L’épreuve de force engagée par Wade sur sa candidature est le véritable tournant de l’élection présidentielle sénégalaise et par conséquent de l’avenir du pays. Il ne faut attendre de soutien ni de la France ni d'aucun autre pays. Dans ma rencontre avec le Ministre des Affaires Étrangères Alain Juppé, j'ai compris que l'opinion internationale ne haussera le ton que si les sénégalais restent opposées à ce viol constitutionnel.La bataille sera rude et l’histoire ne nous laisse aucun autre choix. Si l’opposition participe au scrutin du 26février, donc accepte la validité de la candidature du Président sortant, alors rien n’arrêtera Wade. Dans la foulée le pouvoir sénégalais ne prendra surtout pas le risque d’un deuxième tour : habitué des fraudes électorales, le Ministère des Elections n’aura aucun mal à lui attribuer une victoire dès le soir du 26 février.
Cela, nous le savons comme l’opposition le sait aussi et il lui faudra prendre ses responsabilités, en cohérence et en respect de sa parole et de celle du peuple sénégalais. Que les Etats majors de campagne arrêtent toute forme de préparation du scrutin à venir et se déterminent très rapidement pour refuser toute élection qui se déroulerait dans des conditions aussi dramatiques et aussi peu transparentes. C’est d’un véritable sursaut national, telles que les Assises Nationales, dont nous avons besoin. Aucun parti politique n’est en mesure d’aller aux élections dans la situation actuelle. L’Etat d’abattement, de frustration et de colère, qui sourd dans le pays, ne permettra pas l’organisation d’élections sereines. Et cette situation est plus favorable au régime qu’à l’opposition. Il est manifeste que la cohorte d’affidés aux abois, après avoir fait main basse sur le trésor national, s’apprête à plonger la République dans la nuit noire de l’oppression et dans le tréfonds de la régression politique. Le pays que dessine Wade et sa clique est loin du Sénégal de chair et de sang que je connais. Ce peuple d’intelligence et de passions qui a toujours su concilier la fierté de son identité, son enracinement, à son génie, son ouverture, au monde et au progrès.
Mon pays qui n’est plus que l’ombre de lui-même c’est à dire une société post-coloniale livrée à une aristocratie confrérique boulimique, à une classe politique prédatrice qui la pressure et où une super élite d’amuseurs publics règne sur une petite bourgeoisie sans boussole, tandis que les masses populaires sont impitoyablement refoulées vers les frontières concentrationnaires de la banlieue où la misère a supplée définitivement une pauvreté dont on s’était accoutumée. De là découlent toutes les régressions subies et dénoncées: la ruine de la rationalité rognée par le fanatisme et la superstition, la propagation des corporatismes et la violence des égoïsmes catégoriels, l’irruption d’un libéralisme sauvage qui réduit la production à une simple excuse du profit et l’Etat qui se délite sous les coups de bélier des intérêts particuliers et sacrifie le moral de ses serviteurs au désir pervers des groupes de tous alois.
C’est à ce malaise, à cette inquiétude qu’il nous faut faire face. A l’instar de la jeunesse regroupée au sein du Mouvement 23 juin, il nous faut dessiner un nouvel Humanisme sénégalais, extirpant du corps du peuple tout le venin répandu par les dissensions partisanes, le goût du pouvoir et la corruption. Le temps est, donc, venu du combat pour tous ceux qui ne veulent se résigner devant l’inéluctable, par-delà les clivages politiques factices. Car, bien au-delà des prochaines échéances électorales, ce que nous exprimons c’est notre attachement à la modernité démocratique et notre aspiration au progrès social et politique.
Puisque la civilisation sénégalaise a choisi de refuser la décadence qu’on lui promet, il convient de l’entendre et de lui donner raison en s’opposant fermement au scrutin présidentiel du 26 février par tous les moyens possibles, au Sénégal et dans la diaspora. Le droit de résistance à l’oppression est un droit sacré et inaliénable. Cette opposition farouche et déterminée sera incontournable et contraindra le pouvoir à trouver une sortie. Nous n’aurons pas une autre occasion historique. C’est maintenant ou jamais.
