Condamné à 15 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs et apologie du terrorisme : Ce qui a perdu le franco-sénégalais Ibrahima Ly


Ibrahima Ly avait supplié le juge Samba Kane de ne pas le sacrifier. A la fin de son procès, le franco-sénégalais a tenté de jouer avec les mots pour amener le président de la chambre criminelle à desserrer l'étau qui ne cessait de se renfermer sur lui tout le long des débats. Mais, ça a été peine perdue pour ne pas dire une cause perdue. Ibrahima Ly a écopé de 15 ans de travaux forcés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et apologie du terrorisme. Une peine bien en deçà des travaux forcés à perpétuité que réclamait le procureur mais qui n'en est pas moins sévère. La preuve, lorsque la sentence a été prononcée, c'était comme si la terre s'est dérobée sous les pieds de Ibrahima Ly qui, tête baissée, a regagné le box des accusés. Mais il faut convenir que les carottes étaient cuites pour lui dès lors qu'il a mis les pieds en Syrie, en dépit de toutes les explications qu'il a pu fournir.

Par exemple, lors que le juge a voulu en savoir sur les motifs de son voyage en Syrie, Ibrahima Ly a tenté de faire croire qu'il y était pour l'apprentissage du Coran. Aussi interpellé sur sa présence dans une vidéo de l'Organisation Etat Islamique dans laquelle il se félicitait des attentats de Charlie Hebdo non sans menacer ceux qui seraient tentés de caricaturer le prophète, l'accusé a fourni des explications qui n'ont convaincu que lui même. Il avait laissé entendre qu'il jouait un rôle pour sortir des terres de l'Etat Islamique où il ne se sentait plus à l'aise après avoir vu ce qui s'y passait. Photographié dans un treillis, Kalachnikov en bandoulière, Ibrahima Ly alias Abou Hazam a argué avoir voulu combattre le froid et rassurer sa famille.

Des arguments battus en brèche par le parquet qui a su prouver qu'en lieu et place de cela,Ibrahima Ly était en réalité l'un de ces jihadistes que l'Etat Islamique a préparés sur ses terres pour frapper leurs pays d'origine. Aussi, le représentant du ministère public a démontré comment Ibrahima Ly, 34 ans, a joué un rôle dans l'endoctrinement de son frère Mansour, condamné à 5 ans par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir tenté de se rendre en Syrie avec trois de ses amis. Autant dire que la messe était déjà dite pour Ibrahima Ly qui n'aura l'occasion de retrouver les siens, que dans 15 ans à moins que la peine ne soit revue à la baisse en seconde instance...
Lundi 9 Avril 2018




Dans la même rubrique :