Bradage des terres du CDH à Cambérène Wade spoliateur de l'Isra ?


Bradage des terres du CDH à Cambérène Wade spoliateur de l'Isra ?
L’Institut sénégalais pour la recherche agricole (Isra) n’a pas été gâté par Abdoulaye Wade, au moment où il était au pouvoir. Au contraire. L’Institut a perdu au fil du temps, ce qu’il avait de plus prestigieux : les terres. Ces terres qui devaient lui permettre d’entretenir ses cultures de semences entre autres, ont été pratiquement toutes bradées. De Kolda à Louga en passant par Dakar, notamment à Cambérène et Sangalkam, presque tout le foncier, inhérent à une bonne recapitalisation du capital semencier, est entre les mains de privés. Cette spoliation sauvage a amené lundi des travailleurs de la Direction du développement horticole de l’Isra à Cambérène à s’interposer face à un privé, qui a empiété sur les cultures de semences. De chaudes empoignades s’en sont suivies au point que la gendarmerie est invitée hier sur les lieux, pour superviser les travaux entamés par ce privé.
 
L’ex-fleuriste de la Présidence sous Abdoulaye Wade a ouvert la boîte de pandore. Le bonhomme de nationalité française avait pignon sur rue à Cambérène, juste à l’entrée du vaste domaine de la Direction du développement horticole (Ddh) de l’Institut sénégalais pour la recherche agricole (Isra), pour y entretenir ses fleurs.
 
Mais l’endroit est tellement vaste et attractif que Viviane Wade n’a pas caché son envie de disposer du local, pour les besoins de sa Fondation Education-Santé.
 
Le bruit court que c’est après la découverte de ces vastes terres par Viviane Wade, nichées en face de la station d’épuration de l’Onas, que la Présidence a commencé à s’intéresser à l’espace. Abdoulaye Wade étant un féru de terres a alors commencé à morceler ce vaste domaine de 43 hectares pour ses «amis, souteneurs et autres laudateurs».
 
Nombreux sont en effet de hautes personnalités de la galaxie wadienne, qui avaient bénéficié de ces parcelles. Même si, précise- t-on, sur les lieux, ces heureux bénéficiaires ont vite fait de vendre leurs parcelles entre les deux tours de la dernière Présidentielle en 2012.
 
Parmi ces bénéficiaires, des noms reviennent avec persistance comme celui de la chanteuse Coumba Gawlo Seck ou encore du propriétaire des fermes Wayembam. Celui-là a même clôturé ses hectares à lui offerts par Wade en empiétant manifestement sur les cultures de semences de l’Isra.
 
Ce sont même ses ouvriers qui étaient venus s’affairer autour de ses parcelles qui seraient à l’origine de la violente bagarre avec des travailleurs de l’Isra lundi dernier.
 
C’est à cause justement de cette bagarre que Le Quotidien a constaté la spoliation à outrance de ces terres de l’Isra. Des travailleurs trouvés sur place ont exprimé de vive voix, leur souhait de voir un audit de leurs terres, complètement bradées par l’ancien régime.
 
De Louga à Kolda en passant par Dakar, particulièrement à Cambérène et Sangalkam, le foncier qui leur était réservé pour des travaux de recherche, relatifs à l’agriculture, s’est rétréci au fil du temps. A Sangalkam par exemple, l’ancien ministre-conseiller de Wade, Abdoulaye Faye, y détenait un grand espace qu’il élargissait de temps à autre selon ses besoins devant l’indignation totale de l’Isra, mais il a fallu que Wade quitte le pouvoir pour que Faye déserte les lieux, sans crier gare.
 
C’est le même constat à Cambérène où beaucoup de propriétaires ont vite fait de vendre leurs parcelles à d’autres privés, pour ne pas se compromettre avec l’arrivée du nouveau pouvoir. Wade avait bien raison de dire qu’il a créé beaucoup de milliardaires.

 
Raison pour laquelle, des travailleurs de l’Isra trouvés à Cambérène demandent à l’Etat de venir sur les lieux pour constater la spoliation sauvage exercée sur leurs terres. Pour eux, c’est une niche à milliards qui peut être très utile à l’Etat qui, à défaut de récupérer les terres, déjà morcelées et abritant des magasins de stockage, peut demander aux propriétaires de payer au Trésor public.
 
Reconstitution du capital semencier : oui, mais avec quel espace ?
 
