Parlons de biographie intégrale, monsieur Abdou Karim Diédhiou !
Je suis gêné de devoir apporter des éclaircissements sur certaines affirmations parues dans la presse. Parce qu’à l’APR nous sommes acquis à la conviction que la stratégie politique doit être axée sur la recherche d’amis et de partenaires, et non sur la quête effrénée de concurrents à éliminer.
La contribution titrée « La biographie politique de Macky Sall », signée de la plume de M Abdou Karim Diédhiou, publiée dans la presse en début de semaine a retenu mon intérêt, et je n’ai pu résister à l’envie d’y réagir, même si chez nous, la doctrine est faite. En effet, je fais la confidence à M Diédhiou : l’agitation de son camp autour de Macky Sall nous amuse, parce que tenant d’une stratégie de rattrapage dont nous avons démonté les moindres mécanismes et identifié les moindres ressorts, et il ne faudrait pas que les initiateurs se fassent d’illusions, on ne leur offrira aucune opportunité de la mettre en œuvre.
M Diédhiou n’a pas été jusqu’à préciser ses qualités et engagement, mais son texte laisse apparaître clairement son appartenance partisane, et son argumentaire est constitué d’éléments connus pour avoir été produits dans le passé, à répétition, par l’homme qu’il s’évertue à élever au-dessus de Macky Sall.
Ils ont pris la responsabilité de procéder à une comparaison entre Idrissa Seck et Macky Sall, je ne saurais leur répondre en dehors de cette approche comparative.
Macky Sall – Idrissa Seck, parlons en !
M Diédhiou parle d’une « promotion fulgurante de Macky (qui) a toute l’empreinte du tout puissant Idrissa Seck », en se référant à deux faits. Il cite sa « nomination au poste de directeur de PETROSEN et une responsabilisation au niveau de PDS au poste de président de la cellule des cadres et intellectuels ».
Soumettons cette affirmation de base dont découle toutes les autres à l’épreuve des faits, et voyons ce qu’il va en rester.
Macky Sall qui a célébré son 50ème anniversaire il y a juste 2 semaines, a effectivement un parcours riche, bien rempli à son âge. En cela, je comprends l’admiration ou/et le ressentiment ayant amené M. Diédhiou à parler de « promotion fulgurante ».
Cette « promotion fulgurante », Macky Sall la doit à l’Unique Tout Puissant, le Créateur et Maître de l’Univers qui distribue la fortune à ses créatures en fonction de critères qui lui sont propres.
Ce Tout Puissant a permis à Macky Sall d’avoir fait des études sans entraves entre Foundiougne, Fatick et Kaolack où il décrocha son bac C, succès suivi par son admission à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de la Faculté des Sciences de l’Université de Dakar (actuelle Université Cheikh Anta Diop), ce qui lui permit, en 1988, après 5 ans d’études, d’avoir en poche son diplôme d’ingénieur – géologue à l’âge de 27 ans.
Au début de l’année 1989, Macky Sall sera admis aux Phosphates de Thiès, pour un stage qui durera un an, et qui prendra fin lorsqu’il fut appelé à PETROSEN, une entreprise publique qui lui offrit un emploi avant de l’envoyer faire une spécialisation à l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs de Paris de l’Institut Français du Pétrole (IFP).
Les 16 mois d’études de Macky Sall dans cet établissement post universitaire d’élite lui permettront de rentrer au Sénégal en 1993 avec un Certificat d’Etudes de Spécialisation (CES) qui lui confère le niveau d’études de bac + 6 voire 7.
Dès son retour, Macky Sall sera promu en cette même année 1993, chef de la division Banques de données de PETROSEN, alors qu’il venait de boucler ses 31 ans. Il occupera cette fonction jusqu’en 2000, année à laquelle il fut promu directeur général de la même entreprise.
Sur le plan de l’engagement militant, Abdou Karim Diédhiou et ses commanditaires, n’ayant certainement pas vécu à titre personnel la grande époque des idéologies de gauche, en manifestent une vision erronée, très éloignée de la réalité qui faisait de cette voie un passage obligé pour une formation politique de qualité.
Macky Sall en tout cas, apprécie à leur juste valeur, les années formatrices qu’il a passées dans la gauche, au même titre que son engagement syndical estudiantin qui lui a permis de présider l’Amicale de l’IST pendant ses années d’études là-bas.
La carrière politique de Macky Sall se poursuivra au PDS où il a milité au début de l’année 1989, à la fin de ses 5 années d’études à l’IST. Je donne à titre d’indication, sur ce point précis, le fait que le jour où Macky est allé rencontrer Wade pour la 1ère fois chez lui au Point E, pour lui exprimer sa décision de s’engager politiquement à ses côtés, il est parti de son domicile à Mermoz, et a offert au leader du PDS un exemplaire de son mémoire de fin d’études de l’IST, preuve qu’il avait déjà terminé ses études et ne saurait en aucune manière être compté parmi ceux-là à qui Wade a payé des études et a contribué à leur formation.
Cette même année 1989, un mois après la matérialisation de son militantisme au PDS, Macky Sall, admis dans la Coordination des cadres du PDS dirigée à l’époque par Cheikh Touré, se retrouvait président de la commission Energie et Mines de cette structure. C’est là où je l’ai connu.
Toujours cette même année 1989, trois mois après sa rencontre avec Wade, marquant le début de son engagement au PDS, Macky Sall faisait son entrée au Secrétariat national, à l’époque instance de direction du parti.
