En écoutant un sociologue à la télé sur 2 s je crois, me sont venues ä l’esprit ces quelques considérations. Une paralysie culturelle au Sénégal ? Oui, elle est réelle. Des normes culturelles sont là jalousement gardées mais dépouillées de leurs contenus qui sont nos valeurs. On se réfère à la norme qui est le récipient, le contenant mais sans la valeur qui est le contenu. C’est cela la paralysie culturelle que nous vivons maintenant. Cela saute aux yeux pendant ces préparations de joute électorale. Partout et dans tous les camps.
C’est vrai, le futur s’impose à nous quel que soit la route que nous aurons empruntée mais nous ne pourrons jamais nous soustraire d’un avenir qui est à construire si nous voulons un meilleur devenir, si nous voulons demain un Sénégal ou la Société d’accaparement n’ira pas vaincre une Société d’accumulation qui a réussi par le travail et l’épargne et n’ira pas vaincre aussi une autre, celle-là de veille et de sentinelle.
Ces deux derniers types de société (celle d’accumulation et celle de veille) sont à la croisée des chemins : Le plus gros danger est que cette société d’accaparement elle-même a été générée par les « sénégalais ». Elle ne nous est pas étrangère.
Comment pourrons-nous discerner ainsi, parmi ceux qui dénoncent ce qui ne va pas dans ce Sénégal, les vrais acteurs d’un changement réel (Société de veille et de garde), des acteurs de cette société d’accaparement d’opportunistes et de profiteurs, de cette société d’affaires. Faire la différence ; séparer la bonne graine de l’ivraie.
Les intellectuels devraient pouvoir nous aider et nous servir une autre soupe qui n’est pas celle de la mondialisation où, eux tous en panne d’idées, sont allés se garer. Tout revient à la mondialisation et à la globalisation comme si chaque peuple, chaque homme n’a pas à offrir quelque chose pendant et à cet immense banquet du donner et du recevoir. Je pense que les vrais intellectuels engagés pour la bonne cause pourront trouver une alternative ou solution à notre dilemme. Ce dilemme est : Oser accumuler sans travailler et le montrer, être riche sans travailler et le montrer. C’est cela que cette société est entrain de valider et de légitimer. C’est peut-être cela vaincre sans avoir raison comme disait cheikh ahmidou KANE ?
En tous les cas, je constate que tous ceux qui ont réussi comme capitaines d’industries ou grands fermiers (économiquement) ont convoqué des valeurs traditionnelles, islamiques et de solidarité.
Traditionnelle pour être en marge d’un système mis en place par le colon (tout en se protégeant contre les acteurs de la société d’accaparement que sont les laudateurs, les politiciens et certains griots)
Islamique pour être blindé contre les superstitions, les magiciens et les malins (tout en se protégeant contre les acteurs de la société d’accaparement que sont les aveuglés, les faux marabouts et les fanatiques)
Solidarité pour prendre en compte tous ceux que le système a laissés en rade (tout en se protégeant contre les acteurs de la société d’accaparement que sont les profiteurs, les paresseux et les fainéants)
Les francisants ont tous été rabotés par le système pour n’être que des pions ou des pièces d’un puzzle imaginé par d’autres. Ils n’ont plus aucune aspérité. Ils n’ont plus d’initiatives.
Le jour où nous aurons fait la différence entre les intellectuels et les diplômés, nous aurons fait des pas de géants. Nous nous sommes trompés, je crois, nous nous sommes trompés, c’est sûr, par exemple, en voulant décliner des valeurs de 89 conceptualisés par d’autres que nous avons « copié » sans les tremper ou les irriguer par d’autres traits de civilisation qui nous ont faits. Si nous prenons l’exemple de la justice et de l’égalité. N’avions-nous pas conceptualisé dans notre société l’équité avant la justice et l’égalité. Même le concept du Genre a été mis dans cette justice sociale d’abord. Cet exemple est exogène. Prenons un exemple endogène.
Maintenait, au Sénégal, la lutte traditionnelle a une très grande popularité. Est-elle à encourager dans sa nouvelle forme ? La lutte traditionnelle comme réminiscence d’une société vaincue par la colonisation avec des valeurs de courage « fiit », de bienséance « téranga », de force « doolé », d’endurance « mougn », de grandeur d’esprit « Kersa », de témérité « Diom » et des traditions comme l’amitié « woolaré », cette lutte-là doit être ré encadrée par de véritables porteurs de valeurs et non pas par des porteurs de voix.
Par l’argent, maintenant, elle est entre les mains de non porteurs de valeurs. On en fait autre chose au profit des acteurs de la société d’accaparement (comme les opportunistes, les laudateurs, les politiciens et certains griots, les aveuglés, les faux marabouts et les fanatiques, comme les profiteurs, les paresseux et les fainéants).
Cella a pris des proportions extraordinaires. Peut-être au fond, sommes-nous tous un peu de chaque société ? Non !!! Je ne crois pas. En fait, je ne sais pas !!! Mais quoi qu’il en soit les politiques doivent se saisir de cette problématique et réfléchir avec tous les porteurs d’enjeux, quelles lois, quels règlements doivent encadrer tout cela indépendamment de la mondialisation et de ce qu’on nous sert aujourd’hui comme la démocratie, les droits de l’homme, le genre etc.
D’ailleurs, à ce titre ne devrions-nous pas réinterpréter Jean Jacques Rousseau sur la démocratie. N’est ‘elle pas l’arme des forts pour être chaque jour plus fort et faire de ce que nous appelons devoirs, de l’obéissance et des droits en faire de la force ou des jouissances. Que doit-on en penser ? A chacun sa manière de faire et d’interpréter.
Quoi qu’il en soit, ces lois et règlements qui réorganisent nos savoirs pour sauvegarder nos valeurs cardinales sont nécessaires. Pour cela réhabiliter les savoirs vaincus est essentiel. Notre survie en dépend.
Quoi qu’on fasse, n’en déplaise certains, il faut convoquer certaines valeurs cardinales communes à tous les peuples libres…. comme mettre par exemple un simple système de mise en marché en commun. Il va falloir nécessairement certaines de ces valeurs. …/