Cameroun/Douala: le leader d'un groupe inconnu revendique les coups de feu


Un Camerounais de 36 ans, M. Bertin Kisob, dont la candidature à la présidentielle du 9 octobre n'a pas été retenue, a revendiqué à l'AFP les coups de feu tirés jeudi sur un pont à Douala (sud), affirmant être à la tête d'un groupe baptisé Armée de libération du peuple camerounais (ALPC).

L'AFP n'a pas pu confirmer la véracité de cette revendication auprès d'une source officielle.

L'ALPC, inconnue jusqu'à présent, avait envoyé mardi un communiqué dans lequel son chef annonçait cette intervention, a affirmé à l'AFP une source proche de services de sécurité, en référence aux coups de feu tirés jeudi sur le pont sur le Wouri à Douala.

C'est l'Armée de libération du peuple camerounais (ALPC) dont je suis le commandant en chef qui a agi sur le pont à Douala, a affirmé dans la nuit de jeudi à vendredi à l'AFP Bertin Kisob, qui assure également qu'un de ses hommes a été tué pendant l'opération.

Nos revendications sont +Biya dégage+, a-t-il ajouté. Je vis caché, a-t-il précisé. Il est le seul jusqu'à présent à avoir revendiqué ouvertement les coups de feu du pont.

A dix jours de la présidentielle, des hommes armés en tenue militaire ont pris jeudi le pont sur le Wouri à Douala, tirant en l'air et demandant le départ du président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, avant d'être repoussés par l'armée et de prendre la fuite.

Nous avions une dizaine d'éléments, dans des pirogues, un sur le pont qui était visible et les autres en couverture, a-t-il poursuivi. Lors d'un échange de coups de feu (avec l'armée camerounaise), un de nos gars a été atteint mortellement. Il est tombé dans l'eau et nous avons récupéré son corps parce que nous disposions d'un comité d'évacuation, a-t-il raconté. M. Kisob affirme ne pas vouloir donner l'identité de l'homme tué pour protéger son entourage.

De sources concordantes, un homme a bien sauté à l'eau pendant l'intervention des forces de l'ordre et un communiqué du gouverneur du Littoral avait indiqué que des mesures sont prises pour rechercher, identifier et interpeller cet individu

Nous ne visions ni les populations ni même les soldats de l'armée régulière mais nous voulions juste faire comprendre aux autorités qu'elles n'ont pas le monopole de la violence, promettant d'autres actions de temps à autre, a ajouté Bertin Kisob.

Peu connu, Kisob avait posé sa candidature à la présidentielle du 9 octobre mais elle avait été rejetée par la Commission électorale Elecam. Son recours à la Cour suprême n'avait pas non plus prospéré. Il estime avoir été écarté injustement de la course présidentielle.

( AFP )
Vendredi 30 Septembre 2011