L’arrêté du ministre Kalidou Diallo qui a autorisé à la société Mixta Sénégal la ‘réalisation d’une voie de desserte’ pour la cité Résidence de la paix, sur un terrain réputé appartenir au lycée moderne de Dakar, suscite l’ire du collectif des professeurs de l’établissement.
‘Monsieur le directeur général de Mixta Sénégal, vous m’aviez saisi d’une demande de réalisation d’une voie de desserte pour la cité Résidence de la paix, située entre le Village des arts et le lycée moderne de Dakar. Compte tenu que cette voie existait avant l’implantation de l’établissement conformément au plan cadastral du site et que la direction des constructions scolaires avait, au démarrage de la construction du lycée, fermé pour des raisons de sécurité, les deux issues en empiétant ainsi sur l’emprise, je vous marque mon accord pour l’autorisation sollicitée’. Tel est le contenu de la lettre du ministre Kalidou Diallo adressée au directeur général de la société italienne Mixta Sénégal, portant ‘réalisation d’une voie de desserte pour la cité Résidence de la paix’. Elle date du 10 décembre 2010. Cette lettre a aujourd’hui créé une situation de flou total au sein du lycée moderne de Dakar où le corps professoral ne cache guère sa colère.
Cette ‘autorisation’ du ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales, dont ampliation a été faite à l’Inspection d’académie et au proviseur du lycée moderne de Dakar, considérée comme la ‘source du conflit’, a soulevé la colère du collectif des professeurs de l’établissement scolaire. La section syndicale du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen et du secondaire (Cusems) s’offusque de cette situation, par le biais de son représentant syndical, Mme Diagne née Marième Sarr, professeur d’anglais et porte-parole du collectif des professeurs du lycée. Elle évoque les maux dont souffre l’établissement qu’elle sert depuis 2004. Sans détour.
Le Lycée moderne de Dakar, niché derrière le stade Léopold Sédar Senghor, est en proie à des problèmes que dénonce le corps professoral. Ils s’articulent autour de la cession d’une parcelle du terrain de l’établissement scolaire à des privés italiens, le surnombre dans les salles de classe ainsi que le projet de délocalisation des classes de sixième vers un autre établissement. La cession d’une parcelle de l’espace libre appartenant à l’établissement (plus de 90 mètres de large) à la société italienne Mixta Sénégal, pour la construction d’une route - alors que 10 mètres seulement suffisaient - est la première source des contestations enregistrées dans les rangs des professeurs.
L’autre problème est lié à la délocalisation des classes de sixième, ‘la classe la plus sensible du cycle’, vers l’école primaire de l’unité 26 des Parcelles assainies, en pleine année scolaire. Une décision jugée ‘inadmissible’ dans la mesure où elle risque de perturber ces jeunes élèves qui, pour la plupart, proviennent de localités lointaines, telles que Khar Yalla, Grand-Yoff, Grand-Médine, Yoff, entre autres. L’on évoque aussi le problème de sécurité que pourrait engendrer cette délocalisation.
Le dépassement de la capacité de contenance des salles de classe est une autre préoccupation du collectif des professeurs. Avec des salles de classe aux effectifs avoisinant 90 élèves. Une ‘violation des règles’ eu égard au fait que les concepteurs des emplois du temps estiment que l’établissement ne peut avoir plus de 48 classes pédagogiques. Alors qu’aujourd’hui, on en est à plus de 50, constatent-ils. En outre, une autre inquiétude s’articule autour de la construction d’un terrain de basket non conforme aux normes requises, au sein de l’établissement.
Quand la ‘boulimie foncière’ investit l’école sénégalaise
C’est à cause de toutes ces raisons que le corps professoral, regroupé au sein d’un collectif, dénonce la ‘gourmandise financière’ qui atteint les établissements scolaires, la ‘boulimie foncière’ ayant libre cours dans l’enseignement, la politisation de l’école sénégalaise ainsi que le ‘sabotage’ de l’école publique. Entre autres solutions préconisées, ils veulent la construction de nouveaux bâtiments pour désengorger le lycée, pour une ‘éducation de qualité’. Hostiles à une ‘éducation sans qualité’, ils exigent au préalable de ‘bonnes conditions de travail’ pour être jugés sur le baromètre performance. La ‘destruction du mur de clôture’ qui sépare l’école du Village des arts constitue une autre doléance.
Aujourd’hui, le collectif des professeurs trouve un blocage dans le cadre de la réalisation de ses revendications, parce que les professeurs n’ont qu’un seul interlocuteur direct qu’est le proviseur du lycée, alors que l’on accuse le ministre de l’Education, Kalidou Diallo. Au demeurant, pour apporter la riposte proportionnelle aux maux dont souffre le lycée, l’on indique qu’une stratégie de lutte syndicale, menée au premier plan par le Cusems, est à l’étude.
