Cissé, le pressing payant !

Vendredi 20 Janvier 2017 09:10


Le Sénégal avait remporté une victoire laborieuse face à la Tunisie (2-0). Le 15 janvier dernier, les «Lions» avaient fait parler leur réalisme en inscrivant deux buts sans en encaisser un seul. Une belle performance face à une équipe maghrébine que le Sénégal n’avait plus gagné depuis 1990. Pape Diouf dira d’ailleurs qu’il n’en pouvait pas être autrement. Il fallait souffrir par tuer le chat tunisien. 

Mais hier, face au Zimbabwe, c’est un autre visage que les «Lions» ont montré. Un visage d’une équipe conquérante, engagée, dominatrice dans tous les compartiments de jeu. Une équipe sénégalaise qui avait eu une bonne lecture de jeu des «Warriors» qui avaient étonné plus d’un en tenant en échec les «Fennecs» d’Algérie et sa pléthore de stars notamment son ballon d’or Riyad Mahrez auteur d’un doublé pour ramener un point à la maison. 

Une performance qui avait fait pousser des ailes à son sélectionneur, Kalisto Pasuwa déclarant urbi et orbi que le Zimbabwe est loin d’être un petit poucet, mais le favori de cette poule qualifiée de celle de la «mort» par les observateurs. Modestie quand tu nous tiens ! 

Mais face à Aliou Cissé, Pasuwa a perdu sa science ; ses joueurs, leur technicité. 
Pour étouffer cette brillante sélection, … pardon équipe, dont le jeu fourni contre l’Algérie a séduit plus un, le technicien sénégalais a misé sur son 4-3-3 ultra offensif. Henri Saviet à la place de Papa Alioune Ndiaye blessé pour conserver la balle et exécuter les coups de pied arrêtés, Idrissa Gana Guèye au niveau de la récupération à côté de Cheikhou Kouyaté plus libre (souvent même dans le style de box to box). Devant, Sadio Mané et Diao Baldé Keïta pouvaient se permettre de permuter à tout moment pour davantage brouiller le jeu des «Warriors» et donner du fil à retorde à la défense. 

Seul Mame Birame Diouf n’a pu tirer son épingle de jeu. Plus de trois occasions ratées, l’attaquant de Stoke City a dû mal à retrouver son efficacité offensive et ses automatismes d’antan. Toutefois, il faut noter qu’il aura pesé de tout son poids sur la défense par son pressing sans cesse. 

Le pressing ! C’est la clé de la réussite de Aliou Cissé dans ce match. Il fallait étouffer l’adversaire ; le tenir à la gorge et l’empêcher de dérouler son jeu. Coaching payant ! Puisque, Abdoulaye Diallo aura rarement eu une occasion de montrer sa classe de grand gardien comme ce fut le cas face à la Tunisie où il a décroché le titre d’homme du match. Mieux, Lamine Gassama encore moins Cheikh Mbengue n’ont été débordés par Mahchi ou Khama Billiat. D’ailleurs le premier, très transparent, va céder sa place dès le retour des vestiaires. S’ils ont été de véritables poisons face à l’Algérie, contre le Sénégal, ils n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes. Kalidou Koulibaly, impérial, Kara Mbodji dernier rempart, le Sénégal a rendu une copie presque parfaite. Avec deux matchs, deux victoires, quatre buts marqués, zéro encaissé, la sélection sénégalaise caracole en tête des équipes engagées dans cette 31ème édition et fait exploser les statistiques. Meilleure défense, meilleure attaque avec Sadio Mané (parmi les trois meilleurs buteurs), même en 2002, les «Lions» n’avaient pas eu un aussi bon départ. Un avertissement est alors donné aux adversaires. Pourvu seulement que ça dure. 

Abdoulaye THIAM
(Sud Quotidien) 


Yusufa Niang

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