Dialogue politique: la question liée aux candidatures de Khalifa Sall, Karim Wade et Macky Sall divisent à moins de 24H de la clôture des travaux


La commission politique du dialogue nationale accélère le pas pour tenter de finaliser les points de discussions retenus dans les termes de références avant de livrer son rapport. Ceci doit au plus tard se faire dans la semaine. Lancé le 9 juin dernier, les travaux du dialogue national devront restituer leurs résultats avant le 22 juin. Déjà pour la commission économique du dialogue, les résultats ont été rendus ce 20 juin au Conseil Economique Social et Environnemental (Cese). La question du parrainage a été définitivement réglée, reste la question liée aux candidatures qui constitue un point de divergence entre les acteurs au dialogue.


Pour sa séance de travail de ce lundi, la commission politique du dialogue s’est penché sur les conclusions du parrainage optionnel nouvellement adopté. Il s’est surtout agi de régler définitivement la question des quotas. La formule adoptée  avec l’ensemble des pôles (majorité - non inscrits - opposition et société civile) renseigne d’un consensus sur la signature de 8% du nombre de parlementaire. Elle correspond à 13 députés. Pour ce qui est des élus locaux, il faudra engranger 20% de leur nombre ce qui est équivalent à 120 signatures de maires et présidents de conseils départementaux.

Autre question abordée lors des travaux, il s’agit des candidatures de Khalifa Sall et Karim Wade en vue de la prochaine présidentielle. Divergeant sur les attentes de chacun des représentants au dialogue, le camp de la majorité a demandé à ce qu’une commission technique soit mise en place pour apprécier la faisabilité. Des propositions n’ont pas manqué lors des échanges. Des participants en l’occurence le Pds a demandé la révision de l’arrêt de la CREI sur l’affaire Karim Wade. D’autres ont suggéré la modification radicale de l’article L29 du code électoral pour que le recouvrement des droits civiques devienne immédiat dès que la peine du concerné arrive à terme. La question n’a pas jusqu’ici trouvé un consensus entre les acteurs. Par ailleurs, la société civile a pour sa part émis l’idée de l’introduction de la grâce présidentielle en révision de l’article L28 du code électoral pour donner chance aux candidatures de Khalifa Sall et Karim Wade mais la proposition s’est heurté à une nuance de la majorité qui estime que la faisabilité devrait dépendre de la peine qui doit d’abord être totalement purgée par les concernés.

Toujours dans le cadre des candidatures, celle du Président Macky Sall était au coeur des discussions. L’opposition continue à opposer son véto sur la question. Elle juge ladite candidature irrecevable et exprime d’ailleurs son refus à admettre que le conseil constitutionnel arbitre la question. La majorité ne l’entend pas de cette façon et considère que ceux qui militent pour la réintroduction de Khalifa Sall et Karim Wade ne peuvent en aucun cas refuser au Président Macky Sall son droit de se présenter à la présidentielle de 2024. La société civile et des membres des non alignés ont conforté la position de la majorité et sont d’avis que le dernier mot revient au conseil constitutionnel pour statuer sur cette question de la 3ème candidature du président sortant. Ils ne reste que quelques heures pour clore les travaux de la commission, seule la question du parrainage a pu obtenir consensus. Les discussions se poursuivent à la direction générale des Elections (Dge) sous la présidence de Mor Thiendela Fall.

Au plus tard, la commission politique devrait conclure ses travaux avant mercredi. Elle doit après clôture remettre son rapport à Moustapha Niasse qui le remettra à son tour au Chef de l’Etat, Macky Sall.
Mardi 20 Juin 2023
Dakaractu