EFFETS COLLATERAUX DE LA DECISION DU MINISTRE DE TUTELLE : La journée continue imposée aux élèves du Primaire
La délocalisation des classes de sixième vers l’école primaire de l’unité 26 des Parcelles assainies se justifie par le fait que l’espace de terre prévu pour construire de nouvelles salles de classe a été cédé à des privés italiens, notamment la société Mixta Sénégal. Une ‘autorisation exceptionnelle’ de l’Inspection départementale qui impose aux élèves de cet établissement de travailler en ‘journée continue’, pour appuyer le lycée moderne de Dakar à couvrir les heures de cours.
Les classes seront ainsi mises à la disposition du lycée de 14 h à 19 heures, même si cette mesure n’est valable que pour l’année scolaire 2011-2012. En ce qui concerne le dépassement des effectifs dans les salles de classe, le proviseur Mamadou Lamine Camara justifie cela par le fait que la zone ne dispose que de trois lycées. Il s’y ajoute les listes des élèves provenant de l’Inspection d’académie, ajoutées à l’effectif de l’école ainsi que les autres affectations provenant des autres établissements de la circonscription et la pression démographique.
CESSION DE LA PARCELLE A DES PRIVES ITALIENS : Le proviseur Camara recadre ses syndicalistes
Le proviseur du lycée moderne de Dakar ayant pris service depuis octobre 2010 s’appelle Mamadou Lamine Camara. Relativement à la cession d’une partie du terrain de l’école à la société italienne en question, il indique que cette partie n’appartient pas au lycée. Selon lui, c’est une erreur de la direction des constructions qui, lors des travaux, a construit sur le terrain d’autrui. Il reproche aux professeurs et aux parents d’élèves d’avoir abandonné la pétition initiée à cette occasion, pour protester contre une telle mesure. M. Camara n’est pas resté insensible par rapport au problème. Il indique avoir saisi la tutelle qui lui a suggéré d’écrire au président Wade. La démarche est restée vaine jusqu’à ce jour.
Sa bataille est d’obtenir le déclassement de cette parcelle de terre qui appartient au ministère de la Culture, pour la construction d’un Cem, dans le souci de désengorger le lycée. Parce que 659 élèves n’ont pas été admis au sein de l’établissement, faute de places disponibles. ‘Il faut que les professeurs acceptent de se conformer à cette réalité qu’est la pression démographique’, fait remarquer le censeur M. Ndane Sarr.
Pape NDIAYE
( WALf )
‘Monsieur le directeur général de Mixta Sénégal, vous m’aviez saisi d’une demande de réalisation d’une voie de desserte pour la cité Résidence de la paix, située entre le Village des arts et le lycée moderne de Dakar. Compte tenu que cette voie existait avant l’implantation de l’établissement conformément au plan cadastral du site et que la direction des constructions scolaires avait, au démarrage de la construction du lycée, fermé pour des raisons de sécurité, les deux issues en empiétant ainsi sur l’emprise, je vous marque mon accord pour l’autorisation sollicitée’. Tel est le contenu de la lettre du ministre Kalidou Diallo adressée au directeur général de la société italienne Mixta Sénégal, portant ‘réalisation d’une voie de desserte pour la cité Résidence de la paix’. Elle date du 10 décembre 2010. Cette lettre a aujourd’hui créé une situation de flou total au sein du lycée moderne de Dakar où le corps professoral ne cache guère sa colère.
Cette ‘autorisation’ du ministre de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales, dont ampliation a été faite à l’Inspection d’académie et au proviseur du lycée moderne de Dakar, considérée comme la ‘source du conflit’, a soulevé la colère du collectif des professeurs de l’établissement scolaire. La section syndicale du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen et du secondaire (Cusems) s’offusque de cette situation, par le biais de son représentant syndical, Mme Diagne née Marième Sarr, professeur d’anglais et porte-parole du collectif des professeurs du lycée. Elle évoque les maux dont souffre l’établissement qu’elle sert depuis 2004. Sans détour.
Le Lycée moderne de Dakar, niché derrière le stade Léopold Sédar Senghor, est en proie à des problèmes que dénonce le corps professoral. Ils s’articulent autour de la cession d’une parcelle du terrain de l’établissement scolaire à des privés italiens, le surnombre dans les salles de classe ainsi que le projet de délocalisation des classes de sixième vers un autre établissement. La cession d’une parcelle de l’espace libre appartenant à l’établissement (plus de 90 mètres de large) à la société italienne Mixta Sénégal, pour la construction d’une route - alors que 10 mètres seulement suffisaient - est la première source des contestations enregistrées dans les rangs des professeurs.
