Il est vrai que dans ce pays, il y a autant d’entraîneurs que d’adeptes du ballon rond. Ce qui rend difficile la tâche qui consiste à présider aux destinés des Lions de la Téranga, et précisément à les conduire dans la sérénité à la victoire finale.
Jusqu’ici AMARA a eu raison sur tout le monde principalement sur ses détracteurs ; aidé en cela par les résultats probants qu’il continue d’avoir avec le Onze National et ceci depuis presque deux saisons.
Cependant, dans les sports collectifs comme le football, le fait de gagner des matchs ne signifie rien, ne suffit pas : il faut plus, toujours plus afin de satisfaire en tant soit peu le monde exigeant - car très connaisseur - qui gravite autour de ce dit sport. L’équilibre qui repose uniquement sur une dynamique de victoires peut se rompre facilement au devant d’une seule défaite inattendue. Et les deux derniers matchs de préparation ont fini de nous ouvrir les yeux ; du moins je l’espère.
Cher Amara, il ne s’agit pas ici de jouer au messie infaillible, encore moins au désagréable à la Mourhino car assurément il y a un fossé large entre une simple qualification en CAN et la construction effective d’un onze national compétitif à tous les égards, en tout temps et en tout lieu.
L’on me dira que notre équipe est bonne parce que nous sommes premier de notre groupe de qualification où l’on ne donnait pas cher de notre peau. L’on me rétorquera que nous avons pris 4 points sur 6 possibles au grand et redoutable Cameroun ; que nous n’avons pas encore perdu en match officiel ; l’on me poussera à ouvrir les yeux sur le fameux bon en avant de notre football au classement FIFA mais je dirai toujours que je ne suis pas convaincu ; pas encore convaincu par la copie d’Amara et de ses adjoints.
Je disais déjà que le Sénégal malgré ses limites, était mieux armé que les Lions Indomptables. Ce qui ne signifie rien aujourd’hui. Battre un Cameroun mourant et moribond ne donnera certainement pas droit au sésame derrière lequel nous courrons depuis l’Indépendance… Il y a derrière du plus dur à cuire…. Pour s’en convaincre, il faut voir la facilité avec laquelle le Maroc nous a tancé au stade Léopold Sédar Senghor. Oui Amara, GERETS vous y a administré une leçon de coaching et de football. Je ne suis point d’accord avec vous, l’Excellent Entraîneur n’est pas celui qui Inspire tout simplement (peut-être les autres) mais plutôt celui qui Sait REFLECHIR sur comment utiliser à bon escient le potentiel dont il dispose pour bien faire son boulot.
Aujourd’hui, on dit que Guardiola est le meilleur au monde non pas parce qu’il inspire mais plutôt parce qu’il a su malaxer, modeler, brasser, pétrir jusqu’à l’osmose, jusqu’à l’apothéose, jusqu’à la fusion totale, des joueurs talentueux certes mais aux profils physiques et aux qualités techniques disparates.
Dans le football moderne, il n’y a que deux choses fondamentales : le Ballon et l’Espace. Les affaires de bloc d’équipe s’y rattachent à tous les coups. Pour construire une équipe, pour faire équipe sur le terrain, il faut, soit s’accaparer du ballon (le foot offensif à la Brésilienne), soit se faire maître de l’espace (le foot super et ultra défensif à l’Italienne). Chacun de ces deux football peut-être des plus performants : il suffit d’avoir des joueurs capables d’en animer l’esprit, d’en faire vivre le système. Quand pendant un match, une équipe arrive à contrôler à la fois et le ballon et l’espace, c’est alors que l’on parle de football total à l’image d’une équipe de génie comme le FC Barcelone des quatre dernières années..
En 1978, la solide équipe Italienne trépassait en Coupe du Monde devant un Brésil des plus offensifs car étant capable de conserver le ballon en jeu pendant prés de 5 mn avec presque une centaine de passes déséquilibrantes par séquence. Ce jour là, l’espace avait cédé aux coups de boutoir du ballon.
