DAKARACTU.COM - Quand Abdoulaye Wade l’a reçu le 24 juillet, pour lui annoncer son intention de le nommer au poste de ministre chargé des Elections et des Référendums, il lui a dit : « C’est vous l’homme de la situation. Je ne veux pas nommer quelqu’un d’autre pour vous coiffer alors que vous maitrisez le processus électoral mieux que quiconque. Je vois également que l’opposition ne vous critique pas trop. Votre profil doit les rassurer. Vous avez organisé la présidentielle de 2000 qu’Abdou Diouf, qui vous a nommé, a perdue. Et les élections locales du 22 mars 2009 que mon parti, au pouvoir, a perdues. J’ai pensé à vous pour relever le défi d’organiser un scrutin incontestable dans ce contexte difficile. »
Sans hésiter, Cheikh Guéye s’est dit disposé à relever le défi. Cet inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle, grand commis de l’Etat dans l’âme, n’est pas de tempérament à se dérober. Il connaît mieux que quiconque le processus devant conduire au scrutin du 26 février 2012 pour être celui qui le pilote depuis plusieurs mois en sa qualité de directeur général des élections au ministère de l’Intérieur. Depuis qu’Abdou Diouf l’a nommé le 7 février 1998, avec pour mission d’organiser dans de bonnes conditions les élections législatives du 24 mai 1998, il n’est plus retourné à son corps d’origine. Abdoulaye Wade, qui a succédé à Diouf, l’a maintenu à un poste auquel il a organisé à ce jour dix élections et un référendum sans couac majeur.
Celui qui est depuis la nuit du 25 juillet ministre des Elections et des Référendums ne doit rien à Wade. C’est, jusqu’hier, l’un des très rares cadres de la haute administration dont le décret de nomination porte la signature d’Abdou Diouf. C’est également un homme qui s’est fait tout seul. Il a gravi les échelons à la force de son poignet. Ayant commencé sa carrière le 20 octobre 1969 comme instituteur, il est devenu par concours, en 1982, le plus jeune inspecteur de l’enseignement du pays. Avant de poursuivre ses études, décrocher un DEA de droit public et un autre d’histoire & géographie et réussir en 1994 le concours d’accès au corps des inspecteurs généraux d’Etat.
Ce haut fonctionnaire pointilleux sur les règles est respecté pour son âge et pour son expérience par son ex-ministre de tutelle, Ousmane Ngom. Tout au long de sa collaboration avec ce dernier, il n’a eu de cesse de lui marteler : « J’ai quarante trois ans de service. Si on enlève cette durée de votre âge, il ne restera pas grand-chose. Je connais mon travail. Entre vous et moi, il y a le Code électoral. » Fort de ses 64 hivernages, et du grade d’inspecteur général de classe exceptionnelle acquis depuis sept ans, Cheikh Guéye, qui est à un an de la retraite et considère que sa carrière est derrière lui, ne craint rien ni personne. Un tout-puissant ministre de Wade l’a appris à ses dépens, lorsqu’il a voulu pour son fils courtier en imprimerie une part du marché d’impression des bulletins de vote à l’occasion des élections locales du 22 mars 2009.
Le fait est suffisamment rare sous l’ère de l’alternance pour être signalé : le désormais ministre des Elections et des Référendums a reversé au Trésor public 128 millions de francs cfa qui constituaient le reliquat du budget de 5 milliards qui avait été alloué à l’organisation des locales de 2009. Cet homme qui a démontré à deux reprises qu’il pouvait organiser un scrutin perdu par le parti au pouvoir peut être le maître d’œuvre d’une présidentielle transparente si les acteurs politiques se donnent la patience d’observer ses premiers pas dans ses nouvelles fonctions avant de le juger. Et si ce contexte de suspicion ne pousse pas l’opposition à le rejeter pour le simple fait qu’il a été nommé par Abdoulaye Wade. Cheikh Guéye est en effet un de ces fonctionnaires capables d’honorer ce que le juriste français Robert Badinter appelle « le devoir d’ingratitude ».
Sans hésiter, Cheikh Guéye s’est dit disposé à relever le défi. Cet inspecteur général d’Etat de classe exceptionnelle, grand commis de l’Etat dans l’âme, n’est pas de tempérament à se dérober. Il connaît mieux que quiconque le processus devant conduire au scrutin du 26 février 2012 pour être celui qui le pilote depuis plusieurs mois en sa qualité de directeur général des élections au ministère de l’Intérieur. Depuis qu’Abdou Diouf l’a nommé le 7 février 1998, avec pour mission d’organiser dans de bonnes conditions les élections législatives du 24 mai 1998, il n’est plus retourné à son corps d’origine. Abdoulaye Wade, qui a succédé à Diouf, l’a maintenu à un poste auquel il a organisé à ce jour dix élections et un référendum sans couac majeur.
Celui qui est depuis la nuit du 25 juillet ministre des Elections et des Référendums ne doit rien à Wade. C’est, jusqu’hier, l’un des très rares cadres de la haute administration dont le décret de nomination porte la signature d’Abdou Diouf. C’est également un homme qui s’est fait tout seul. Il a gravi les échelons à la force de son poignet. Ayant commencé sa carrière le 20 octobre 1969 comme instituteur, il est devenu par concours, en 1982, le plus jeune inspecteur de l’enseignement du pays. Avant de poursuivre ses études, décrocher un DEA de droit public et un autre d’histoire & géographie et réussir en 1994 le concours d’accès au corps des inspecteurs généraux d’Etat.
Ce haut fonctionnaire pointilleux sur les règles est respecté pour son âge et pour son expérience par son ex-ministre de tutelle, Ousmane Ngom. Tout au long de sa collaboration avec ce dernier, il n’a eu de cesse de lui marteler : « J’ai quarante trois ans de service. Si on enlève cette durée de votre âge, il ne restera pas grand-chose. Je connais mon travail. Entre vous et moi, il y a le Code électoral. » Fort de ses 64 hivernages, et du grade d’inspecteur général de classe exceptionnelle acquis depuis sept ans, Cheikh Guéye, qui est à un an de la retraite et considère que sa carrière est derrière lui, ne craint rien ni personne. Un tout-puissant ministre de Wade l’a appris à ses dépens, lorsqu’il a voulu pour son fils courtier en imprimerie une part du marché d’impression des bulletins de vote à l’occasion des élections locales du 22 mars 2009.
Le fait est suffisamment rare sous l’ère de l’alternance pour être signalé : le désormais ministre des Elections et des Référendums a reversé au Trésor public 128 millions de francs cfa qui constituaient le reliquat du budget de 5 milliards qui avait été alloué à l’organisation des locales de 2009. Cet homme qui a démontré à deux reprises qu’il pouvait organiser un scrutin perdu par le parti au pouvoir peut être le maître d’œuvre d’une présidentielle transparente si les acteurs politiques se donnent la patience d’observer ses premiers pas dans ses nouvelles fonctions avant de le juger. Et si ce contexte de suspicion ne pousse pas l’opposition à le rejeter pour le simple fait qu’il a été nommé par Abdoulaye Wade. Cheikh Guéye est en effet un de ces fonctionnaires capables d’honorer ce que le juriste français Robert Badinter appelle « le devoir d’ingratitude ».