L’autre problème est lié à la délocalisation des classes de sixième, ‘la classe la plus sensible du cycle’, vers l’école primaire de l’unité 26 des Parcelles assainies, en pleine année scolaire. Une décision jugée ‘inadmissible’ dans la mesure où elle risque de perturber ces jeunes élèves qui, pour la plupart, proviennent de localités lointaines, telles que Khar Yalla, Grand-Yoff, Grand-Médine, Yoff, entre autres. L’on évoque aussi le problème de sécurité que pourrait engendrer cette délocalisation.
Le dépassement de la capacité de contenance des salles de classe est une autre préoccupation du collectif des professeurs. Avec des salles de classe aux effectifs avoisinant 90 élèves. Une ‘violation des règles’ eu égard au fait que les concepteurs des emplois du temps estiment que l’établissement ne peut avoir plus de 48 classes pédagogiques. Alors qu’aujourd’hui, on en est à plus de 50, constatent-ils. En outre, une autre inquiétude s’articule autour de la construction d’un terrain de basket non conforme aux normes requises, au sein de l’établissement.
Quand la ‘boulimie foncière’ investit l’école sénégalaise
C’est à cause de toutes ces raisons que le corps professoral, regroupé au sein d’un collectif, dénonce la ‘gourmandise financière’ qui atteint les établissements scolaires, la ‘boulimie foncière’ ayant libre cours dans l’enseignement, la politisation de l’école sénégalaise ainsi que le ‘sabotage’ de l’école publique. Entre autres solutions préconisées, ils veulent la construction de nouveaux bâtiments pour désengorger le lycée, pour une ‘éducation de qualité’. Hostiles à une ‘éducation sans qualité’, ils exigent au préalable de ‘bonnes conditions de travail’ pour être jugés sur le baromètre performance. La ‘destruction du mur de clôture’ qui sépare l’école du Village des arts constitue une autre doléance.
Aujourd’hui, le collectif des professeurs trouve un blocage dans le cadre de la réalisation de ses revendications, parce que les professeurs n’ont qu’un seul interlocuteur direct qu’est le proviseur du lycée, alors que l’on accuse le ministre de l’Education, Kalidou Diallo. Au demeurant, pour apporter la riposte proportionnelle aux maux dont souffre le lycée, l’on indique qu’une stratégie de lutte syndicale, menée au premier plan par le Cusems, est à l’étude.
EFFETS COLLATERAUX DE LA DECISION DU MINISTRE DE TUTELLE : La journée continue imposée aux élèves du Primaire
La délocalisation des classes de sixième vers l’école primaire de l’unité 26 des Parcelles assainies se justifie par le fait que l’espace de terre prévu pour construire de nouvelles salles de classe a été cédé à des privés italiens, notamment la société Mixta Sénégal. Une ‘autorisation exceptionnelle’ de l’Inspection départementale qui impose aux élèves de cet établissement de travailler en ‘journée continue’, pour appuyer le lycée moderne de Dakar à couvrir les heures de cours.
Les classes seront ainsi mises à la disposition du lycée de 14 h à 19 heures, même si cette mesure n’est valable que pour l’année scolaire 2011-2012. En ce qui concerne le dépassement des effectifs dans les salles de classe, le proviseur Mamadou Lamine Camara justifie cela par le fait que la zone ne dispose que de trois lycées. Il s’y ajoute les listes des élèves provenant de l’Inspection d’académie, ajoutées à l’effectif de l’école ainsi que les autres affectations provenant des autres établissements de la circonscription et la pression démographique.
CESSION DE LA PARCELLE A DES PRIVES ITALIENS : Le proviseur Camara recadre ses syndicalistes
Le proviseur du lycée moderne de Dakar ayant pris service depuis octobre 2010 s’appelle Mamadou Lamine Camara. Relativement à la cession d’une partie du terrain de l’école à la société italienne en question, il indique que cette partie n’appartient pas au lycée. Selon lui, c’est une erreur de la direction des constructions qui, lors des travaux, a construit sur le terrain d’autrui. Il reproche aux professeurs et aux parents d’élèves d’avoir abandonné la pétition initiée à cette occasion, pour protester contre une telle mesure. M. Camara n’est pas resté insensible par rapport au problème. Il indique avoir saisi la tutelle qui lui a suggéré d’écrire au président Wade. La démarche est restée vaine jusqu’à ce jour.
Sa bataille est d’obtenir le déclassement de cette parcelle de terre qui appartient au ministère de la Culture, pour la construction d’un Cem, dans le souci de désengorger le lycée. Parce que 659 élèves n’ont pas été admis au sein de l’établissement, faute de places disponibles. ‘Il faut que les professeurs acceptent de se conformer à cette réalité qu’est la pression démographique’, fait remarquer le censeur M. Ndane Sarr.
Pape NDIAYE
( WALf )