucoup. Il s’agit du cinéaste Moussa Touré. Et quand j’ai fini ma formation, il faisait partie de mes encadreurs. Et c’est avec lui que j’ai réalisé mon premier film qui s’appelait «Keur Baye Mbarrick».
Donc vous avez réalisé beaucoup de films ?
Mon premier film s’appelle «Keur Baye Mbarrick». C’était en 2002. Baye Mbarrick est un vieux qui m’a beaucoup marqué aussi. Il avait une dibiterie très connue et très fréquentée à Niarry Tally. Après nous avons continué à travailler ensemble. Mais, il ne savait pas que c’est par admiration pour lui que j’ai fait du cinéma. Nous étions tout le temps ensemble. Nous avons travaillé pendant trois à quatre ans. J’ai réalisé beaucoup de clips. S’il y a des artistes avec lesquels je n’ai jamais travaillé, c’est peut-être Ismaïla Lô et dans une moindre mesure Baba Maal. J’ai réalisé des films aussi pour des Ong, mais c’était sur commande. Mon premier téléfilm, c’est «Mbaye Berçy» qui a vu la participation de Youssou Ndour et qui a été produit par Prince Arts. J’ai fait aussi un court métrage en tant qu’acteur et assistant-réalisateur, qui a gagné en 2008 le prix de meilleure fiction Claf ivoire qui regroupe tous les pays de l’Uemoa en Côte d’Ivoire. J’ai fait aussi un film qui s’appelle «Les pieds dans l’eau» en 2010 et j’ai gagné le prix de meilleur film documentaire du Claf ivoire. «Les pieds dans l’eau», c’est un film qui montre l’inondation en banlieue dakaroise. Cela a été projeté dans beaucoup de festivals, en France et dans d’autres pays. J’ai réalisé «La colère de Mame Coumba Bang» qui retrace l’avancée de la mer à Guet Ndar. C’était en 2011. J’ai aussi réalisé le téléfilm «Groupe Electrogène» avec la troupe ‘’Soleil levant’’ de Thiès qui a été produit par Prince Arts. Quand j’ai arrêté avec Moussa Touré, je me suis engagé avec Princes Arts après être passé chez Tonton Mac. J’ai travaillé avec Ndiaga Ndour pendant presque douze ans. Il m’a été d’un grand apport dans ma carrière. Il m’a fait savoir que c’était possible. Nous avons tourné le clip «Wagne bi» de Youssou Ndour.
D’où vous est venu l’idée de «Dinama nekh» ?
Metzo Diatta avait une amie qui s’appelle Maïmouna. Quand je tournais la série ‘’Un café avec…’’, il m’a appelé pour me dire que celle-ci voulait y participer, car elle était intéressée. Je réfléchissais sur comment la faire entrer dans la série. Mais Metzo m’a appelé pour me dire qu’il avait une idée, il m’a expliqué et j’ai trouvé cela assez intéressant. Je lui ai dit que si j’avais du temps, je passerais pour qu’on fasse un pilote. En ce moment, Daro n’était même pas retenue pour jouer dans la série. On avait joué un personnage décalé. Mais lorsqu’on a calé un rendez-vous, celle qui devait jouer le rôle de la copine de Mounass a eu un empêchement. Nous l’avons attendue pendant deux jours, mais elle ne s’était toujours pas libérée. C’est ainsi que nous avons décidé de choisir une autre. Maïmouna nous a proposé Daro. Nous avons fait le casting et nous avons trouvé que c’était bon. Nous avons tourné deux pilotes. Mais comme je tournais la série «Un Café avec…», je leur ai demandé d’attendre la fin de la série pour démarrer.
Pourquoi le nom «Dinama nekh» ?
C’est tout un ensemble. Nous avions beaucoup de noms. Chacun a proposé un nom. Et nous sommes allés voir les diffuseurs, nous avons discuté et nous avons choisi «Dinama Nekh». Certains avaient proposé ‘’Yako téré nekh’’, «Dégue Dadjie», «Cœur de dame», etc.
Est-ce que vous avez eu des difficultés lors du casting ?
