Derrière la taxation des appels entrants, une affaire de gros sous.


DAKARACTU.COM Abdoulaye Wade a flairé un gros coup financier en instituant à nouveau la taxation des appels internationaux entrants. Il prévoit que cette mesure rapporte à l'Etat 60 milliards de francs cfa qui vont être répartis comme suit : 20 milliards alloués au fonds de l'énergie, 10 milliards à un fonds de soutien aux émigrés, 10 milliards à l'Agence nationale de la case des tout-petits, 8 milliards aux cybercases, 5 milliards au numérique, 5 milliards aux forages et 2 milliards à la Mutuelle des employés du secteur des télécoms... Cette dernière mesure, destinée à anesthésier les syndicats, risque de ne pas avoir l'effet escompté. Selon les prévisions de la Sonatel, les 500 000 Sénégalais de l'extérieur qui appellent régulièrement leur famille au Sénégal vont moins le faire du fait du coup plus élevé des liaisons téléphoniques induit par la taxation. Ce ne seront pas les seuls à trinquer. Les pays qui vont payer pour entrer au Sénégal ne vont pas tarder à instituer la réciprocité. Ce qui va accroître le coût des appels vers l'étranger des Sénégalais établis à l'intérieur du pays. A quelle hauteur se feront les augmentations ? "A hauteur de 60%", confie une source. 
Si la taxation est mise en oeuvre, la Sonatel va connaître une perte sèche de 35 milliards sur son chiffre d'affaires. Ce qui va diminuer ses contributions diverses qui culminent aujourd'hui à 12,5% du PIB de l'Etat sénégalais.
Quant à l'achat par le Sénégal des 42,3% des parts revenant à France Télécom dans le capital de la Sonatel, il dépend de deux facteurs qui ne sont pas évidents à réunir : l'accord de France Télécom pour vendre et la possibilité pour l'Etat de réunir environ 600 milliards de francs cfa qui constituent le coût de ces actions.
La taxation des appels entrants menace l'existence de l'un des rares fleurons encore en vie de notre économie nationale. 
Vendredi 12 Aout 2011