Crainte de troubles électoraux au Sénégal: Les Forces françaises simulent des évacuations


Crainte de troubles électoraux au Sénégal: Les Forces françaises simulent des évacuations
La France ne prend pas à la légère les risques de troubles qui pourraient découler de la validation ou non de la candidature du Président Wade et du déroulement de l’élection présidentielle. Les Forces françaises du Cap-Vert ont entamé des exercices de simulation d’évacuation de leurs ressortissants. La France prend les devants en direction de la Présidentielle de 2012 et des conséquences de la validation ou de l’invalidation de la candidature du Président sortant. C’est ce qu’on peut dire des mesures de sécurité qu’elle a entreprises pour ses ressortissants de Dakar. Le Quotidien a appris que les Forces françaises du Cap-Vert (Ffcv) devenues, Eléments français, depuis juin dernier, à la faveur de la révision des accords de défense entre Paris et Dakar ont entamé, depuis une semaine, des exercices de simulation d’évacuation de leurs ressortissants au Sénégal, en cas de troubles qui sont du reste très redoutés. Et, c’est dire que c’est une situation prise très au sérieux. D’autant plus que les Eléments français ne lésinent pas sur les moyens avec, à la clé, des «navires postés en mer» et des «points de regroupements», rapportent nos sources.

Cette crainte est une suite logique de Paris qui avait déjà, au lendemain des événements du 23 juin, recommandé à ses ressortissants de ne pas descendre dans les rues le jour des manifestations. Un mot d’ordre encore plus clair avait été donné par le Quai-d’Orsay, après les casses lors des émeutes du 27 juin contre les coupures d’électricité. Recom­man­dation avait été faite aux Français du Sénégal de «se tenir informés de l’évolution de la situation avant tout déplacement», mais aussi de s’éloigner des «rassemblements» et «mouvements de foule» .

Cette fois-ci donc, la France prépare une éventuelle intervention, mais ce ne sera pas pour mettre fin aux attaques contre des personnalités de la République, telle que Karim Wade l’aurait demandé «en catastrophe» à Robert Bourgi, dans la chaude soirée du 27 juin. «Jamais, tant que les ressortissants français ne sont pas mena­­cés», aurait rétorqué au téléphone l’avocat et «tonton» de Karim. Paris s’est-elle alors rendue compte aujourd’hui de cette menace ? Ces simulations d’évacuation semblent le suggèrer.

Mais la représentation diplomatique à Dakar n’est pas la seule à s’inquiéter de possibles politiques. L’ambassade américaine également avait fait état de sa «préoccupation».
Depuis les évènements des 23 et 27 juin 2011 qui avaient vu la capitale sénégalaise basculée dans des scènes de violence, ce sont toutes les ambassades accréditées à Dakar qui craignent pour la suite du processus électoral.

L’ambassade de France, jointe par Le Quotidien ne confirme pas cette information. La nouvelle char­gée de communication, Elise Gubergues, dit ne connaître pour le moment que «peu de choses» dans le fonctionnement de la re­pré­sen­tation française. Toutefois, elle avait promis que le Grand Cheva­lier pourrait apporter des réponses. Finalement, Le Quoti­dien s’est tourné vers le chargé de communication des Eléments français au Sénégal, qui reste injoignable.

( Le Quotidien )
Samedi 29 Octobre 2011




1.Posté par Tullius Detritus le 30/10/2011 07:48
Rien de nouveau sous le soleil du Sénégal !

Le plan d'évacuation des Français existe depuis des années et fait l'objet de mises à jour régulières. C'est le moins que puisse faire l'État français pour la sécurité de ses ressortissants et c'est une des missions de l'ambassade et du consulat.

Après l'éviction de Jean-Christophe Rufin et lors de l'annonce de l'arrivée de l'ambassadeur actuel, l'Opposition sénégalaise avait été très claire : "Que votre nouvel ambassadeur se préocuppe en priorité de la validité du plan d'évacuation car nous ne sommes pas dupes et nous savons pourquoi et par quelle clique parisienne il a été nommé. Si leur combine fonctionne en 2012, nous vous mettrons dehors !".

Certes, les données ont changé depuis l'appel du "gamin" à son "tonton" pour tenter d'obtenir l'intervention de l'armée française dans Dakar une certaine nuit d'émeutes, appel "inapproprié" qui a permis de juger de sa maturité politique (!).

Pourtant, la politique du "bouc émissaire" reste une tentation facile dont l'Histoire prouve qu'elle a été souvent mise en œuvre pour détourner la colère des peuples des vrais responsables de leurs problèmes...



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