De l’espoir d’une épopée à la léthargie : L’Alliance des Forces de Progrès (AFP), un héritage en question !

Voilà près de 25 ans qu’existe ce parti politique qui a été porté par son initiateur sur les fonts baptismaux. Moustapha Niasse, en 1999, décide de créer l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) à quelques encablures de la présidentielle de février 2000. Mais des hauts et des bas, il y’en a évidemment dans cette entité progressiste dont le fondateur fut le directeur de cabinet de l’ancien président sénégalais, Léopold Sédar Senghor.


Des personnalités politiques de l’Alliance des forces de progrès (AFP) on en aura connu. Certains ont quitté le navire après des divergences de points de vue. C’est le cas de Malick Gackou, actuellement président du Grand Parti et candidat malheureux de la dernière présidentielle qui a enregistré la victoire de Diomaye Faye. C’est aussi, l’exemple de Alioune Sarr. L’acteur politique du côté de Notto-Diobass qui a semblé s’inspirer de l’AFP en créant la CAP ( convergence pour une alternative progressiste). Alioune Sarr a été sous le régime de Macky Sall ministre du commerce, de l'industrie et du secteur informel en février 2013. 
Avant d’être nommé au gouvernement du Sénégal, il a été Directeur général de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations. 
 
Dernièrement dans le régime de Macky Sall, Alioune Sarr a été ministre du tourisme et des transports aériens. 
À l’Afp, Mata Sy Diallo, la lionne du Ndoucoumane n'est  pas une figure politique méconnue. Elle a été ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat en 2012 mais également, ancienne parlementaire. Mais en août 2015, l’ancienne députée quitte le parti pour rejoindre son ancien camarade qui a fait ses valises quelques mois plutôt. C’est le moment de la grogne dans les rangs de l’Afp. D’ailleurs, cela a commencé avec la réunion des cadres du parti qui sont divergents dans le choix de candidature en 2017 en direction des élections législatives. En effet, le premier acte de cette grogne transpartisane est d’ailleurs survenu en mars 2014 quand l’ancien président de l’assemblée nationale, Moustapha Niasse, convoque le bureau politique de son parti. Officiellement, l’ordre du jour doit concerner les élections locales, prévues trois mois plus tard. Mais Niasse sort de son chapeau une motion portant sur la prochaine présidentielle. Président de l’Assemblée nationale depuis juillet 2012, Moustapha Niasse, n’a jamais cultivé le mystère sur son allégeance à la coalition gouvernementale Benno Bokk Yakaar (BBY). Pour lui, il n’est pas question de voir son parti présenter un candidat en 2017 face au président sortant. N’est-ce pas la position qui a valu au parti ses multiples rébellions? 
 
 
Les conséquences du « Dooma Guënë Goré » ( Vous ne serez pas plus digne que moi…)
 
Au terme des élections législatives de juillet 2022 qui a enregistré la victoire de la coalition Yewwi Askan Wi dans plusieurs localités du pays et dans la diaspora, une nouvelle configuration est constatée à l’assemblée nationale. Déjà, le président Macky Sall qui, rappelons-le, a eu la majorité dans la 14e législature, décide de mettre Amadou Mame Diop à la place de Moustapha Niasse. Mais ceci est loin d’être une sanction du président des progressistes. L’homme de Keur Madiabel est même nommé haut représentant du président de la république. Des hommages et consécrations au regard de la loyauté que Niasse accorde au compagnonnage dans le Benno. Mais à quel prix ? En effet, depuis le départ de Moustapha Niasse à la tête de l’assemblée nationale, l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) semble de plus en plus s’enfoncer dans son mutisme. Le parti était bien présent dans le gouvernement, certaines institutions, etc... Comme nous l’explique Mamadou Albert Sy, « l’influence de l’entité politique progressiste s’est érodée… » Pourquoi cette chute libre en 2024? Nous dirons que cette léthargie semble débuter bien avant avec les multiples frustrations globalement alimentées par la position « politiquement fidèle » de Niasse envers son allié, Macky Sall. Mais le parti de Niasne n’a t-il pas perdu plus qu’il en a gagné dans l’alliance dans Benno? 
 
Un héritage en question…
 
Au Sénégal, c’est un vent nouveau qui souffle laissant flotter dans l’espace, ces partis dont la plupart ont participé à la dernière présidentielle. Les résultas ont parlé d’eux-mêmes, mais l’aventure pour ces partis historiques doit continuer au nom de la démocratie. Moustapha Niasse reste le leader incontournable du jeu politique et qui a porté le socialisme-progressiste. « C’est un des leaders qui s’est illustré dans ce courant » a indiqué notre interlocuteur, observateur du jeu politique qui estime que la succession dans Afp n’a pas été préparée par le leader. Quel leader pour porter le flambeau de Niasse dans un environnement politique chamboulé ? Quel profil après le départ de cadres comme Malick Gakou, Alioune Sarr…? Certainement les progressistes vont se mobiliser avec leur leader charismatique pour voir comment « relancer la machine en interne » et peaufiner leurs stratégies avec leurs camarades de l’opposition. 
Samedi 11 Mai 2024
Dakaractu