En 1982, le Brésil de Socratés (peut-être le meilleur de l’histoire) perdait devant des Italiens intraitables. Ce jour là, les adeptes du contrôle de l’espace avait pris le meilleur sur les théoriciens du *plus de ballon*.
J’ai pris ces deux exemples non pas par pure fantaisie mais plutôt pour mieux illustrer les carences criardes (à combler au plus vite) de notre onze nationale sous Amara. Car le Brésil et l’Italie constituent des repères footballistiques que personne ne peut occulter.
Ceux qui disent que nous gagnons sans système, sans un schéma de jeu bien élaboré ont largement raison. Nous gagnons, nous marquons des buts parce que nous nous reposons uniquement sur des individualités hors du commun. Il n’ y a rien d’extraordinaire à cela quand l’on a avec soit Moussa Sow, Papis Cissé, Mamad, Dame (et les autres). C’est le contraire qui aurait surpris comme contre le Maroc à Dakar et contre le Cameroun (au match retour) dans une moindre mesure. En quoi notre onze national excelle t- il ? Je ne peut même pas dire qu’il soit bon en contre car cela signifierait que nous savons négocier l’espace une fois que l’on nous privera du ballon dans un match. Je ne peux affirmer que nous soyons bon dans le travail de déséquilibre car cela voudrait dire que dans un match quelconque nos « Gaïndé » seront capables de monopoliser le ballon. En vérité, jusqu’ici, les lions de la Téranga constituent une équipe sans âme car avec reposant ou proposant un jeu décousu où l’on note une absence criarde de liant entre les lignes.
Une équipe n’est pas une constellation d’individualités, de Stars comme on dit. Détenir les meilleurs joueurs du moment ne signifie pas grand-chose en football sinon rien ne résisterait au Réal de Madrid des « Galactiques ».
Une équipe, c’est d’abord un bon dosage des qualités des joueurs, ensuite un travail acharné pour asseoir une bonne complémentarité entre ces mêmes joueurs et enfin une réflexion approfondie pour coller à chaque poste le profil de joueur qui lui va.
Il ne suffit pas de mettre tout le monde à la fois (tous nos quatre attaquants par exemple) mais plutôt de mettre ceux qui peuvent aller ensemble afin de donner enfin une âme aux lions. Nous manquons de percussion dans le jeu pour cause de télescopage entre des joueurs superposés dans des zones éparses du terrain mais sans avoir – au préalable - défini clairement le rôle de chacun. Cette cacophonie footballistique rend par moment nos joueurs amorphes ; ce qui constituerait un suicide face aux grosses cylindrées du Continent.
Le problème de la pauvreté de notre jeu ne se situe pas au niveau du système utilisé en cours du match (4-4-2 ou 4-3-3) mais plutôt au niveau des hommes chargés justement d’animer ce dit système. Jamais une équipe ne gagnera, ne sera performante en restant déséquilibrée, étirée, amorphe et désunie dans le terrain.
On ne construira point une bonne équipe en se trompant toujours sur le choix des hommes ou en ayant peur de faire des arbitrages entre tous les bons joueurs dont on dispose à l’heure actuelle. Les plus grands coachs sont ceux qui savent faire un choix, un arbitrage entre les joueurs mais pour cela il faut être sûr de ses idées !
Il est vrai que chacun doit avoir le courage de se battre pour ses idées mais pourvu qu’elles n’engagent pas la vie de tous et la quiétude de la Nation. Jamais le Sénégal du football ne pardonnera à quiconque, pour des états d’âme éthérés, des atermoiements et tergiversations tactiques sulfureux et des limites techniques avérées, aura été à la base de la mort de cette nouvelle génération de joueurs qui peuvent et doivent nous valoir des satisfactions dans un futur des plus proches.
Je suis de ceux qui pensent que nous y arriverons car ayant le profond sentiment que nos Gaïndés se bonifieront au fil des matchs. Et c’est là justement où réside nos chances réelles. Ne désespérons pas, je vois les Lions se corriger avant de se faire bêtement corriger.