Ce qui demeure à la fin de tout, par la pensée ou par l’acte, c’est le combat, encore le combat !
Karfa Sira DIALLO
Juriste et Ecrivain
Président de la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs
Mail: karfasiradiallo@hotmail.fr
Web: www.fondationdumemorialdelatraitedesnoirs.com
Blog: https://diallokarfa.wordpress.com/
Cela, nous le savons comme l’opposition le sait aussi et il lui faudra prendre ses responsabilités, en cohérence et en respect de sa parole et de celle du peuple sénégalais. Que les Etats majors de campagne arrêtent toute forme de préparation du scrutin à venir et se déterminent très rapidement pour refuser toute élection qui se déroulerait dans des conditions aussi dramatiques et aussi peu transparentes. C’est d’un véritable sursaut national, telles que les Assises Nationales, dont nous avons besoin. Aucun parti politique n’est en mesure d’aller aux élections dans la situation actuelle. L’Etat d’abattement, de frustration et de colère, qui sourd dans le pays, ne permettra pas l’organisation d’élections sereines. Et cette situation est plus favorable au régime qu’à l’opposition. Il est manifeste que la cohorte d’affidés aux abois, après avoir fait main basse sur le trésor national, s’apprête à plonger la République dans la nuit noire de l’oppression et dans le tréfonds de la régression politique. Le pays que dessine Wade et sa clique est loin du Sénégal de chair et de sang que je connais. Ce peuple d’intelligence et de passions qui a toujours su concilier la fierté de son identité, son enracinement, à son génie, son ouverture, au monde et au progrès.
Mon pays qui n’est plus que l’ombre de lui-même c’est à dire une société post-coloniale livrée à une aristocratie confrérique boulimique, à une classe politique prédatrice qui la pressure et où une super élite d’amuseurs publics règne sur une petite bourgeoisie sans boussole, tandis que les masses populaires sont impitoyablement refoulées vers les frontières concentrationnaires de la banlieue où la misère a supplée définitivement une pauvreté dont on s’était accoutumée. De là découlent toutes les régressions subies et dénoncées: la ruine de la rationalité rognée par le fanatisme et la superstition, la propagation des corporatismes et la violence des égoïsmes catégoriels, l’irruption d’un libéralisme sauvage qui réduit la production à une simple excuse du profit et l’Etat qui se délite sous les coups de bélier des intérêts particuliers et sacrifie le moral de ses serviteurs au désir pervers des groupes de tous alois.
C’est à ce malaise, à cette inquiétude qu’il nous faut faire face. A l’instar de la jeunesse regroupée au sein du Mouvement 23 juin, il nous faut dessiner un nouvel Humanisme sénégalais, extirpant du corps du peuple tout le venin répandu par les dissensions partisanes, le goût du pouvoir et la corruption. Le temps est, donc, venu du combat pour tous ceux qui ne veulent se résigner devant l’inéluctable, par-delà les clivages politiques factices. Car, bien au-delà des prochaines échéances électorales, ce que nous exprimons c’est notre attachement à la modernité démocratique et notre aspiration au progrès social et politique.
Puisque la civilisation sénégalaise a choisi de refuser la décadence qu’on lui promet, il convient de l’entendre et de lui donner raison en s’opposant fermement au scrutin présidentiel du 26 février par tous les moyens possibles, au Sénégal et dans la diaspora. Le droit de résistance à l’oppression est un droit sacré et inaliénable. Cette opposition farouche et déterminée sera incontournable et contraindra le pouvoir à trouver une sortie. Nous n’aurons pas une autre occasion historique. C’est maintenant ou jamais.
Ce qui demeure à la fin de tout, par la pensée ou par l’acte, c’est le combat, encore le combat !
Karfa Sira DIALLO
Juriste et Ecrivain
Président de la Fondation du Mémorial de la Traite des Noirs
Mail: karfasiradiallo@hotmail.fr
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