Candidature de Wade - Vérité et supercherie sur le niveau scientifique de "l’armada franco-américaine"


Par Siga

Qui sont donc, pour citer Iba Der Thiam dans Le Soleil de ce matin et Mame Mactar Guèye dans Walf du même jour, ces "grands praticiens du Droit", "plus pointus que Carcassone", "authentiques sommités du Droit", "constitutionnalistes de renommée internationale dont les noms font autorité dans le monde" et qui ont été invités après une "sélection, au niveau international" aux travaux présidés par "le juriste éminent, Souleymane Néné Ndiaye" ? J’ai effectué pour vous quelques recherches sur le Net et il en ressort que rares parmi eux, à moins d'avoir la science infuse, peuvent se valoir d'une expertise en droit constitutionnel et auraient eu l’audace, au risque de se faire ridiculiser, d’intervenir devant un public universitaire, dans leur pays respectif, dans un tel débat en osant voir de la validité là où de grands experts bien de chez nous, n'en ont pas vu !

En effet, mes recherches révèlent qu'outre que l’écrasante majorité de ces "super stars", ces "juristes de dimension planétaire" venues de l’étranger n’a absolument aucune légitimité à parler de constitution, pas plus de deux ou trois d'entre eux n’auraient passé le tamis d'une procédure universitaire d’appel à communication dument lancée par voie de presse spécialisée suivie d’une sélection rigoureuse et transparente des propositions. On retrouve parmi eux, un simple JD de la lugubre Emory University School of Law, un titulaire de la Licence de Droit (LL.B) et d’un DEUG de l’Université de Nice et d'aucun autre diplôme, une docteur en sciences politiques auteur d’une thèse non publiée et consacrée au Parti Démocratique Sénégalais…


Michel de Guillenchmidt
Constitutionnaliste à la retraite depuis 2006

Didier Maus
Est constitutionnaliste en activité

Jean-Yves de Cara
Diirecteur exécutif de Paris-Sorbonne Abu Dhabi (une antenne de l’Université de Paris IV Sorbonne), n'est pas constitutionnaliste du tout.

Charles ZORGBIBE
N'est pas ABSOLUMENT PAS un constitutionnaliste, mais pur historien - à la retraite depuis 2000.

Thurbert BAKER

Il n'est absolument pas un constitutionnaliste. Il est avocat, JD d’une université peu connue : Emory University School of Law. Pour ceux qui ne le savent pas, JD veut dire aux Etats-Unis, Juris Doctor. Il s’agit d’un doctorat professionnel dont l’enseignement se résume à la jurisprudence et n’a rien à voir avec le doctorat en droit conduisant au métier d’enseignant et appelé SDJ : Doctor of Juridical Science. Alors que le SJD, se fait en 4 ans et ne recrute (en tout cas aux universités de Harvard et Yale) que les tout meilleurs ayant fait LL.M (et à Yale il arrive très souvent qu'aucun titulaire du LL.M de Harvard ne se fasse admettre en SDJ). Le SDJ consacre donc 5 ans de droit dont 3 ans de recherche intense alors le JD, dont est titulaire le panéliste Baker, parcours classique pour devenir avocat aux USA, ne nécessite pas de master LL.M et ne dure que trois ans (et 2 ans d'ailleurs pour les titulaires d’un MBA). Les titulaires tentent par suite (pas toujours) les examens des barreaux américains (que même les étrangers ayant fait tout leur droit en Europe, sauf leur LL.M, réussissent en masse). Baker, l'extraterrestre qui nous est venu des USA pour nous expliquer et expliquer à El Hadji Mbodj et Madior Fall ce que la constitution de leur pays dit, n’a donc fait que 2 à 3 ans de jurisprudence.

Jane MOFFAT
Elle, cette Francaise, son cas est encore plus renversant. Elle n'a même pas de LL.M (master en droit), mais un LL.B (Bachelor ou Licence en droit de l'Université d'Ottawa, 2004 et un DEUG II, de l'Université de Nice, France, 2000), c'est-à-dire : Bac+3. Inutile de dire qu'elle n'est pas une constitutionnaliste. Mais elle est chez-nous pour expliquer le droit à nos professeurs agrégés et à l'ensemble des Sénégalais. Ce peuple de nullards, doit-elle se dire !

Bernard CHANTEBOUT
Est constitutionnaliste à la retraite.
« Absent le jour du séminaire, il a envoyé une contribution. »

Dominique CHAGNOLLAUD
Constitutionnaliste en activité.

Christine DESOUCHES
Spécialiste du Parti Démocratique du Sénégal, et conseillère d'Abdou Diou, elle n’est apparemment pas répertoriée comme Maitre de Conférences à Paris 1- Sorbonne. Elle n’est pas constitutionnaliste et a fait une thèse en sciences politique en 1983 sur le PDS et dont l'intitulé est : "Le Parti démocratique au Sénégal ; la réalité d’une opposition légale et organisée dans l’Afrique d’aujourd’hui", Université Paris 1- Panthéon – Sorbonne. (Thèse non publiée - c'est mentionné et ca en dit sur sa qualité - soutenue le 14 juin 1983). Elle est avocate et l'est devenue, je suppose, sans avoir fait l’examen des barreaux francais (l'aurait-elle réussie ?), mais en faisant prévaloir son doctorat en sciences politiques qui, en France, dispense de cet examen.

Conclusion : ceux qui ont procédé à la sélection des participants n'ont vraisemblablement pas eu l'embarras du choix et on pris tous ceux qu’ils pouvaient prendre pourvu simplement qu’ils aient fait quelques études de droit ou publié un article dans un domaine proche du droit. On ne s’expliquerait pas autrement la présence à ce séminaire de Jeane Moffat dont le plus haut diplôme est une licence en droit, de Charles Zorgbibe, pur historien, qui a le culot de venir plancher sur notre constitution, de l’avocat Baker dont les études en droit se limitent à des cours de jurisprudence et qui de surcroit n’est vraisemblablement pas en mesure de nous lire la constitution sénégalaise dans le texte (puisque sur les images télé, on se rend compte qu’il lui faut un casque de traducteur pour comprendre ce que disent les orateurs en francais), de Christine Desouches, spécialiste du PDS. En somme, de gens qui n’ont absolument aucune légitimité scientifique ou pratique, à parler de la constitution du Sénégal. Si bien qu’il n’y a finalement aucune raison pour nous de croire aux conclusions de ces panélistes, dont les études, l'analyse et la recherche en droit constitutionnel n'est pas le métier et qui n’oseraient pas faire preuve chez eux d’un tel culot, si de vrais experts dans leur pays respectifs s’étaient déjà exprimés, plutôt que d'accorder foi aux propos de ceux qui depuis 10, 20, 30 ans, 40 ans, ont fait de la Constitution leur vie, ne s'occupent, avec un travail acharné, un entrainement quotidien et une passion dévorante que de l'analyse, de l'enseignement, de la comparaison et de l'écriture scientifique et universitaire de textes de droit constitutionnel.

Siga
Lundi 21 Novembre 2011
Siga