Condamné à vie, l’ancien président Tchadien qui purge sa peine au Cap Manuel continue de susciter l’attention des parlementaires Sénégalais.
La preuve est qu’à l’Assemblée nationale, son cas s'y était invité au cours des plénières où le ministre Me Malick Sall était présent.
Répondant à une question d'une députée qui portait sur la situation carcérale du président Habré, le Garde des sceaux a été un peu plus
clair, précisant que celui-ci purge une peine à perpétuité. Et qu'il n’était pas un détenu du Sénégal, mais celui de la communauté
internationale’’. D’ailleurs, au cours de propos tenus devant les parlementaires, le ministre a demandé ‘’à l'opinion de ne pas céder à
la manipulation’’, en reconnaissant ‘’le droit à sa famille de le défendre comme elle l’entend’’, a appris Dakaractu.
Cette appréciation du ministre constitue une réponse aux différentes sorties médiatiques de Fatimé Raymonde Habré. Cette dernière, après avoir rendu public un communiqué, samedi dernier, a profité d’une déclaration faite devant la presse hier (lundi 18 novembre), pour dénoncer une mauvaise prise en charge médicale de son homme par l’Administration pénitentiaire. Une situation qui, dit-elle, la pousse à réclamer l’hospitalisation de son époux qui souffre d’une fracture du bras des suites d’un accident dans sa chambre. Ce qui fait qu’elle soutient que son état nécessite une intervention chirurgicale.
Seulement, du côté, du corps médical comme des sources proches du ministère de la Justice, il est estimé que l’état de santé du
président Habré ne nécessitait pas une hospitalisation.
Et cette histoire d’accident constitue une pilule que les autorités judiciaires refusent d’avaler. Elles disent avoir la conviction ferme
que le président Habré s’est lui-même infligé les blessures. Une manière de dire que celui-ci a opté pour l'auto agression. D’ailleurs,
une série d’actions semblent, à leur avis, renforcer leurs convictions. La première est que Habré s’était versé de l'eau bouillante au pied. Chose qu’il avait lui-même avoué en l’expliquant par un accident. Vient ensuite l’action assimilée à un accident que M.
Habré aurait eu en se cognant l’épaule à la porte des toilettes. Un fait qui leur laisserait croire à de la manipulation de l’épouse puis
que cette dernière a évoqué un bras fracturé alors que la blessure se situe au niveau de l'épaule. D’où la question de savoir ‘’comment
est-il possible de tomber directement sur sa clavicule (épaule) ?’’
Ce qui est une raison supplémentaire, pour lesdites sources, de considérer que la dame est en train ‘’de dérouler son plan. Elle est
en train de développer sa stratégie : Mettre la pression. Mme Habré cherche par tous les moyens à justifier les déclarations de la semaine dernière le présentant comme gravement malade. Depuis le démenti de la
Direction de l’administration pénitentiaire (Dap), tout laisserait croire à de la manipulation’’.
Au finish, une série d’actes posés par le couple Habré fondent la conviction des autorités pénitentiaires. Il est apparu que le président Habré a été évacué puis consulté par un médecin militaire, en l’occurrence le Général Professeur Momar Sène. Et que celui-ci,
après avoir consulté M. Habré, lui avait donné rendez-vous le lundi (hier). Mais, selon des informations parvenues à la rédaction, le sieur
Habré a refusé d’aller se faire soigner par les autorités judiciaires malgré son rendez-vous médical. Auparavant, faudrait-il le préciser,
Mme Habré avait souhaité que son homme puisse être également consulté par un médecin de la famille.
Aujourd’hui, du côté du ministère de la Justice, tout porte à croire que le président Habré fait l’objet d’une manipulation. Celui-ci, au
même titre que Khalifa Ababacar Sall, jouit d’une bonne réputation du fait de son exemplarité en prison. M. Sall et M. Habré sont ‘’deux prisonniers modèles. Deux détenus qui ne se sont jamais plaints de leurs conditions de détention, encore moins du traitement dont ils font l’objet’’. Une chose qui, pour plus d’un, fait croire que, dans cette histoire, c’est M. Habré qui tire tous les ficelles. Il est, en outre, connu beaucoup de cas d’ailleurs au Sénégal, où des détenus disaient souffrir de pathologies sérieuses. Et qui, une fois élargis, non seulement ne manifestaient plus un quelconque signe de maladie, mais se plaisaient à évoquer une stratégie pour se tirer d’affaire.