Non ! Maïmouna et Metzo m’avaient proposé qu’on joue une fille qui fait du ‘’Mbarane’’ et une autre qui était contre cela et qui devait tout faire pour la faire changer d’avis. Mais comme elle n’était pas disponible, nous avons décidé de changer. Et nous avons choisi Daro qui a un grand talent. Mais elle était plus à l’aise dans le rôle d’une fille qui fera tout pour convaincre Mounass de continuer le ‘’Mbarane’’. Elle est extravertie. C’est une farceuse. Une comédienne née.
Qui propose le scénario ?
Tout le monde propose son idée. An début, on écrivait. Metzo m’avait proposé une trentaine de scenarii. Il en avait discutait avec Mounass, comme c’est leur idée. Nous avons commencé à répéter. Il y a mon grand frère qui nous aide aussi. Mais tout le monde s’y met. C’est un travail collectif.
Qu’est-ce que qui explique le scénario parfois très facile ?
Ce n’est pas facile pourtant. Les gens pensent que c’est trop facile, mais ô que non. Vous savez, les hommes sont comme des bébés. Et quand un homme est amoureux, dés fois il accepte l’impossible. Il donne tout ce qu’il a. C’est un peu compliqué. Les hommes, surtout les Sénégalais pensent qu’ils peuvent tout avoir avec l’argent. Et souvent quand ils veulent draguer une fille, ils mettent souvent leur avoir en avant. Cela existe. Le cas de Fodé reflète par exemple le cas de beaucoup de Modou-Modou, qu’ils me pardonnent. Ils pensent que l’argent peut tout acheter et les femmes en profitent. C’est ce que nous voulons dénoncer dans la série. C’est une satire sociale.
Que visez-vous avec cette série ?
Nous voulons montrer aux femmes que leur place est dans un lieu de travail. Une femme doit travailler et non dépendre des hommes. Les hommes aiment dominer les femmes. C’est naturel. Certaines filles aiment la facilité. Pour elles, faire du ‘’Mbarane’’ est plus facile et plus rentable, alors que cela ne mène à rien. Ce n’est pas parce qu’on est belle qu’on doit dépendre des hommes et échanger sa beauté contre l’argent. Nous voulons que les filles se disent qu’il est temps qu’elles changent, qu’elles aillent travailler pour participer au développement de leur pays. Nous voulons conscientiser les femmes, leur montrer qu’il faut éviter ce jeu avec les hommes.
Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès de la série ?
Bien sûr. Lorsque Metzo m’a proposé l’idée et que j’ai fait le premier jet, j’ai senti que cela aurait forcément un succès. C’est une série très sénégalaise, qui parle aux Sénégalais. Et chaque Sénégalais se reconnaît dans la série. Les personnages jouent bien. Avec sa comédie, je savais que Daro allait attirer le public. En plus, c’est quelque chose de nouveau. J’étais sûr que cela allait marcher.
Pensez-vous que les Sénégalaises se retrouvent en Daro et Maïmouna ?
Oui ! C’est vrai qu’on exagère un peu avec le personnage de Daro, mais les femmes doivent s’y reconnaître. Maïmouna, c’est la jeune fille belle qui aime la facilité et qui pense qu’avec sa beauté, elle peut tout avoir. Et la plupart des jeunes filles sont comme cela. Maïmouna, c’est la typique de la jeune fille sénégalaise. Elle ne pense même pas à travailler. Elle est belle et cherche l’homme idéal pour lui soutirer de l’argent. Daro, c’est l’amie qui l’encourage à faire du Mbarane et qui lui dit que ce sont les hommes qui doivent entretenir les femmes. Mais au fur et à mesure que la série passera, les gens sauront pourquoi elles sont comme cela. Les gens vont comprendre pourquoi Daro est ainsi.
Qu’est-ce qu’on peut attendre de nouveau dans la série ?
Il y aura beaucoup de choses et de surprises avec pleins de rebondissements et cela va toujours concerner le quotidien des Sénégalais. Cela va cartonner. Car si le début a fait un grand bruit, je vous jure que la suite sera plus interesante.
Quelles sont vos ambitions dans le cinéma ?
