Crise politique au Sénégal : L'ordre des avocats appelle à situer les responsabilités, à sanctionner et à dédommager les victimes


La crise qui sévit au Sénégal préoccupe tout le monde. Cette situation embarrassante a fait réagir le barreau du Sénégal. Dans un communiqué rendu public, l'ordre des avocats a  manifesté son inquiétude en ses termes. «  le barreau suit avec une attention particulière l'évolution préoccupante de la situation politique et institutionnelle qui prévaut dans notre pays suite aux décisions prises par les plus hautes institutions de la République » note le barreau.

Ainsi, lit-on « en l'absence d'éléments factuels d'appréciation et d'analyse, le Barreau relève que les faits imputés, au même titre que les décisions prises, sont graves et porteurs d'incertitudes pour le Sénégal » s’inquiètent ces professionnels du droit.

Soucieux de la préservation des valeurs de l'Etat de droit,  le barreau du Sénégal proscrit toute atteinte à l'ordre constitutionnel qui viole les principes démocratiques et pourrait installer le pays dans un cycle de violence et d'insécurité majeures.

Après avoir apprécié la situation, le Barreau du Sénégal manifeste sa position, et condamne vigoureusement toute violence dans l'espace social, déplore les dégâts matériels ainsi que les pertes en vies humaines et présente ses condoléances aux familles endeuillées.

« il faut entendre et traiter l'appel de la jeunesse » écrit le barreau qui demande que les responsabilités soient situées afin que les auteurs d'abus ou de forfaits soient sanctionnés et les victimes dédommagées.

Le barreau se démarque de l’utilisation de la force par les forces de défenses et de sécurité lors des manifestations. Il s’insurge «  la liberté de manifester garantie par la Constitution ainsi que l'exigence du maintien de l'ordre ne doivent absolument pas justifier ou légitimer la violence comme mode d'expression ou de répression des revendications dans un Etat de droit ».

S’agissant de l'appel au  dialogue lancé par le président de République pour décrisper la situation, le barreau fait sa proposition. « Il s'agira surtout, pour préserver les fondements de l'Etat de droit, de remettre le citoyen et la République au centre des préoccupations afin de trouver autour de l'intérêt supérieur de la nation les raisons de taire les divergences partisanes et de rendre compatibles les ambitions proclamées pour le peuple sénégalais » propose-t-il.



Jeudi 15 Février 2024
Chamsidine Sane