Des combats à l'arme lourde et automatique ont éclaté mardi entre l'armée et des islamistes présumés dans l'est de la Mauritanie, rapportent des témoins.
On ne dispose que de très peu de détails sur cet engagement, qui coïncide avec l'annonce par la branche maghrébine d'Al Qaïda de la mort de 20 militaires mauritaniens lors d'un raid dans l'ouest du Mali le 24 juin, à en croire SITE, un organisme installé aux Etats-Unis et qui surveille les sites islamistes.
D'après ces témoins, des combattants soupçonnés d'appartenir à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont attaqué mardi après-midi un camp militaire à Bassiknou, près de Néma, dans l'extrême Est de la Mauritanie.
"Il y a eu des tirs nourris d'armes automatiques et nous avons entendu des tirs à l'arme lourde pendant une heure environ", a raconté à l'agence Reuters par téléphone un habitant de la région, Cheikhna ould Deddah. "Deux aéronefs militaires ont survolé le secteur et les fusillades ont cessé", a-t-il dit sans plus de précisions.
Le 24 juin, une âpre bataille avait eu lieu dans la forêt de Wagadou, dans l'ouest du Mali limitrophe de la Mauritanie, durant laquelle, selon la version officielle de Nouakchott, 15 islamistes et deux soldats ont été tués lors d'un raid contre une base d'Aqmi.
Dans un communiqué envoyé dans un premier temps par Aqmi à l'Agence Nouakchott d'Information, la filiale nord-africaine de la mouvance islamiste fondée par Oussama ben Laden a contesté le bilan de 15 djihadistes morts fourni par les Mauritaniens.
D'après la version en arabe d'Aqmi rapportée par SITE, une vingtaine de soldats ont en fait trouvé la mort et 12 véhicules ont été incendiés et détruits. Aqmi aurait perdu deux de ses hommes dans l'affrontement, qui a permis de récupérer des armes légères.
Le raid de Wagadou semble être une opération menée conjointement par le Mali et la Mauritanie, deux pays voisins qui entretiennent des relations délicates en raison de précédents raids mauritaniens non autorisés en territoire malien.
Les pays de la bande sahélo-saharienne sont confrontés à une menace croissante de la part de groupes djihadistes liés à Aqmi, un mouvement issu de la mouvance salafiste algérienne.
Ces dernières années, Aqmi a étendu sa zone d'action dans tout le Sahel, se finançant notamment grâce à des prises d'otages et des prélèvements sur le trafic de drogue latino-américain destinée à l'Europe et qui transite par cette région aux frontières très poreuses.