Brésil : après son interpellation, l’ex-président Lula se défend


Ecoeuré mais combatif. Vendredi l’ex-président brésilien Lula a dénoncé avec virulence les conditions de son intepellation par la police dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption de la compagnie pétrolière Petrobras.
Les soupçons de la justice sont montés d’un cran après les récentes révélations d’un sénateur du parti de Lula.
Cette perquisition fait partie de la vaste opération « Lavage rapide» lancée il y a deux ans pour enquêter sur un réseau de corruption qui aurait coûté au moins deux milliards de dollars à la compagnie Petrobras.

“S’ils voulaient m’entendre, il fallait juste me convoquer et j’y allais, a expliqué Lula. Mais malheureusement ils ont agi de manière présomptueuse et arrogante dans un show pyrotechnique.”

L’actuelle présidente brésilienne, Dilma Rousseff, qui doit tout à son mentor, a pris sa défense en exprimant son “désaccord total” sur la façon coercitive qui a été utilisée pour faire témoigner l’ancien président Lula.
Mme Roussef est également en plein conflit politique avec l’opposition parlementaire qui cherche à la destituer.

Sous les feux de la rampe, le procureur en charge de l’enquête a dû justifier cette perquisition et cette audition :
“Nous enquêtons sur des preuves démontrant que l’ancien président et sa famille ont reçu des avantages en lien avec le gouvernement”, a déclaré Carlos Fernando dos Santos Lima.

L’avocat de Lula a expliqué qu’aucun élément nouveau n‘était apparu. 
Cette interpellation présidentielle a immédiatement provoqué des protestations dans le quartier de São Paulo où réside Lula entre partisan et opposant de l’ancien président.

Cette vaste affaire de corruption remonte à 2014 et met en cause plusieurs dizaines de députés de gauche comme de droite.
Jeudi, dans le cadre de cette enquête, la Cour suprême du Brésil a décidé d’ouvrir un procès contre Eduardo Cunha l’actuel président de la Chambre des députés du Brésil. Un opposant de M. Lula.
Samedi 5 Mars 2016
Yusufa Niang