Comme l'a écrit dakaractu, Abdou Fall confirme son départ du PDS et du gouvernement


« Je lance un mouvement politique autonome »

« Pour conjurer la violence et sauvegarder la paix civile, une médiation s’impose »
Un communiqué en date du mardi 21 Février 2012, signé par le Professeur Iba Der Thiam et adressé à la presse, ferait état de mon retour au PDS, dans les rangs du FAL et dans le gouvernement.

Tout en saluant la bonne volonté et la générosité déployées par le Professeur Iba Der Thiam pour faciliter les relations entre le Président Wade et moi-même, je me vois obligé d’apporter un certain nombre de précisons.

J’ai effectivement, par son entremise, rencontré le Président Abdoulaye Wade, le mardi 14 Février 2012. Cette rencontre nous a donné l’occasion d’échanger de façon approfondie sur les raisons m’ayant conduit à prendre la décision de démissionner du PDS et du gouvernement.

Elle m’a aussi permis de rappeler les positions publiques qui sont les miennes au sujet de cette démission, à savoir que c’est faute d’avoir été entendu, après plusieurs tentatives de débat sur la gestion du PDS et du pays, que je me suis retrouvé dans l’obligation politique et morale de reprendre ma liberté et mon autonomie pour rester fidèle à mes idées.

Cette audience m’a, au contraire, donné l’opportunité d’annoncer au Président Wade la décision que j’ai prise, avec des amis, de lancer un mouvement politique autonome en vue de participer, sous notre propre bannière, aux prochaines élections législatives.

C’est le lieu de rappeler que je me suis efforcé depuis plusieurs années à faire prévaloir dans les rangs de la majorité une approche concertée dans un esprit de dialogue et de coopération dans la gestion des relations entre les acteurs politiques du pays, relations marquées par une profonde crise de confiance depuis l’élection présidentielle de 2007.

Notre incapacité à surmonter cette crise de confiance a aujourd’hui engendré une telle cristallisation des positions entre majorité et opposition, que notre pays est traversé par des convulsions de nature à compromettre la paix civile sans laquelle la démocratie et le développement ne peuvent prospérer.

Tout observateur lucide de l’évolution politique du Sénégal en cette période reconnaît que notre pays est loin de réunir toutes les conditions d’un scrutin normal le 26 Février prochain, à savoir, en priorité, un environnement de calme et de sécurité conforme aux vœux des citoyens sénégalais et de tous les amis du Sénégal.

C’est pourquoi, nous nous associons, mes amis et moi, à l’idée de plus en plus partagée, ici comme à l’étranger, d’une concertation entre majorité et opposition en vue de conjurer la violence, qui se solde déjà par d’importantes pertes en vies humaines, de sauver la paix civile et de créer les conditions d’un scrutin présidentiel apaisé.

ABDOU FALL

Fait à Dakar le mercredi 22 février 2012
Mercredi 22 Février 2012