AMADOU FALL Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr / zemazia64@hotmail.fr
Jusqu’ici AMARA a eu raison sur tout le monde principalement sur ses détracteurs ; aidé en cela par les résultats probants qu’il continue d’avoir avec le Onze National et ceci depuis presque deux saisons.
Cependant, dans les sports collectifs comme le football, le fait de gagner des matchs ne signifie rien, ne suffit pas : il faut plus, toujours plus afin de satisfaire en tant soit peu le monde exigeant - car très connaisseur - qui gravite autour de ce dit sport. L’équilibre qui repose uniquement sur une dynamique de victoires peut se rompre facilement au devant d’une seule défaite inattendue. Et les deux derniers matchs de préparation ont fini de nous ouvrir les yeux ; du moins je l’espère.
Cher Amara, il ne s’agit pas ici de jouer au messie infaillible, encore moins au désagréable à la Mourhino car assurément il y a un fossé large entre une simple qualification en CAN et la construction effective d’un onze national compétitif à tous les égards, en tout temps et en tout lieu.
L’on me dira que notre équipe est bonne parce que nous sommes premier de notre groupe de qualification où l’on ne donnait pas cher de notre peau. L’on me rétorquera que nous avons pris 4 points sur 6 possibles au grand et redoutable Cameroun ; que nous n’avons pas encore perdu en match officiel ; l’on me poussera à ouvrir les yeux sur le fameux bon en avant de notre football au classement FIFA mais je dirai toujours que je ne suis pas convaincu ; pas encore convaincu par la copie d’Amara et de ses adjoints.
Je disais déjà que le Sénégal malgré ses limites, était mieux armé que les Lions Indomptables. Ce qui ne signifie rien aujourd’hui. Battre un Cameroun mourant et moribond ne donnera certainement pas droit au sésame derrière lequel nous courrons depuis l’Indépendance… Il y a derrière du plus dur à cuire…. Pour s’en convaincre, il faut voir la facilité avec laquelle le Maroc nous a tancé au stade Léopold Sédar Senghor. Oui Amara, GERETS vous y a administré une leçon de coaching et de football. Je ne suis point d’accord avec vous, l’Excellent Entraîneur n’est pas celui qui Inspire tout simplement (peut-être les autres) mais plutôt celui qui Sait REFLECHIR sur comment utiliser à bon escient le potentiel dont il dispose pour bien faire son boulot.
Aujourd’hui, on dit que Guardiola est le meilleur au monde non pas parce qu’il inspire mais plutôt parce qu’il a su malaxer, modeler, brasser, pétrir jusqu’à l’osmose, jusqu’à l’apothéose, jusqu’à la fusion totale, des joueurs talentueux certes mais aux profils physiques et aux qualités techniques disparates.
Dans le football moderne, il n’y a que deux choses fondamentales : le Ballon et l’Espace. Les affaires de bloc d’équipe s’y rattachent à tous les coups. Pour construire une équipe, pour faire équipe sur le terrain, il faut, soit s’accaparer du ballon (le foot offensif à la Brésilienne), soit se faire maître de l’espace (le foot super et ultra défensif à l’Italienne). Chacun de ces deux football peut-être des plus performants : il suffit d’avoir des joueurs capables d’en animer l’esprit, d’en faire vivre le système. Quand pendant un match, une équipe arrive à contrôler à la fois et le ballon et l’espace, c’est alors que l’on parle de football total à l’image d’une équipe de génie comme le FC Barcelone des quatre dernières années..
En 1978, la solide équipe Italienne trépassait en Coupe du Monde devant un Brésil des plus offensifs car étant capable de conserver le ballon en jeu pendant prés de 5 mn avec presque une centaine de passes déséquilibrantes par séquence. Ce jour là, l’espace avait cédé aux coups de boutoir du ballon.
