DAKARACTU.COM Contre toute attente, le chef de l’Etat, Abdoulaye Wade, en séjour aux Etats-Unis à l’occasion de la 66ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations-Unies, a annoncé, le 21 septembre, sa décision d’écourter son séjour. Il a annulé une visite prévue depuis plusieurs semaines dans une université de la Pennsylvanie. « L’instabilité au Sénégal a forcé le président Abdoulaye Wade à modifier ses projets de voyage pour permettre un retour anticipé », a mentionné le communiqué de l’université Widener, à Harrisburg. Cet établissement devait organiser une réception de Wade ce 24 septembre à 18h et avait même reçu les cotisations des participants qu’il a promis de rembourser.
Le « report » de la cérémonie « à une date à la convenance du président Wade » n’a rien de fortuit. Il a eu lieu moins de deux heures après une manifestation contre lui organisée par des Sénégalais vivant aux Etats-Unis, en présence d’émissaires du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23) : Alioune Tine, Bara Tall, Arona Coumba Ndoffène Diouf… La manifestation, qui a eu lieu devant le siège des Nations-Unies, à UN Plazza, au cœur de New York, a porté un coup à l’orgueil de Wade, sous les yeux de ses pairs parmi lesquels il ne compte pas que des amis. Lui qui est perçu donneur de leçons s’est senti déshonoré sous l’œil des caméras du monde entier, devant la terre entière regroupée dans l’immeuble de verre de l’Onu. Les slogans de la manifestation (« Wade dégage », « Wade dictateur et voleur», « Touche pas à ma Constitution ! »…) ont été on ne peut plus assassins.
Mais il n’y a pas que cela. Alors que se déroulait la manifestation à New York, le très réseauté Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, était à Washington pour exposer les dérives du pouvoir sénégalais à la haute hiérarchie du tout-puissant National democratic institute (NDI). La veille, 20 septembre, Alioune Tine, Bara Tall et Gadio ont rencontré le numéro deux de l’Onu, Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques. A ce diplomate américain chargé de la sauvegarde de la paix dans le monde, les émissaires du M23 ont exposé les dangers qui guettent la démocratie sénégalaise. Sa réponse a été on ne peut plus parlante : « Je vous ai compris. Je vais faire le nécessaire. »
Militant connu des droits de l’homme, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Alioune Tine a mis à profit son statut d’observateur à l’Onu pour divulguer à grande échelle son discours anti-Wade dans les couloirs. Comme il ne s’est pas privé d’user de son pedigree pour vulgariser le message du M23 auprès des organisations américaines de défense des droits comme Human Rights Watch et la Coalition internationale pour la Cour pénale internationale. Présent à New York, Bara Tall a été très étonné de découvrir que ces organismes connaissent jusque dans le détail la manière dont il a été spolié et arrêté.
Abdoulaye Wade devait visiblement sentir peser sur lui un nouveau regard dans les allées du building de verre. Un regard qui ne devait pas être facile à supporter. A tout cela est venue s’ajouter une situation intérieure au Sénégal lourde de risques.
Le 21 septembre, Wade a eu les échos de la marche réussie de l’intersyndicale de Sonatel contre le décret instituant la surtaxe sur les appels internationaux entrants. Au-delà du succès de la mobilisation, la jonction entre les syndicalistes de Sonatel et les leaders du M23 n’ont pas manqué d’inquiéter le chef de l’Etat. D’autant que le contexte va être de plus en plus chargé. Ce 23 septembre, trois mois jour pour jour après le soulèvement populaire du 23 juin, le M23 a prévu d’organiser une mobilisation pour réclamer le respect de la Constitution et s’opposer à un troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat.
Sous un ciel politique si nuageux, Abdoulaye Wade ne pouvait pas courir le risque de rester éloigné du pays. D’autant qu’il cherche à renverser le rapport de force politique qui tourne à l’avantage de ses adversaires depuis ce 23 juin où il a été contraint par la rue à renoncer à une réforme constitutionnelle pour s’éterniser au pouvoir.
Le « report » de la cérémonie « à une date à la convenance du président Wade » n’a rien de fortuit. Il a eu lieu moins de deux heures après une manifestation contre lui organisée par des Sénégalais vivant aux Etats-Unis, en présence d’émissaires du Mouvement des forces vives du 23 juin (M23) : Alioune Tine, Bara Tall, Arona Coumba Ndoffène Diouf… La manifestation, qui a eu lieu devant le siège des Nations-Unies, à UN Plazza, au cœur de New York, a porté un coup à l’orgueil de Wade, sous les yeux de ses pairs parmi lesquels il ne compte pas que des amis. Lui qui est perçu donneur de leçons s’est senti déshonoré sous l’œil des caméras du monde entier, devant la terre entière regroupée dans l’immeuble de verre de l’Onu. Les slogans de la manifestation (« Wade dégage », « Wade dictateur et voleur», « Touche pas à ma Constitution ! »…) ont été on ne peut plus assassins.
Mais il n’y a pas que cela. Alors que se déroulait la manifestation à New York, le très réseauté Cheikh Tidiane Gadio, ancien ministre des Affaires étrangères, était à Washington pour exposer les dérives du pouvoir sénégalais à la haute hiérarchie du tout-puissant National democratic institute (NDI). La veille, 20 septembre, Alioune Tine, Bara Tall et Gadio ont rencontré le numéro deux de l’Onu, Lynn Pascoe, secrétaire général adjoint chargé des affaires politiques. A ce diplomate américain chargé de la sauvegarde de la paix dans le monde, les émissaires du M23 ont exposé les dangers qui guettent la démocratie sénégalaise. Sa réponse a été on ne peut plus parlante : « Je vous ai compris. Je vais faire le nécessaire. »
Militant connu des droits de l’homme, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Alioune Tine a mis à profit son statut d’observateur à l’Onu pour divulguer à grande échelle son discours anti-Wade dans les couloirs. Comme il ne s’est pas privé d’user de son pedigree pour vulgariser le message du M23 auprès des organisations américaines de défense des droits comme Human Rights Watch et la Coalition internationale pour la Cour pénale internationale. Présent à New York, Bara Tall a été très étonné de découvrir que ces organismes connaissent jusque dans le détail la manière dont il a été spolié et arrêté.
Abdoulaye Wade devait visiblement sentir peser sur lui un nouveau regard dans les allées du building de verre. Un regard qui ne devait pas être facile à supporter. A tout cela est venue s’ajouter une situation intérieure au Sénégal lourde de risques.
Le 21 septembre, Wade a eu les échos de la marche réussie de l’intersyndicale de Sonatel contre le décret instituant la surtaxe sur les appels internationaux entrants. Au-delà du succès de la mobilisation, la jonction entre les syndicalistes de Sonatel et les leaders du M23 n’ont pas manqué d’inquiéter le chef de l’Etat. D’autant que le contexte va être de plus en plus chargé. Ce 23 septembre, trois mois jour pour jour après le soulèvement populaire du 23 juin, le M23 a prévu d’organiser une mobilisation pour réclamer le respect de la Constitution et s’opposer à un troisième mandat de l’actuel chef de l’Etat.
Sous un ciel politique si nuageux, Abdoulaye Wade ne pouvait pas courir le risque de rester éloigné du pays. D’autant qu’il cherche à renverser le rapport de force politique qui tourne à l’avantage de ses adversaires depuis ce 23 juin où il a été contraint par la rue à renoncer à une réforme constitutionnelle pour s’éterniser au pouvoir.