J’ai fait une formation. Je veux faire du cinéma populaire. Je pouvais écrire des films comme tout jeune et les déposer dans des commissions comme la Francophonie et attendre un financement, mais je préfère faire du cinéma populaire. Un cinéma qui sera d’ici et qu’on proposera ensuite aux autres. Je crois à cela. Et cela va permettre de créer des emplois, comme au Nigéria avec la chaîne Nollywood. Il y a pleins d’artistes qu’on peut utiliser pour faire du cinéma populaire parce qu’il y a tellement d’histoires à raconter pour conscientiser les gens. Il faut un cinéma fait par les Sénégalais et produit par les Sénégalais.
Vous en êtes à beaucoup de séries, vous devez être très riche alors ?
C’est vrai que si c’était en Europe, nous serions déjà très riches. Mais je ne me plains pas. On me payait bien pour «Un Café Avec..», pour «Dinama Nekh..», c’est une autoproduction, nous n’avons pas encore de sponsors. C’est Metzo qui met ses moyens. Mais je sais que cela va venir.
Quel est votre produit qui vous a donné la plus grande satisfaction ?
C’est «Mbaye Bercy». C’était un truc nouveau du point de vue image. C’était un téléfilm. Et c’est dommage que nos gouvernants ne nous aident pas. C’est un truc fait par des Sénégalais. La qualité sonore était parfaite, de même que les images. Je pensais que le ministère de la Culture allait nous assister, mais rien. Il y a aussi la participation de Youssou Ndour en guest-star. Je suis fier de ce produit.
Vous ferez partie de l’équipe de la saison 3 de «Un Café avec…» ?
Bien sûr. «Un Café avec…», c’est mon bébé. Au début, c’était une émission d’interview. Le producteur m’a appelé pour me dire qu’il fallait qu’on change cela en fiction. Je lui ai dit que c’est possible. Avec un ami scénariste du nom de Ahmed, nous avons changé cela en fiction. Pendant deux ans, je ne faisais rien d’autre que travailler sur la série «Un Café avec…». Nous préparons la troisième saison de «Un Café avec…». Le producteur m’appelle depuis quatre jours. Il est en train de bosser là-dessus. Comme nous en parlons, je vous dis : J’y suis et j’y reste.
Qu’avez-vous ressenti lorsque cette série a été primée par le Meds ?
J’étais fier, comme tout le reste de l’équipe. Boubacar Diallo est quelqu’un de bien. Il n’est pas ingrat. Il a un grand cœur. «Un Café avec…», ce n’était pas facile. C’était du nouveau. Une grande innovation au Sénégal. Nous avions un défi à relever. Je ne dormais plus. Je savais que cette série serait un succès. Quand il s’agit de travailler, je ne plaisante pas. Je suis carrément dedans. Je me dis que toutes mes séries auront un succès.
Comment voyez-vous le cinéma sénégalais ?
Est-ce que cela existe ? Je ne pense pas. Bien vrai que nous avons eu l’ «Étalon de Yemenga» (avec «Tey» de Alain Gomis, Ndlr), mais le cinéma sénégalais n’existe pas. Ce n’est pas le cinéma sénégalais, plutôt le cinéma franco-sénégalais. Peut-être que la nouvelle génération va le faire. Moi, j’ambitionne de faire du théâtre populaire.
L'Observateur
Je m’appelle El Hadji Mamadou Niang. Je suis né et j’ai grandi à Niarry Tally (Dakar). J’ai étudié jusqu’en Terminale, mais j’ai échoué au baccalauréat. Par la suite, j’ai arrêté. Je suis resté un an à ne rien faire. J’avais un grand frère qui avait un projet de télécentres, il en a ouvert un à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et m’a confié la gestion. J’y ai travaillé pendant deux ans. Mais, j’ai toujours voulu étudier la cinématographie. Après, j’ai découvert une école qui formait des cinéastes du nom de Média center, en face de l’école Manguiers de la Médina. J’y suis allé, mais on m’a dit que l’entrée à l’école, à l’établissement, se faisait par concours. Je me suis inscrit au concours, mais j’ai échoué la première fois. Loin de moi l’idée de me décourager, j’ai tenté de nouveau ma chance et j’ai réussi.
