Conseil spécial du PR - Ministre conseiller : Focus sur les choix, rôles et critères de nominations


C’est bien à travers un décret notifié à la personne que les ministres conseillers sont nommés par le président de la République qui a le pouvoir de designer qui il veut et à n’importe quel poste. Il n’y a pas en réalité , de limite pour lui en tant que président de nommer ses ministres conseillers. Mais il faut savoir qu’il y a la logique, le raisonnable.



Il existe trois types de ministres conseillers. Il y a d’abord ceux qui sont au ministère des affaires étrangères qui ont un grade dans l’administration diplomatique mais qui doivent travailler auprès d’une ambassade à l’extérieur. Ils ne peuvent cependant pas être ministres conseillers et rester à Dakar. Ils ont un des grades les plus élevés dans l’administration diplomatique et particulièrement dans le corps des conseillers des affaires étrangères. 



Le ministre, (virgule) conseiller, a le titre plein de ministre. Il détient tous les avantages des autres ministres nommés et fonctionne comme un ministre non seulement attaché au gouvernement, mais directement au président de la république. C’est quelqu’un à qui le président attribue des compétences particulières dans un domaine spécifique. 



On peut d’ailleurs rappeler que dans le gouvernement précédent de Macky Sall, il existait des ministres, conseillers comme Jacques Diouf, chargé des questions agricoles, Abdou Latif Coulibaly, chargé de la promotion de la bonne gouvernance. Seydou Gueye a aussi, été ministre, conseiller chargé de la communication de la présidence de la République, porte-parole du président comme l’a été aussi, le ministre Latif Coulibaly. 



Il y a aussi les ministres conseillers qui sont des conseillers spéciaux du président de la République mais qui n’ont pas de titre de ministre. Il a des avantages réservés à son grade mais n’a aucunement rang de ministre. Mais il a une correspondance dans la hiérarchie. Il est plus avantageux qu’un conseiller simple. C’est le décret du président de la République mais, notifié à la personne concernée. C’est la notification qui vaut publication. 



C’est un privilège que le président tient de ses fonctions. Il y a des ministres qui ne sont pas membres du gouvernement notamment le ministre directeur de cabinet du président de la république, le ministre secrétaire général de la présidence de la république, le ministre secrétaire du gouvernement. Mais ils ont les avantages des autres ministres, les mêmes indemnités etc. En plus ils ont le privilège d’être admis au conseil des ministres du fait de la décision du président de la république mais, n’en font pas partie. Ils sont autorisés à participer au conseil des ministres car,  le SG du gouvernement et le Secrétaire de la présidence de la république, de même que le directeur de cabinet assistent le président. Pour ces nominations, c’est effectivement le président de la République qui apprécie selon ses besoins et sa politique. Il est clair qu’on ne peut point reprocher au président de la République de procéder à certaines nominations. Par contre, la rationalisation des dépenses, que le régime de Pastef a toujours plaidé, demeure un impératif pour être en adéquation avec sa politique et sa vision. 



Le conseil spécial n’a pas par contre, le statut du ministre, ni du ministre conseiller. C’est quelqu’un à qui le président de la république confie des choses qui sont particulières à sa politique. C’est un homme de confiance du président de la république. 



L’article 43 de la constitution dit que le président de la République signe les ordonnances et les décrets. Les ordonnances sont encadrées par une loi d'habilitation voté par l'Assemblée nationale et les décrets sont les actes qui ne relèvent pas du domaine de la loi. Techniquement il ne peut pas nommer ses conseillers spéciaux sans un acte réglementaire. Cependant, d’après un professeur de droit administratif « les conseillers speciaux sont des membres du cabinet du président de la république et sont ils sont nommés par un arrêté de ce dernier ». 



Toutefois, le débat sur cette vague de nominations du président de la république fait rage avec notamment les choix jugés « parentaux », loin de la rupture prônée et des conseillers spéciaux du président, se poursuit notamment sur les réseaux sociaux. Au moment où certains s’indignent de cette « continuité » qui avait été farouchement décriée par les nouvelles autorités, d’autres estiment que le régime actuel est sur la bonne voie. Rappelons que le président de la République a nommé Hannibal Jim, Ben Taleb Sow et Abdoulaye Barro, conseillers spéciaux.
Dimanche 21 Juillet 2024
Dakaractu