DECROIX SE PRONONCE : « Des préfets et des sous-préfets sont de véritables militants de l’Apr…Pour le dialogue, nous ne sommes pas encore appelés »


SUR L’IMPÔT IMPAYÉ DES DÉPUTÉS 
Qui a manqué à ses responsabilités dans le reversement des impôts des députés ? Mamadou Diop Decroix se le demande encore. Le député, invité du Grand Jury, s’est lavé à grande eau en brandissant son bulletin de salaire sur lequel est opérée une ponction de 89 067 francs. Pour le leader politique, cette question du reversement ne concerne pas le député. « Tout citoyen doit payer l’impôt… Il faut une politique honnête et équitable dans ce domaine... C’est un scandale. On a payé. Il faut reverser. L’année dernière, nous avons perdu 40 milliards de remise d’impôts. Où vont ces remises ? » a-t-il ajouté comme question. 
 
SUR LE DIALOGUE NATIONAL
Interpellé sur le dialogue national, Decroix s’est étonné de « l’importance hypertrophiée » qui est accordé à ce sujet, alors qu’il  « devait être quelque chose de naturel ». Il trouve que le discours du pouvoir est ambigu à ce propos. « Soit le dialogue conjure la confrontation ou la confrontation aboutit au dialogue. Au moment où je vous parle, nous ne sommes pas encore appelés. Quand nous recevrons une invitation, nous aviserons sur la base du contenu. Je refuse de me prononcer sur une affaire dont je ne suis pas encore saisi…Le jeu de dupe et de ‘’moussanté’’ sont de mode.  Aucun secteur de ce pays ne vous dira qu’il a été convoqué ». Toutefois, confie-t-il «l’opposition est solidaire et parlera d’une même voix ». 
 
SUR LES ÉLECTIONS
Partant de ce qui précède, Mamadou Diop Decroix estimera que le contentieux, dans son  ensemble, est lourd. « Nous avons connu une régression démocratique extrêmement importante. L’opposition ne peut pas marcher au Sénégal. On ne pourra pas accepter que le pouvoir soit transmis par des modes non démocratiques ». De là survient une accusation pour le moins grave. « Des préfets, des sous-préfets sont de militants de l’Apr qui se battent pour que l’Apr gagne ». Ainsi souhaitera-t-il des structures comme la CENI ou l’ONEL. Decroix de rejeter catégoriquement l’organisation par le ministre de l’intérieur des joutes électorales. « On ne peut plus accepter que l’actuel ministre de l’intérieur organise nos élections. Abdou Diouf avait mis le général Cissé. Il a été battu. Wade a mis Cheikh Guèye. Il a perdu les élections. Il a appelé Macky Sall pour le féliciter ». Il attaquera la Rts qui, selon lui, interdit d’accès l’opposition et la société civile. 
 
Il regrettera, par ailleurs, les milliards versés à Bictogo dans l’affaire des visas biométriques. Il n’est pas normal que l’argent serve à payer des erreurs...
Dimanche 22 Mai 2016
Daddy Diop