Des franc-maçons africains troublés par le divorce entre la GLUA et la GLNF.


Et si l’Afrique maçonnique était une cause de la crise -aussi interminable que profonde- de la Grande Loge Nationale Française (GLNF). Bien des frères sont en effet convaincus que si François Stifani refuse depuis 20 mois de démissionner de son poste de Grand Maître -avec une capacité de résistance qui force le respect- c’est qu’il veut avant tout préserver ses relations avec des Grandes Loges africaines, dont les plus hauts dignitaires sont souvent aussi des chefs d’Etat ou des ministres. Des liens forts, réputés tissés autour d’intérêts réciproques, qui apportent à François Stifani des entrées qu’il affectionne tant dans des cercles de pouvoir français. Qui peut croire que sans ses relations africaines, le Grand Maître de la GLNF aurait pu être reçu plusieurs fois par Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée (même si l’on sait que le premier a rendu des services au second dans une autre région du monde, comme l’a révélé L’Express).

Quelles conséquences pourraient avoir en Afrique le divorce entre la Grande Loge Unie d’Angleterre (GLUA) et la GLNF, la première étant la reine-mère des obédiences dites régulières dans le monde ? Malgré la torpeur de l’été, un trouble est perceptible depuis la métropole, même si la cinglante missive du Grand Secrétaire de la GLUA ne connaît pas encore une très large diffusion, bien qu’elle ait été publiée depuis quelques jours sur des blogs Myosotis, ceux des oppositionnels au Grand Maître François Stifani. Le Myosotis PACA en a offert une traduction.

VOIR ICI LA LETTRE en ANGLAIS du Grand Secrétaire de la GLUA : 20.07.2011- GLNF. Consignes-de-la-GLUA-a-ses-membres

Par la voix de son Grand Secrétaire, la GLUA ose donc affirmer que « les preuves d’une disharmonie considérable au sein de la GLNF sont accablantes » et « que quelques 600 loges ou plus se sont dissociées de la dite Grande Loge ou ont signalé leur intention de le faire« . La GLUA a observé la situation française avec flegme et retenue pendant un an et demi. Mais désormais, elle se lâche.

Des Grandes loges africaines liées à la GLNF ? En fait, il y a un « gentleman agreement » entre la GLUA et les Grande Loges reconnues régulières dans le monde. Dans les pays où la GLUA n’a pas adoubé de Grande Loge, une autre Grande Loge peut en parrainer une. C’est ainsi que la GLNF a installé nombre de Grandes Loges en Afrique, notamment francophone. La GLNF n’est d’ailleurs pas la seule à avoir pratiqué ainsi, puisque la Grande Loge d’Ecosse a parrainé une obédience en Afrique du Sud.

Surtout depuis la surenchère de François Stifani, rompant ses relations avec la GLUA (en prétendant l’avoir fait le premier) et renforçant donc l’agacement de la maison-mère londonienne, il y aurait un trouble perceptible dans des Grande Loges africaines liées à la GLNF. Certains dignitaires se demanderaient s’il faut rester fidèles à la GLNF ou s’il vaudrait mieux se ranger sous les couleurs de la GLUA. D’après de bonnes sources, non encore confirmées, se serait notamment le cas au Sénégal, voire en Côte-d’Ivoire, au Congo et au Gabon (lien vers une vidéo de You Tube).


( Avec Lexpress.fr )

Mercredi 3 Aout 2011