Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako a convié la presse sénégalaise à la projection de son nouveau long-métrage, "Black Tea" ce samedi 5 octobre. Cet événement, réservé aux journalistes, s’est tenu en présence du réalisateur et de l’équipe du film, offrant ainsi une occasion privilégiée d'échanger sur cette œuvre avant son avant-première à Dakar.
Après le succès retentissant de ses films précédents, Bamako et Timbuktu, Abderrahmane Sissako revient avec une nouvelle réalisation qui aborde des thèmes universels tels que l’amour, l’identité et l’exil. "Black Tea" promet de résonner profondément avec le public, mêlant culture et émotion.
"Black Tea" suit l’histoire d’Aya, une jeune femme ivoirienne d’une trentaine d’années, qui prend la décision surprenante de dire non le jour de son mariage. Émigrée en Chine, elle travaille dans une boutique d'export de thé, où elle rencontre Cai, un Chinois de 45 ans. Leur histoire d’amour, face aux défis de leurs passés respectifs et aux préjugés culturels, soulève des questions sur l’identité et les relations interculturelles.
Lors d’un entretien, Sissako a évoqué comment "Black Tea" s’inscrit dans la continuité de sa réflexion sur l’identité culturelle, un thème central de son œuvre. Il a rappelé qu'il y avait déjà des échos de ce film dans une scène de En attendant le bonheur, où un Chinois dîne avec une Africaine. Pour lui, le cinéma est un moyen puissant d’explorer ces questions d’identité et de rencontre humaine.
« Les gens se retrouvent dans l’envie d’une vie harmonieuse, à travers une entente et une compréhension des autres », a-t-il souligné, en référence à la relation entre Aya et Cai.
Aya et Cai symbolisent la rencontre entre l'Afrique et la Chine, mais leur histoire va au-delà des simples enjeux sociaux, politiques et économiques. Selon Sissako, il est essentiel de nourrir son cinéma d’un imaginaire renouvelé et d’un contexte inattendu, permettant ainsi de toucher un public international. "Black Tea" qui sera officiellement disponible le 11 octobre 2024 dans 19 pays africains et 56 salles de cinéma, s’annonce comme une œuvre à la fois intime et universelle.
Cette projection presse a non seulement permis aux journalistes de découvrir le film, mais aussi de dialoguer avec Sissako sur son processus créatif et ses inspirations, renforçant ainsi l’importance de cette œuvre dans le paysage cinématographique africain contemporain.