Ce dimanche 7 mars 2024, le Rwanda a commémoré le 30ème anniversaire du seul génocide qui s’est produit en Afrique. Plus de 800.000 personnes tuées en 100 jours et pas moins de 250.000 femmes violées. Seize (16) Chefs d’Etat, parmi lesquels le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa, et des dizaines de délégations ont pris d’assaut Kigali pour se souvenir du chapitre le plus sombre de l’histoire du Rwanda, voire de l’Humanité.
L’histoire retiendra que la radio-télévision des mille collines en l’occurrence, a trahi son rôle de vigie et d’alerte pour verser dans l’apologie de la haine et de la violence. Créé en 1993, ce médium se rendra tristement célèbre pour avoir incité des extrémistes Hutu à propager leurs appels à la haine raciale.
Au Sénégal, on devrait arrêter de jouer avec le feu en croyant que ce qui s'est passé ailleurs ne pourra jamais nous arriver. Ici, l’on met souvent en avant le prétexte plus que fallacieux selon lequel ce pays serait béni. Excusez du blasphème, mais Dieu n’a pas la nationalité sénégalaise.
Nous ne nous lasserons jamais de rappeler que le Sénégal a connu la plus grande catastrophe nautique au monde avec le naufrage du bateau Le Joola et ses 1863 morts. Plus que le Titanic. Nous avons aussi rappelé à maintes reprises que c’est le feu qui a emporté 31 pèlerins à Madina Gounass lors d’un Dakka. Sans occulter le drame de Bettenty avec son lot de 21 femmes mortes noyées. Nous ne devrions jamais oublier non plus l’explosion d’une citerne d’ammoniac, le 24 mars 1992, en plein mois de Ramadan, ayant fait sur le coup une quarantaine de morts dont 20 ouvriers de la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal).
Le nombre de victimes du nuage toxique atteindra 129 morts et des milliers de blessés. En sus de la dernière bêtise humaine qui nous a coûté huit morts au stade Demba Diop. Parce que de pseudo-supporters ouakamois avaient décidé de fouler au pied les règles du fair-play sportif.
Et comme si cela ne suffisait pas, certains Sénégalais prennent depuis quelques années un malin plaisir à réveiller les irrédentismes ethnique, religieux et régional qui menacent notre vivre-ensemble. La bêtise est poussée à son maximum lorsque des journalistes, supposés nourrir le lien social, débitent des inepties de nature à saper la cohésion nationale. Ne soyons pas dans le corporatisme à deux balles ; ayons le courage de dénoncer nos dérives langagières comme nous le faisons sans cesse lorsqu’il s’agit des hommes politiques et/ou chefs religieux. Il y va de notre crédibilité. Et de notre honneur.
Dire par exemple que la nomination de Jean-Baptiste Tine, de confession chrétienne, dans un pays à majorité musulmane, ne serait pas idéale est tout simplement inacceptable. D’ailleurs, logique pour logique, que ferait un ministre de confession musulmane à Poponguine ? Ne tentons pas le diable, laissons donc de côté les réflexions contreproductives.
Nous prenons acte du fait que le groupe E-Media ait présenté ses excuses à toute la Nation sénégalaise. De même que nous prenons acte du fait que notre confrère, auteur de ces propos malheureux, ait reconnu sa bourde et présenté ses excuses. Cela dit, nous rappelons que ce n’est pas la première fois que le département de l’Intérieur est dirigé par une personne de confession catholique. Jean Colin a été ministre de l’Intérieur sous le magistère de Abdou Diouf.
Ce pays n’a jamais été confronté à ce genre de problème. Jamais ! Notre premier président de la République, le père de notre Nation, Léopold Sédar Senghor, était un catholique. Vingt années durant, il a été à la tête de l’Etat et fortement soutenu par les Khalifs généraux de deux plus grandes communautés religieuses (Khalifa Ababacar Sy et Sérigne Fallou Mbacké). Mais aussi par Thierno Seydou Nourou Tall, alors Khalife de la famille omarienne. Ajouter à cela le fait que le Cardinal Hyacinthe Thiandoum était connu pour être le meilleur ami et «complice» de Dabakh Malick.
Le successeur de Senghor, Abdou Diouf, ne se glorifiait--il pas d’avoir au sein de sa famille les trois religions abrahamiques (le judaïsme, le christianisme et l’islam) ? Tout le charme de notre pays est là, contenu dans sa devise : un peuple, un but, une foi. L’autre leçon que nous avons administrée à la face du monde, c’est d’avoir envoyé Barthélémy Toyes Dias à la tête de la mairie de Dakar sans tambour ni trompette. Alors que l’élection de Sadiq Khan (un musulman) à la tête de la mairie de Londres en 2016 avait soulevé un tollé de réprobation en Europe où l’on vit sous la hantise d’un hypothétique et chimérique «grand remplacement».
Le sensationnalisme, l’exploitation des peurs, les stéréotypes, l’émotion, la complaisance et le silence ne devraient pas être le lot quotidien de la presse sénégalaise où certains journalistes se font le malin plaisir de valider le vote supposé ethnique lorsque Amadou Bâ a gagné au Fouta. Ces mêmes se sont tus quand il s’est offert la région de Fatick à majorité Sérère. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été élu par des Sénégalais, comme ce fut le cas de Senghor et Abdou Diouf. Trois présidents issus d’une minorité ethnique. C’est ce qui fait le charme de cet extraordinaire pays.