La reconstitution du capital semencier du Sénégal semble être une priorité pour Macky Sall. Le chef de l’Etat a plusieurs fois annoncé cette initiative, pour permettre aux services agricoles du pays d’assurer l’autosuffisance en semences.
 
Parce que jusque-là, le Sénégal importe les semences, pour les paysans du pays. Pourtant, l’expertise est là, les terres itou. Mais le régime de Wade a fini de brader tout ce qui est terres dans ce pays.
 
A Kolda, son ancien ministre Bécaye Diop avait commencé par vouloir morceler les terres de l’Isra, il a fallu un arrêté ministériel, pour surseoir à la mesure. A Louga, les terres de l’Isra sont toutes presque perdues au grand dam des travailleurs.
 
La situation à Sangalkam et à Cambérène est ahurissante. Dans ces conditions, l’on se demande bien comment le pays va réussir à reconstituer son capital semencier. Un des responsables de l’Isra interrogé, a regretté le fait que le Sénégal n’arrive plus à produire ses propres semences.
 
Alors que dans un passé récent, il arrivait à même approvisionner des pays voisins en semences. L’espace qui devait être consacré à cette production est morcelé et vendu à des privés. A Cambérène, toujours à l’intérieur de la Direction du développement horticole, plusieurs hectares ont été vendus à un Holding Baobab, qui a sécurisé son espace avec une vaste clôture.
 
La Descos qui gère les constructions au ministère de l’Habitat a été même interpellée, pour demander à Holding Baobab d’arrêter ses chantiers, mais jusque- là, aucun acte n’est posé par cette direction, allant dans ce sens.
 
Pour rappel, la Descos s’était employée pour la destruction de plus d’une dizaine de maisons dans la zone marécageuse du Technopole, zone classée non aedificandi. Ce, à la suite de plusieurs sommations à des bénéficiaires de parcelles, d’arrêter les constructions de maisons sur ce site, très proche de la Direction du développement horticole.
 
Aujourd’hui, cette direction n’a qu’un seul hectare, pour développer sa culture de semences. Encore que même ce petit espace qui lui reste est convoité. La direction a en effet plusieurs fois reçu des visites de privés, qui lui proposent de disposer des lieux, pour la construction d’une école ou encore d’une auberge.
 
Des travailleurs de cette direction n’excluent pas d’organiser un grand mouvement d’humeur pour se faire entendre, après avoir empêché lundi au propriétaire des fermes Wayembam, d’empiéter sur leurs cultures.
 
A ce propos, Le Quotidien a encore appris hier que le fermier est revenu sur les lieux avec une escouade de gendarmes et des documents attestant sa propriété du terrain, pour sécuriser ses ouvriers. Il y a de l’électricité dans l’air, à Cambérène.
"Le Quotidien"
Jeudi 10 Avril 2014




1.Posté par Tapha le 10/04/2014 16:07
Tout cela prouve que Abdoulaye doit être jugé pour avoir trahi la Nation. Le problème c'est que dans ce pays les anciens présidents jouissent de la plus grande impunité. C'est anti-démocratique. On nous dit qu'ils ne peuvent jugés que pour haute trahison. La loi est muette sur ce délit. C'est quoi la haute trahison?

2.Posté par Alioune Gueye le 10/04/2014 18:28
Voila un article qui devrait faire taire tous les souteneurs de Wade

3.Posté par Pape le 10/04/2014 19:00
Bravo Madiambal! Continue à faire ton Ndiambane

4.Posté par ameth samba Sow le 10/04/2014 20:17
Toutes les personnes qui ont travaillé au CDH sont concernées par le Combat pour la restitution de ce patrimoine.
Pour WADE et CLAN la production de semence ne concerne que les semences arachidières. Ils ne savent pas que le CDH a crée de nouvelles variétes maraichères adaptées aux conditions agroéccoliiqye du Sénégal. Le CDH était le centre de référence en matière de recherche horticole dans la sous région Ouest Africaine. De 1972 juqu'au 19 mars 2000, le CDH représentait ce que l'Ecole Normale William Ponty de Sébikhotane était pour l'Afrique; la formation des instituteurs et cadres africains.
C'est la raison pourlaquelle toute personne de tout bord reste indigné par l'attitude de WADE face à la recherche Agricole. L'Agriculture n'a jamais été une priorité pour WADE et Clan. L'Agriculture était la vache à lait du régime WADE avec ses tracteurs, motopompes bas de gamme qui continuent de pourrir dans des magasins.



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