D’où vous est venue cette passion pour le cinéma ?
Quand j’étais petit et que je jouais au football avec mes amis, chaque matin, il y avait un homme qui passait. Il portait toujours une petite culotte et des espadrilles et était toujours sur un vélo. C’était toujours à la même heure. Et à chaque fois qu’il passait, nous nous arrêtions pour l’admirer, il retournait chez lui, vers les coups de 11 heures. Son personnage me fascinait. Et en 1995, quand la chaîne de télévision française Tv5 faisait «24h à Dakar», je suivais la télévision et j’ai vu cet homme faire une interview. Je venais de découvrir que c’était un cinéaste et qu’il réalisait des films. Je me suis dit que je voulais suivre ses pas parce qu’il me plaisait beaucoup. Il s’agit du cinéaste Moussa Touré. Et quand j’ai fini ma formation, il faisait partie de mes encadreurs. Et c’est avec lui que j’ai réalisé mon premier film qui s’appelait «Keur Baye Mbarrick».
Donc vous avez réalisé beaucoup de films ?
Mon premier film s’appelle «Keur Baye Mbarrick». C’était en 2002. Baye Mbarrick est un vieux qui m’a beaucoup marqué aussi. Il avait une dibiterie très connue et très fréquentée à Niarry Tally. Après nous avons continué à travailler ensemble. Mais, il ne savait pas que c’est par admiration pour lui que j’ai fait du cinéma. Nous étions tout le temps ensemble. Nous avons travaillé pendant trois à quatre ans. J’ai réalisé beaucoup de clips. S’il y a des artistes avec lesquels je n’ai jamais travaillé, c’est peut-être Ismaïla Lô et dans une moindre mesure Baba Maal. J’ai réalisé des films aussi pour des Ong, mais c’était sur commande. Mon premier téléfilm, c’est «Mbaye Berçy» qui a vu la participation de Youssou Ndour et qui a été produit par Prince Arts. J’ai fait aussi un court métrage en tant qu’acteur et assistant-réalisateur, qui a gagné en 2008 le prix de meilleure fiction Claf ivoire qui regroupe tous les pays de l’Uemoa en Côte d’Ivoire. J’ai fait aussi un film qui s’appelle «Les pieds dans l’eau» en 2010 et j’ai gagné le prix de meilleur film documentaire du Claf ivoire. «Les pieds dans l’eau», c’est un film qui montre l’inondation en banlieue dakaroise. Cela a été projeté dans beaucoup de festivals, en France et dans d’autres pays. J’ai réalisé «La colère de Mame Coumba Bang» qui retrace l’avancée de la mer à Guet Ndar. C’était en 2011. J’ai aussi réalisé le téléfilm «Groupe Electrogène» avec la troupe ‘’Soleil levant’’ de Thiès qui a été produit par Prince Arts. Quand j’ai arrêté avec Moussa Touré, je me suis engagé avec Princes Arts après être passé chez Tonton Mac. J’ai travaillé avec Ndiaga Ndour pendant presque douze ans. Il m’a été d’un grand apport dans ma carrière. Il m’a fait savoir que c’était possible. Nous avons tourné le clip «Wagne bi» de Youssou Ndour.
D’où vous est venu l’idée de «Dinama nekh» ?
Metzo Diatta avait une amie qui s’appelle Maïmouna. Quand je tournais la série ‘’Un café avec…’’, il m’a appelé pour me dire que celle-ci voulait y participer, car elle était intéressée. Je réfléchissais sur comment la faire entrer dans la série. Mais Metzo m’a appelé pour me dire qu’il avait une idée, il m’a expliqué et j’ai trouvé cela assez intéressant. Je lui ai dit que si j’avais du temps, je passerais pour qu’on fasse un pilote. En ce moment, Daro n’était même pas retenue pour jouer dans la série. On avait joué un personnage décalé. Mais lorsqu’on a calé un rendez-vous, celle qui devait jouer le rôle de la copine de Mounass a eu un empêchement. Nous l’avons attendue pendant deux jours, mais elle ne s’était toujours pas libérée. C’est ainsi que nous avons décidé de choisir une autre. Maïmouna nous a proposé Daro. Nous avons fait le casting et nous avons trouvé que c’était bon. Nous avons tourné deux pilotes. Mais comme je tournais la série «Un Café avec…», je leur ai demandé d’attendre la fin de la série pour démarrer.
