La quasi totalité de la presse nationale sénégalaise est revenue sur la distinction de Mamadou Diagna Ndiaye, président du Comité Olympique national sénégalais (CNOSS), distingué par le Comité International Olympique (CIO) pour services rendus, alors que la délégation, qu’il a conduite, a lamentablement échoué au pied de la Tour Eiffel. Deux faits vraiment contradictoires qui méritent multiples réflexions de la part de notre intelligentsia surtout en matière de sport.
Diagna, je l’ai connu personnellement en tant que President de la Fédération sénégalaise de Tennis. En fin mars 2008, alors que le football sénégalais était trempé dans une cacophonie sans fin, à l’issue de la débâcle de 2005 des Lions du Sénégal face aux Éperviers du Togo lors des éliminatoires de la Coupe du monde 2006, combinée avec la création du Cadre de Concertation des Présidents de Club (CCPC), un comité parallèle à la Fédération de football à l’époque, Mamadou Diagna Ndiaye, par consensus était désigné par le ministère des Sports pour « Normaliser » le football sur une période de 12 mois. Il était secondé dans ses tâches par Saer Seck, président de l’institut Diambars, plus connu dans le milieu du football. Diagna, le « tennisman » était perçu comme un « inconnu » du milieu, mais son expérience en matière de gestion l’a aidé dans cette mission délicate. La suite est connue de tous, le monde du football s’est réuni au bout du compte et la Fédération sénégalaise de football a été réinstallée en 2009 avec l’élection de Me Augustin Senghor.
Depuis 2007, en remplacement de Feu Abdoulaye Sèye « Mauro », Mamadou Diagna Ndiaye est resté Président du CNOSS. Donc en tout et pour tout 17 longues années qui n’ont rien donné de positif sur le plan olympique, à part des échecs répétitifs. Il serait dès lors impératif qu’il parle au peuple. Qu’il nous parle à nous les amoureux du sport pour nous dresser d’abord le bilan de ses 17 ans à la tête du CNOSS, mais aussi celui des derniers Jeux Olympiques qui viennent de s’achever à Paris.
D’aucuns se demandent même quel est l’utilité du CNOSS, car le cri des athlètes sénégalais se fait toujours entendre à l’issue des compétitions internationales. Quel est le rôle de ce Comité Olympique ? Qui est-ce qui le gère en réalité ? Quel est son apport dans le sport sénégalais ? Combien d’athlètes a-t-il aidé ? Combien de bourses a-t-il donné ? Quel a été son bilan durant ces 17 ans ? Quels sont ses projets, sa ligne de conduite, ses ambitions dans le futur ? Son planning pour les prochains Jeux Olympiques de Los Angeles ? A-t-il des programme de détection de jeunes talents ?
A ces nombreuses questions, le monde sportif sénégalais attend des réponses formelles.
Aujourd’hui, nous sommes pratiquement à deux ans des Jeux Olympiques de la jeunesse « Dakar 2026 ». Où en sommes-nous réellement ? A part les stades Senghor et Demba Diop en réhabilitation, qu’est-ce qui a été encore fait pour les JOJ ? On aimerait bien savoir.
C’est vraiment paradoxal, le fait de voir le Président Diagna Ndiaye être décoré par le CIO, alors qu’en matière de résultat olympique, son bilan reste « Zero pointé ». Qu’a-il fait pour mériter cette décoration ? Quel service a-t-il rendu ?
A l’heure où nous sommes, on devrait se pencher sur l’organisation des meetings internationaux d’athlétisme, créer des centres, détecter des jeunes athlètes dans toutes les disciplines. On doit repenser à tout, surtout au moment où nos nouvelles autorités évoquent le Juub, Juubal, Juubenti.
Tout doit être mis sur la table et tiré au clair. Si des changements s’imposent, on les prend sans état d’âme. On ne peut plus continuer dans l’informel. Le Sénégal est un très grand pays de sport. Donc, il serait injuste de ne pas récolter les fruits de son sport.
Bientôt les Mondiaux de Tokyo en 2025. Quels athlètes encore pour représenter notre pays ?
Il ne faut plus attendre la veille des Olympiades pour financer les athlètes. Ça doit cesser. Les prochains J.O, c’est déjà maintenant.
Par Papa Waly NDAO, Louisville Kentucky (Etats-Unis)