L'attaque de trois établissements du littoral ivoirien, jusqu'alors épargné, est le dernier épisode en date d'un travail de sape du tourisme ouest-africain par les djihadismes régionaux.
Il est 12h30 ce dimanche 13 mars lorsque « six hommes armés » et cagoulés débarquent sur la plage des hôtels L'Etoile du sud, La Paillote et Koral Beach à Grand-Bassam, ville historique à une poignée de kilomètres d'Abidjan. Les clients sont immédiatement pris pour cible, au hasard, fuient en abandonnant serviettes et verres. Les forces spéciales ivoiriennes interviennent « dès 13h15 », selon le récit du Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, et parviennent « à neutraliser les six terroristes », armés de Kalachnikov et de ceintures de grenades.
Attentat en Côte d'Ivoire : ce que l'on sait
Dans cette zone du « Quartier France » très fréquentée le week-end, le bilan « est lourd » : 14 civils (dont un Français) et deux membres des forces civiles trouvent la mort dans l'attaque, bientôt revendiquée par les djihadistes sahéliens d'Al-Mourabitoune, fraîchement ralliés à Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, a précisé qu'il y avait quatre morts occidentaux, dont un Français et un Allemand. 22 personnes sont blessées.
Les experts étaient fatalistes
Une attaque qui rappelle fortement le scénario de l'attentat (revendiqué par Daech) d'un hôtel de la plage tunisienne de Sousse, 38 morts en juin 2015, et qui, pour les observateurs du djihadisme ouest-africain depuis un an, est désormais tout sauf une surprise.
Al-Mourabitoune, ennemi numéro 1 de la France au Sahel
Après le Mali et le Burkina Faso, c'est en effet la troisième fois en quatre mois que l'hôtellerie de l'Afrique de l'Ouest est visée par ce type d'attaques à l'aveugle. A chaque fois, elles étaient signées Al-Mourabitoune, le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar :
- Le 20 novembre, des hommes armés prenaient d'assaut le Radisson Blu de Bamako au petit matin, retenant en otages clients et employés pendant neuf heures. 20 personnes, dont 14 étrangers, avaient trouvé la mort dans l'attaque.
- Le 15 janvier dernier, c'est Ouagadougou, la capitale burkinabée, qui était touchée. Un raid djihadiste contre l'hôtel de luxe Le Splendid et le restaurant Cappuccino fait 30 morts et 70 blessés, majoritairement des occidentaux. L'assaut avait alors duré près de 12 heures.
- Il y a un an presque jour pour jour, le 7 mars 2015, la capitale malienne avait déjà été touchée par un attentat à la grenade et à la kalachnikov perpétré par un commando d'Al-Mourabitoune, qui avait fait 5 morts et 8 blessés au bar-restaurant La Terrasse de Bamako
La Côte d'Ivoire est frontalière du Mali, dont les djihadistes ont un temps occupé le nord avant d'être chassés par une intervention militaire française. Si elle était épargnée jusqu'à ce week-end, nombre d'analystes s'attendaient à ce qu'elle soit visée, à l'instar d'un autre pays très touristique, le Sénégal. Dakar a d'ailleurs récemment considérablement renforcé sa sécurité, multipliant contrôles et arrestations par crainte des attaques.
Dans une interview au site mauritanien Al-Akhbar en janvier, un chef d'Aqmi, Yahya Abou El Hamame, menaçait les alliés des « Croisés » de « les frapper, ainsi que les intérêts occidentaux chez eux ». Or la Côte d'Ivoire participe à la force de l'ONU déployée au Mali et un peu plus de 550 militaires français sont stationnés dans le pays.
Les ministres français Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères) et Bernard Cazeneuve (Intérieur) se rendront mardi à Abidjan pour « témoigner de leur solidarité avec les autorités et le peuple ivoiriens et assurer de leur soutien la communauté française sur place ».
nouvelobs.com
Il est 12h30 ce dimanche 13 mars lorsque « six hommes armés » et cagoulés débarquent sur la plage des hôtels L'Etoile du sud, La Paillote et Koral Beach à Grand-Bassam, ville historique à une poignée de kilomètres d'Abidjan. Les clients sont immédiatement pris pour cible, au hasard, fuient en abandonnant serviettes et verres. Les forces spéciales ivoiriennes interviennent « dès 13h15 », selon le récit du Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, et parviennent « à neutraliser les six terroristes », armés de Kalachnikov et de ceintures de grenades.
Attentat en Côte d'Ivoire : ce que l'on sait
Dans cette zone du « Quartier France » très fréquentée le week-end, le bilan « est lourd » : 14 civils (dont un Français) et deux membres des forces civiles trouvent la mort dans l'attaque, bientôt revendiquée par les djihadistes sahéliens d'Al-Mourabitoune, fraîchement ralliés à Aqmi (Al Qaïda au Maghreb islamique). Le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, a précisé qu'il y avait quatre morts occidentaux, dont un Français et un Allemand. 22 personnes sont blessées.
Les experts étaient fatalistes
Une attaque qui rappelle fortement le scénario de l'attentat (revendiqué par Daech) d'un hôtel de la plage tunisienne de Sousse, 38 morts en juin 2015, et qui, pour les observateurs du djihadisme ouest-africain depuis un an, est désormais tout sauf une surprise.
Al-Mourabitoune, ennemi numéro 1 de la France au Sahel
Après le Mali et le Burkina Faso, c'est en effet la troisième fois en quatre mois que l'hôtellerie de l'Afrique de l'Ouest est visée par ce type d'attaques à l'aveugle. A chaque fois, elles étaient signées Al-Mourabitoune, le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar :
- Le 20 novembre, des hommes armés prenaient d'assaut le Radisson Blu de Bamako au petit matin, retenant en otages clients et employés pendant neuf heures. 20 personnes, dont 14 étrangers, avaient trouvé la mort dans l'attaque.
- Le 15 janvier dernier, c'est Ouagadougou, la capitale burkinabée, qui était touchée. Un raid djihadiste contre l'hôtel de luxe Le Splendid et le restaurant Cappuccino fait 30 morts et 70 blessés, majoritairement des occidentaux. L'assaut avait alors duré près de 12 heures.
- Il y a un an presque jour pour jour, le 7 mars 2015, la capitale malienne avait déjà été touchée par un attentat à la grenade et à la kalachnikov perpétré par un commando d'Al-Mourabitoune, qui avait fait 5 morts et 8 blessés au bar-restaurant La Terrasse de Bamako
La Côte d'Ivoire est frontalière du Mali, dont les djihadistes ont un temps occupé le nord avant d'être chassés par une intervention militaire française. Si elle était épargnée jusqu'à ce week-end, nombre d'analystes s'attendaient à ce qu'elle soit visée, à l'instar d'un autre pays très touristique, le Sénégal. Dakar a d'ailleurs récemment considérablement renforcé sa sécurité, multipliant contrôles et arrestations par crainte des attaques.
Dans une interview au site mauritanien Al-Akhbar en janvier, un chef d'Aqmi, Yahya Abou El Hamame, menaçait les alliés des « Croisés » de « les frapper, ainsi que les intérêts occidentaux chez eux ». Or la Côte d'Ivoire participe à la force de l'ONU déployée au Mali et un peu plus de 550 militaires français sont stationnés dans le pays.
Les ministres français Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères) et Bernard Cazeneuve (Intérieur) se rendront mardi à Abidjan pour « témoigner de leur solidarité avec les autorités et le peuple ivoiriens et assurer de leur soutien la communauté française sur place ».
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