Pourquoi le nom «Dinama nekh» ?
C’est tout un ensemble. Nous avions beaucoup de noms. Chacun a proposé un nom. Et nous sommes allés voir les diffuseurs, nous avons discuté et nous avons choisi «Dinama Nekh». Certains avaient proposé ‘’Yako téré nekh’’, «Dégue Dadjie», «Cœur de dame», etc.
Est-ce que vous avez eu des difficultés lors du casting ?
Non ! Maïmouna et Metzo m’avaient proposé qu’on joue une fille qui fait du ‘’Mbarane’’ et une autre qui était contre cela et qui devait tout faire pour la faire changer d’avis. Mais comme elle n’était pas disponible, nous avons décidé de changer. Et nous avons choisi Daro qui a un grand talent. Mais elle était plus à l’aise dans le rôle d’une fille qui fera tout pour convaincre Mounass de continuer le ‘’Mbarane’’. Elle est extravertie. C’est une farceuse. Une comédienne née.
Qui propose le scénario ?
Tout le monde propose son idée. An début, on écrivait. Metzo m’avait proposé une trentaine de scenarii. Il en avait discutait avec Mounass, comme c’est leur idée. Nous avons commencé à répéter. Il y a mon grand frère qui nous aide aussi. Mais tout le monde s’y met. C’est un travail collectif.
Qu’est-ce que qui explique le scénario parfois très facile ?
Ce n’est pas facile pourtant. Les gens pensent que c’est trop facile, mais ô que non. Vous savez, les hommes sont comme des bébés. Et quand un homme est amoureux, dés fois il accepte l’impossible. Il donne tout ce qu’il a. C’est un peu compliqué. Les hommes, surtout les Sénégalais pensent qu’ils peuvent tout avoir avec l’argent. Et souvent quand ils veulent draguer une fille, ils mettent souvent leur avoir en avant. Cela existe. Le cas de Fodé reflète par exemple le cas de beaucoup de Modou-Modou, qu’ils me pardonnent. Ils pensent que l’argent peut tout acheter et les femmes en profitent. C’est ce que nous voulons dénoncer dans la série. C’est une satire sociale.
Que visez-vous avec cette série ?
Nous voulons montrer aux femmes que leur place est dans un lieu de travail. Une femme doit travailler et non dépendre des hommes. Les hommes aiment dominer les femmes. C’est naturel. Certaines filles aiment la facilité. Pour elles, faire du ‘’Mbarane’’ est plus facile et plus rentable, alors que cela ne mène à rien. Ce n’est pas parce qu’on est belle qu’on doit dépendre des hommes et échanger sa beauté contre l’argent. Nous voulons que les filles se disent qu’il est temps qu’elles changent, qu’elles aillent travailler pour participer au développement de leur pays. Nous voulons conscientiser les femmes, leur montrer qu’il faut éviter ce jeu avec les hommes.
Est-ce que vous vous attendiez à un tel succès de la série ?
Bien sûr. Lorsque Metzo m’a proposé l’idée et que j’ai fait le premier jet, j’ai senti que cela aurait forcément un succès. C’est une série très sénégalaise, qui parle aux Sénégalais. Et chaque Sénégalais se reconnaît dans la série. Les personnages jouent bien. Avec sa comédie, je savais que Daro allait attirer le public. En plus, c’est quelque chose de nouveau. J’étais sûr que cela allait marcher.
Pensez-vous que les Sénégalaises se retrouvent en Daro et Maïmouna ?
