Chavirement d'une pirogue à Mbour: Le président de la République annonce " l'intensification de la traque sans répit contre les vendeurs de la mort


Le chef de l'État s'est rendu cet après-midi  dans la Petite-côte, suite au chavirement d'une pirogue au large des côtes de Mbour. Une occasion pour lui de s'adresser aux jeunes, aux parents mais également aux convoyeurs.

" Je voudrais dire à l'endroit du peuple sénégalais, l'ensemble des compatriotes, que c'est avec une immense tristesse que je me tiens ici aujourd'hui, face à cette tragédie humaine qui nous boulverse tous. La nation est en deuil et la situation est particulièrement insoutenable. Je voudrais au nom de cette nation, la nation sénégalaise, présenter mes condoléances aux familles éplorées et leur dire toute la solidarité de l'État et de l'ensemble du gouvernement face à la tragédie qui les frappe et nous frappe tous. Ce qui est arrivé ici à Mbour, est arrivé quelque peu partout sur les côtes du Sénégal et le fait est que des filières de la migration sont là, il faut le dire dans le trafic d'êtres humains; qui exploitent le désespoir de cette jeunesse, et qui leur vendent le rêve d'un avenir meilleur. Je voudrais dire que la traque sans répit contre ces vendeurs d'illusions, ces vendeurs de la mort, va s'intensifer dès à présent. Il y a quelques jours de cela, la semaine passée pour le dire, s'est clôturée une opération appellée " Jokko" qui était conjointement menée pendant plus d'un mois par la gendarmerie, la police et même l'armée qui est entrée dans la danse et qui a valu la mise en échec d'un projet migratoire de jeunes à hauteur de 690  jeunes qui ont été appréhendés au moment de leur départ. C'est pour dire que le gouvernement est en train de combatrre le phénomène et pour dire aussi que le gouvernement continuera à traquer ces marchands de la mort jusqu'à leur dernier retranchement".

L'appel à la responsable..

" Mais il faut d'un autre côté appeler à la responsabilité, dire à ces jeunes que les pays dans lesquels ils s'en vont, ce sont des pays qui ont été construits par des êtres humains, par des citoyens qui ont cru au changement dans leur propre pays et qui ont réussi à faire de ces pays, ce qui les y attire au risque de la mort. Il nous appartient ici tous, hommes et femmes, jeunes et adultes, gouvernants et citoyens, de nous mettre autour d'un projet de construction de ce pays et de croire à l'espoir, de croire à la possiblité de changer par nous mêmes et pour nous mêmes le visage de notre pays".

Aux parents et aux jeunes...

" Le gouvernment travaille d'arrache-pied à mettre en œuvre des politiques publiques adéquates pour donner du travail aux jeunes ici au Sénégal et les inviter à la reconstruction de notre pays. Il y va de notre responsabilité à tous. Je voudrais aussi appeler les familles à mettre moins de pressions à ces jeunes. La pression positive se comprend de la part des parents sur les moins jeunes et sur les jeunes. Mais la pression ne doit pas aller au delà de la motivation à travailler, à se serrer la ceinture et à y croire et à avoir de l'endurance dans les difficultés mais ici au Sénégal. Elle ne doit pas aboutir à faire prendre le risque suicidaire d'emprunter les vagues. Il n' y a que la mort qui s'offre comme alternative quand on prend un voyage aussi périlleux. Le gouvernement continuera à mettre tout en œuvre pour dérouler les politiques qui permettent aux jeunes de travailler. Encore, faudrait-il que l'ensemble de ces jeunes comprennent qu'il n'y a pas de sot métier. Les métiers que beaucoup d'entre eux exercent ici sont les mêmes qu'ils cherchent à exercer ailleurs ou même des métiers moins valorisés. S'il ne s'agissait que de jeunes qui n'ont pas de travail encore on pourrait dire que c'est le chomage, mais c'est l'envie de se réaliser. On comprend leur désarroi mais il y en a qui ont du travail et veulent malgré tout arrêter de travailler et qui prennent les vagues, cela ne peut être une option. Je voudrais aussi appeler à la solidarité des populations".

Mise en place d'un numéro vert...

" Dans les prochains jours, le gouvernement mettra en place un numéro vert parce qu'il ne peut pas y avoir de départ dans les conditions ou les gens empruntent la mer sans qu'il n'y  ait des gens qui en sachent quelque chose, mais ils ne doivent pas se taire parce que quand ils se taisent c'est des centaines de jeunes qui perdent la vie et ce sont ces jeunes là qui doivent reconstruire le pays. Ce sont ces jeunes là qui constituent l'espoir. Donc, les forces de l'ordre font un travail remarquable. Elles vont encore l'intensifier, mais il faut que les populations coopérent quand ce numéro vert là sera mis en place incessamment.  Qu'elles se mettent à dénoncer les filières de la migration et à dénoncer tous ceux qui sont en train de convoyer des jeunes vers les vagues de la mort. A défaut, il sera extrêment difficile de combattre ce phénomene. Il faut que les jeunes et les populations comprenent que la situation qui a poussé ces jeunes à prendre la mer pendant des années, ne peut être résolue du jour au lendemain. Il faut du temps pour que des solutions qui sont mises en place, opérent et que les conséquences positives se fassent ressentir...", a-t-il conclu.
Mercredi 11 Septembre 2024
Dakaractu