Voilà pourquoi, nous, hommes de médias, devrions être les sentinelles de cette cohésion sociale jalousée un peu partout dans le monde.
L’histoire retiendra que la radio-télévision des mille collines en l’occurrence, a trahi son rôle de vigie et d’alerte pour verser dans l’apologie de la haine et de la violence. Créé en 1993, ce médium se rendra tristement célèbre pour avoir incité des extrémistes Hutu à propager leurs appels à la haine raciale.
Au Sénégal, on devrait arrêter de jouer avec le feu en croyant que ce qui s'est passé ailleurs ne pourra jamais nous arriver. Ici, l’on met souvent en avant le prétexte plus que fallacieux selon lequel ce pays serait béni. Excusez du blasphème, mais Dieu n’a pas la nationalité sénégalaise.
Nous ne nous lasserons jamais de rappeler que le Sénégal a connu la plus grande catastrophe nautique au monde avec le naufrage du bateau Le Joola et ses 1863 morts. Plus que le Titanic. Nous avons aussi rappelé à maintes reprises que c’est le feu qui a emporté 31 pèlerins à Madina Gounass lors d’un Dakka. Sans occulter le drame de Bettenty avec son lot de 21 femmes mortes noyées. Nous ne devrions jamais oublier non plus l’explosion d’une citerne d’ammoniac, le 24 mars 1992, en plein mois de Ramadan, ayant fait sur le coup une quarantaine de morts dont 20 ouvriers de la Sonacos (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal).
Le nombre de victimes du nuage toxique atteindra 129 morts et des milliers de blessés. En sus de la dernière bêtise humaine qui nous a coûté huit morts au stade Demba Diop. Parce que de pseudo-supporters ouakamois avaient décidé de fouler au pied les règles du fair-play sportif.
Et comme si cela ne suffisait pas, certains Sénégalais prennent depuis quelques années un malin plaisir à réveiller les irrédentismes ethnique, religieux et régional qui menacent notre vivre-ensemble. La bêtise est poussée à son maximum lorsque des journalistes, supposés nourrir le lien social, débitent des inepties de nature à saper la cohésion nationale. Ne soyons pas dans le corporatisme à deux balles ; ayons le courage de dénoncer nos dérives langagières comme nous le faisons sans cesse lorsqu’il s’agit des hommes politiques et/ou chefs religieux. Il y va de notre crédibilité. Et de notre honneur.
Dire par exemple que la nomination de Jean-Baptiste Tine, de confession chrétienne, dans un pays à majorité musulmane, ne serait pas idéale est tout simplement inacceptable. D’ailleurs, logique pour logique, que ferait un ministre de confession musulmane à Poponguine ? Ne tentons pas le diable, laissons donc de côté les réflexions contreproductives.
Nous prenons acte du fait que le groupe E-Media ait présenté ses excuses à toute la Nation sénégalaise. De même que nous prenons acte du fait que notre confrère, auteur de ces propos malheureux, ait reconnu sa bourde et présenté ses excuses. Cela dit, nous rappelons que ce n’est pas la première fois que le département de l’Intérieur est dirigé par une personne de confession catholique. Jean Colin a été ministre de l’Intérieur sous le magistère de Abdou Diouf.
Ce pays n’a jamais été confronté à ce genre de problème. Jamais ! Notre premier président de la République, le père de notre Nation, Léopold Sédar Senghor, était un catholique. Vingt années durant, il a été à la tête de l’Etat et fortement soutenu par les Khalifs généraux de deux plus grandes communautés religieuses (Khalifa Ababacar Sy et Sérigne Fallou Mbacké). Mais aussi par Thierno Seydou Nourou Tall, alors Khalife de la famille omarienne. Ajouter à cela le fait que le Cardinal Hyacinthe Thiandoum était connu pour être le meilleur ami et «complice» de Dabakh Malick.
Le successeur de Senghor, Abdou Diouf, ne se glorifiait--il pas d’avoir au sein de sa famille les trois religions abrahamiques (le judaïsme, le christianisme et l’islam) ? Tout le charme de notre pays est là, contenu dans sa devise : un peuple, un but, une foi. L’autre leçon que nous avons administrée à la face du monde, c’est d’avoir envoyé Barthélémy Toyes Dias à la tête de la mairie de Dakar sans tambour ni trompette. Alors que l’élection de Sadiq Khan (un musulman) à la tête de la mairie de Londres en 2016 avait soulevé un tollé de réprobation en Europe où l’on vit sous la hantise d’un hypothétique et chimérique «grand remplacement».
Le sensationnalisme, l’exploitation des peurs, les stéréotypes, l’émotion, la complaisance et le silence ne devraient pas être le lot quotidien de la presse sénégalaise où certains journalistes se font le malin plaisir de valider le vote supposé ethnique lorsque Amadou Bâ a gagné au Fouta. Ces mêmes se sont tus quand il s’est offert la région de Fatick à majorité Sérère. Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a été élu par des Sénégalais, comme ce fut le cas de Senghor et Abdou Diouf. Trois présidents issus d’une minorité ethnique. C’est ce qui fait le charme de cet extraordinaire pays.
Voilà pourquoi, nous, hommes de médias, devrions être les sentinelles de cette cohésion sociale jalousée un peu partout dans le monde.
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