Alors que les organisations de la société civile et d'autres politiques continuent d'appeler à manifester contre le report de la présidentielle, ce vendredi et samedi 17 février 2024. Les sénégalais constatent, ce jeudi, 15 février dans l'après-midi ce que l'on peut appeler un "début de dénouement heureux" de la crise politique au Sénégal, née après le report de la présidentielle, initialement prévue du 25 février au 15 décembre prochain.
Les détenus "politiques" désengorgent les prisons
Vers 16h, on annonce la libération de plusieurs détenus pro- pastef, ou encore des détenus politiques. L'avocat Me Moussa Sarr confirme la mise en liberté provisoire pour des dizaines de détenus qui croupissent en prison depuis des mois. Dont les plus célèbres sont: le professeur Cheikh Oumar Diagne, l’activiste Abdou Karim Gueye xrum xax, Toussaint Manga, Pape Abdoulaye Touré, Oustaz Assane Seck, Aliou Sané, le rappeur Nit Doff, Yarga Sy, Fadilou Keita, le maire des Parcelles Assainies, Jamil Sané, Dr Seydou Diallo de Pastef. Tard dans la soirée, d'autres personnes victimes d'arrestation arbitraire avec des chefs d'inculpation lourds ont été libérés, on note dans cette liste Amy Dia, accusée de faire partie des membres de la "force spéciale", Maty Sarr Niang, Boubacar Fofana, Olivier Boucal, Madior Loum, Bayna Gueye et tant d'autres ont été libérés dans la soirée.
La décision "libératrice" du Conseil Constitutionnel
Alors que certains candidats à la présidentielle, continuent de dérouler leur programme de campagne, à l'instar du candidat de Pur, Aliou Mamadou Dia et les partisans de la coalition "Diomaye Président", dont Guy Marius Sagna, une décision inattendue tombe au Conseil Constitutionnel dont deux parmi les 7 sages sont accusés de corruption. Ce qui est à l'origine de tout ce tintamarre dans la scène politique sénégalaise , et a motivé le décret du chef de l'Etat Macky Sall pour abroger le décret convoquant le corps électoral.
Le Conseil constitutionnel vient d’annuler la décision du président Macky Sall reportant l’élection présidentielle au 25 février 2024.
Dans la décision rendue, ce jeudi 15 février 2024 par la juridiction, on peut lire que :
Article premier. -Les requêtes sont recevables.
Article 2 : La loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la constitution, adoptée sous le n°4/2024 par l’Assemblée nationale, en sa séance du 5 février 2024, est contraire à la Constitution.
Article 3 – Le décret n° 2024-106 du 03 février 2024 portant abrogation du décret convoquant le corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 est annulé.
Ont siégé, à cette séance, Monsieur Mamadou Badio CAMARA, Président, Madame Aminata Ly NDIAYE, Vice- président, Messieurs Mouhamadou DIAWARA, Youssoupha Diaw MBODJ, Madame Awa DIÈYE et Monsieur Cheikh Ahmed Tidiane COULIBALY, membres. Avec l'assistance de Maître Ousmane BA, Chef du greffe.
Toutefois, cette décision également ne semble pas convaincre certains, car dans le "Considérant 20", l'institution souligne:
" Considérant que le conseil constitutionnel, constatant l'impossibilité d'organiser l'élection présidentielle à la date initialement prévue, invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais." Le Conseil Constitutionnel qui ne fixe pas de date pour la prochaine élection, laisse encore le doute persister dans l'esprit des gens. D'aucuns pensent, qu'il renvoie tous les acteurs politiques à aller au dialogue et que le chef de l'Etat Macky Sall a son dernier mot à dire dans ce nouvel épisode d'un feuilleton qui ne fait que démarrer.