Oui ! C’est vrai qu’on exagère un peu avec le personnage de Daro, mais les femmes doivent s’y reconnaître. Maïmouna, c’est la jeune fille belle qui aime la facilité et qui pense qu’avec sa beauté, elle peut tout avoir. Et la plupart des jeunes filles sont comme cela. Maïmouna, c’est la typique de la jeune fille sénégalaise. Elle ne pense même pas à travailler. Elle est belle et cherche l’homme idéal pour lui soutirer de l’argent. Daro, c’est l’amie qui l’encourage à faire du Mbarane et qui lui dit que ce sont les hommes qui doivent entretenir les femmes. Mais au fur et à mesure que la série passera, les gens sauront pourquoi elles sont comme cela. Les gens vont comprendre pourquoi Daro est ainsi.
Qu’est-ce qu’on peut attendre de nouveau dans la série ?
Il y aura beaucoup de choses et de surprises avec pleins de rebondissements et cela va toujours concerner le quotidien des Sénégalais. Cela va cartonner. Car si le début a fait un grand bruit, je vous jure que la suite sera plus interesante.
Quelles sont vos ambitions dans le cinéma ?
J’ai fait une formation. Je veux faire du cinéma populaire. Je pouvais écrire des films comme tout jeune et les déposer dans des commissions comme la Francophonie et attendre un financement, mais je préfère faire du cinéma populaire. Un cinéma qui sera d’ici et qu’on proposera ensuite aux autres. Je crois à cela. Et cela va permettre de créer des emplois, comme au Nigéria avec la chaîne Nollywood. Il y a pleins d’artistes qu’on peut utiliser pour faire du cinéma populaire parce qu’il y a tellement d’histoires à raconter pour conscientiser les gens. Il faut un cinéma fait par les Sénégalais et produit par les Sénégalais.
Vous en êtes à beaucoup de séries, vous devez être très riche alors ?
C’est vrai que si c’était en Europe, nous serions déjà très riches. Mais je ne me plains pas. On me payait bien pour «Un Café Avec..», pour «Dinama Nekh..», c’est une autoproduction, nous n’avons pas encore de sponsors. C’est Metzo qui met ses moyens. Mais je sais que cela va venir.
Quel est votre produit qui vous a donné la plus grande satisfaction ?
C’est «Mbaye Bercy». C’était un truc nouveau du point de vue image. C’était un téléfilm. Et c’est dommage que nos gouvernants ne nous aident pas. C’est un truc fait par des Sénégalais. La qualité sonore était parfaite, de même que les images. Je pensais que le ministère de la Culture allait nous assister, mais rien. Il y a aussi la participation de Youssou Ndour en guest-star. Je suis fier de ce produit.
Vous ferez partie de l’équipe de la saison 3 de «Un Café avec…» ?
Bien sûr. «Un Café avec…», c’est mon bébé. Au début, c’était une émission d’interview. Le producteur m’a appelé pour me dire qu’il fallait qu’on change cela en fiction. Je lui ai dit que c’est possible. Avec un ami scénariste du nom de Ahmed, nous avons changé cela en fiction. Pendant deux ans, je ne faisais rien d’autre que travailler sur la série «Un Café avec…». Nous préparons la troisième saison de «Un Café avec…». Le producteur m’appelle depuis quatre jours. Il est en train de bosser là-dessus. Comme nous en parlons, je vous dis : J’y suis et j’y reste.
Qu’avez-vous ressenti lorsque cette série a été primée par le Meds ?
J’étais fier, comme tout le reste de l’équipe. Boubacar Diallo est quelqu’un de bien. Il n’est pas ingrat. Il a un grand cœur. «Un Café avec…», ce n’était pas facile. C’était du nouveau. Une grande innovation au Sénégal. Nous avions un défi à relever. Je ne dormais plus. Je savais que cette série serait un succès. Quand il s’agit de travailler, je ne plaisante pas. Je suis carrément dedans. Je me dis que toutes mes séries auront un succès.
Comment voyez-vous le cinéma sénégalais ?
Est-ce que cela existe ? Je ne pense pas. Bien vrai que nous avons eu l’ «Étalon de Yemenga» (avec «Tey» de Alain Gomis, Ndlr), mais le cinéma sénégalais n’existe pas. Ce n’est pas le cinéma sénégalais, plutôt le cinéma franco-sénégalais. Peut-être que la nouvelle génération va le faire. Moi, j’ambitionne de faire du théâtre populaire.
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