Diouma Diakhaté, la grande couturière qui rêve de conquérir le Palais de la République


Diouma Diakhaté, la grande couturière qui rêve de conquérir le Palais de la République
Plusieurs fois sacrée reine des podiums en tant que miss et styliste de talent, Diouma Diakhaté, la soixantaine bien sonnée, nourrit le rêve de devenir la première femme à occuper la fonction de président de la République du Sénégal.

Surprenant plus d’un par sa déclaration tardive de candidature à l’élection présidentielle du 26 février, à trois jours de la clôture du dépôt des dossiers auprès du Conseil constitutionnel, Diouma Diakhaté semble toutefois bien déterminée à aller jusqu’au bout de son ambition.

Pourtant, la styliste confiait au lendemain de son investiture par l’Initiative démocratique jubel (IDJ, parti des chômeurs), n’avoir jamais pensé se retrouver dans une telle posture.

Sa renommée, elle l’a acquise sur les podiums grâce son talent et ses modèles de haute facture, n’ayant pas besoin d’une charge ou d’une fonction publique pour côtoyer les plus grands. En effet, rien jusqu’ici ne la prédestinait à embrasser une carrière politique.

Très jeune dans son Rufisque natal, elle s’est intéressée à la couture, poussée qu’elle était par la passion.

D’aucuns parleraient de don parce que Diouma ayant appris sur le tard le métier qui l’a fait connaitre à travers le monde, a bien marqué son temps.

Son atelier ‘’Shalimar couture’’, situé sur les allées du Boulevard Général De Gaulle, est devenu au fil des ans un passage obligé pour les chefs d’Etat africains, leurs épouses et les personnalités du monde entier.

Même si elle ne le reconnait pas, certains observateurs se demandent si sa vocation à briguer la magistrature suprême ne lui serait pas venue de sa proximité avec les présidents, sa fréquentation des palais et son carnet d’adresses aujourd’hui bien garni.

Ambassadrice de la culture sénégalaise et défenseur des valeurs familiales, Diouma Diakhaté a de tout temps exalté le savoir-faire local à travers son engagement pour la préservation de l’identité culturelle sénégalaise face à un monde de plus en plus uniformisé.

En réaction aux nombreuses questions suscitées par sa candidature à l’élection présidentielle, Diouma Diakhaté met tout sur le compte du destin et se sent rassurée par la confiance placée en elle par la frange la plus désœuvrée, la plus défavorisée et la plus jeune de la population, en l’occurrence les chômeurs.

Consciente de son inexpérience en politique, elle entend puiser dans les valeurs sénégalaises dans lesquelles elle est profondément enracinée, mais aussi sur le terrain social où elle s’est investie depuis toujours.

Diouma est décrite par ses proches comme une dame de cœur, une femme généreuse qui a beaucoup fait pour ses parents et sa communauté. Elle a à son actif la construction et l’équipement d’une maternité et d’un lieu de culte dans sa ville natale de Rufisque.

Elle a mené plusieurs batailles au profit de l’enfance désœuvrée en apportant soutien financier et assistance psychologique aux orphelins dans les pouponnières.

En tant que mère de famille, elle s’est sentie investie de la mission d’aider les jeunes, les enfants, les plus démunis pour une société sénégalaise plus juste où chaque Sénégalais pourra vivre de façon décente.

Dans son œuvre autobiographique : ‘’Diouma Diakhaté, les secrets d’une réussite’’, parue aux ‘’Editions feu de brousse’’ en 2011, elle terminait son avant-propos sur ces mots : ‘’aujourd’hui, cette situation me permet de tendre la main à mon tour aux plus démunis, car, outre un penchant naturel pour les causes sociales, c’est ma manière à moi de remercier le Bon Dieu’’.

Pieuse et mondaine à la fois, Diouma aime la vie, mais, précise-t-elle dans son livre, ‘’tant que ce n’est pas en contradiction avec les recommandations divines’’.

Quelle que soit l’issue de l’élection présidentielle, Diouma Diakhaté aura réussi, en apportant une touche féminine à la campagne électorale avec Amsatou Sow Sidibé, la deuxième femme en lice, à graver son nom sur la page de l’histoire politique du Sénégal.
Lundi 6 Février 2012
APS




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