En 1982, le Brésil de Socratés (peut-être le meilleur de l’histoire) perdait devant des Italiens intraitables. Ce jour là, les adeptes du contrôle de l’espace avait pris le meilleur sur les théoriciens du *plus de ballon*.
J’ai pris ces deux exemples non pas par pure fantaisie mais plutôt pour mieux illustrer les carences criardes (à combler au plus vite) de notre onze nationale sous Amara. Car le Brésil et l’Italie constituent des repères footballistiques que personne ne peut occulter.
Ceux qui disent que nous gagnons sans système, sans un schéma de jeu bien élaboré ont largement raison. Nous gagnons, nous marquons des buts parce que nous nous reposons uniquement sur des individualités hors du commun. Il n’ y a rien d’extraordinaire à cela quand l’on a avec soit Moussa Sow, Papis Cissé, Mamad, Dame (et les autres). C’est le contraire qui aurait surpris comme contre le Maroc à Dakar et contre le Cameroun (au match retour) dans une moindre mesure. En quoi notre onze national excelle t- il ? Je ne peut même pas dire qu’il soit bon en contre car cela signifierait que nous savons négocier l’espace une fois que l’on nous privera du ballon dans un match. Je ne peux affirmer que nous soyons bon dans le travail de déséquilibre car cela voudrait dire que dans un match quelconque nos « Gaïndé » seront capables de monopoliser le ballon. En vérité, jusqu’ici, les lions de la Téranga constituent une équipe sans âme car avec reposant ou proposant un jeu décousu où l’on note une absence criarde de liant entre les lignes.
Une équipe n’est pas une constellation d’individualités, de Stars comme on dit. Détenir les meilleurs joueurs du moment ne signifie pas grand-chose en football sinon rien ne résisterait au Réal de Madrid des « Galactiques ».
Une équipe, c’est d’abord un bon dosage des qualités des joueurs, ensuite un travail acharné pour asseoir une bonne complémentarité entre ces mêmes joueurs et enfin une réflexion approfondie pour coller à chaque poste le profil de joueur qui lui va.
Il ne suffit pas de mettre tout le monde à la fois (tous nos quatre attaquants par exemple) mais plutôt de mettre ceux qui peuvent aller ensemble afin de donner enfin une âme aux lions. Nous manquons de percussion dans le jeu pour cause de télescopage entre des joueurs superposés dans des zones éparses du terrain mais sans avoir – au préalable - défini clairement le rôle de chacun. Cette cacophonie footballistique rend par moment nos joueurs amorphes ; ce qui constituerait un suicide face aux grosses cylindrées du Continent.
Le problème de la pauvreté de notre jeu ne se situe pas au niveau du système utilisé en cours du match (4-4-2 ou 4-3-3) mais plutôt au niveau des hommes chargés justement d’animer ce dit système. Jamais une équipe ne gagnera, ne sera performante en restant déséquilibrée, étirée, amorphe et désunie dans le terrain.
On ne construira point une bonne équipe en se trompant toujours sur le choix des hommes ou en ayant peur de faire des arbitrages entre tous les bons joueurs dont on dispose à l’heure actuelle. Les plus grands coachs sont ceux qui savent faire un choix, un arbitrage entre les joueurs mais pour cela il faut être sûr de ses idées !
Il est vrai que chacun doit avoir le courage de se battre pour ses idées mais pourvu qu’elles n’engagent pas la vie de tous et la quiétude de la Nation. Jamais le Sénégal du football ne pardonnera à quiconque, pour des états d’âme éthérés, des atermoiements et tergiversations tactiques sulfureux et des limites techniques avérées, aura été à la base de la mort de cette nouvelle génération de joueurs qui peuvent et doivent nous valoir des satisfactions dans un futur des plus proches.
Je suis de ceux qui pensent que nous y arriverons car ayant le profond sentiment que nos Gaïndés se bonifieront au fil des matchs. Et c’est là justement où réside nos chances réelles. Ne désespérons pas, je vois les Lions se corriger avant de se faire bêtement corriger.
AMADOU FALL Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr / zemazia64@hotmail.fr