Macky Sall exercera ces responsabilités nationales dans la structure des élites et dans l’instance de direction du PDS pendant 6 ans sans connaître Idrissa Seck qui, à cette époque-là, n’était connu ni des réunions de la CIS, ni de celles du Secrétariat national. Et c’est seulement en 1995, que les deux hommes se rencontrèrent pour la 1ère fois et ont été présentés par Alioune Badara Niang, militant historique du PDS et oncle ou cousin de Seck. C’était à la veille de l’entrée dans le gouvernement du président Abdou Diouf, de quatre ministres du PDS au nombre desquels Idrissa Seck lui-même, qui réapparaissait ainsi dans les rangs du parti, après en être sorti dans l’après élection de 1988, élections à l’occasion desquelles il avait fait sa première apparition dans le PDS.
Je m’arrête ici pour démasquer une imposture : le mythe du militantisme de 25 ans d’Idrissa Seck au PDS avant l’alternance est l’une des plus grosses falsifications de l’histoire de ce parti. Lorsque Wade amena Seck à la veille des élections de février 1988, personne parmi les responsables et militants du parti ne le connaissait auparavant. Et lui-même, à cette époque-là, a trop insisté sur un fait, pour que cela puisse être éludé aujourd’hui par de simples bavardages prétentieux : il ne cessait de déclarer qu’il n’était pas militant du PDS, mais qu’il était juste un technicien recruté par Wade pour la campagne électorale, et qu’après les élections il retournerait à ses préoccupations. C’est ce qu’il fit, et c’est pour cette raison que lorsque Macky Sall arrivait dans le parti en 1989, lui Seck n’y était pas ; et quand Macky arborait ses galons de secrétaire national pendant les 5 premières années, Idrissa Seck ne figurait pas dans ce cercle restreint représentant le gouvernement du parti
Toujours pour l’histoire, la désignation d’Idrissa Seck à des fonctions ministérielles n’a pas manqué de susciter des frustrations dans les rangs du parti, parce que jusqu’à cette période-là, il n’était pas connu comme militant. Ces informations sont vérifiables auprès de n’importe quel responsable du PDS ayant vécu l’histoire de ce parti pendant la décennie « 90 ».
Pour revenir à la biographie politique de Macky Sall, c’est au terme de sa 6ème année de militantisme au PDS, que Wade lui demanda d’aller militer à Fatick d’où il était originaire, pour renforcer la base en perspective des élections locales qui s’annonçaient.
Macky qui militait jusqu’alors à la 3ème fédération de Dakar englobant Mermoz, quartier où il habitait, exécuta cette directive et alla militer à Fatick où il fut désigné la même année, en 1996, secrétaire général adjoint de la fédération. Je signale qu’à cette époque-là, Idrissa Seck n’avait encore aucun titre politique au sein du PDS, sinon que sa position de ministre lui conférait la qualité de membre de droit du secrétariat national où il est entré en 1995 pour y trouver Macky Sall qui y était déjà depuis 1989.
Il faudra attendre 1997 pour qu’Idrissa Seck, bénéficiant de la liquidation de l’héritage politique de feu Boubacar Sall, décédé quelques années plus tôt, accède à ses premières véritables responsabilités politiques, d’abord à la tête de la fédération de Thiès, puis à la tête de la convention régionale de Thiès. Dans la même période, en 1998, Macky Sall de son côté est désigné à la tête de la convention régionale de Fatick en même temps qu’il devenait président de la structure des cadres du PDS devenue Cercle Initiatives et Stratégie (CIS), en remplacement de Kader Sow qui avait succédé à Cheikh Touré en 1996.
Cette année 1998 marque aussi l’accession d’Idrissa Seck à de véritables responsabilités nationales dans le parti avec l’éviction de Ousmane Ngom, jusque-là numéro 2, en sa faveur. On se rappelle encore les propos de feu Tidiane Sow de Khombole, celui-là qui parlait à la télé pour le compte du PDS. De Idrissa Seck, il disait : « Avec Idy, un politicien n’a que deux places possibles : dans sa poche ou dans son viseur ».
Au total, à la date du 19 mars 2000, au moment de l’arrivée du PDS au pouvoir, Macky Sall avait derrière lui 11 ans de militantisme dans ce parti, ainsi remplis :
11 ans de responsabilités en tant que secrétaire national dans la direction du parti ;
11 ans de responsabilité dans la structure des cadres dont 9 ans comme président de commission et 2 ans comme président de la structure même ;
Près de 5 ans comme secrétaire général adjoint de la fédération de Fatick ;
2 ans comme secrétaire général de la convention régionale de Fatick.
Au lendemain de la victoire du 19 mars 2000, c’est ce Macky Sall là qui faisait tellement peur à Idrissa Seck le beau parleur au cursus confidentiel et douteux, que ce dernier n’hésita pas à user de son influence réelle, dans ce contexte, pour l’écarter du gouvernement, malgré son profil académique peu courant dans le PDS à l’époque (la pénurie de cadres n’avait-elle pas poussé à nommer des ministres dont le CV a fait scandale par la suite ?), son parcours et ses galons politiques qu’aucun autre responsable dans le parti ne dépassait.
Le patron des cadres du PDS, patron d’une des 10 régions politiques du pays, membre du gouvernement du parti depuis 11 ans, dut se contenter d’une promotion interne dans l’entreprise publique qui l’employait depuis 10 ans et où il était déjà chef de division depuis 8 ans ou encore 8 ans avant l’arrivée du PDS au pouvoir. Par la simple volonté d’Idrissa Seck qui nourrissait –et nourrit encore- une sainte aversion pour ceux qui ont fait des études avérées
On voit ici que contrairement à ce que laisse entendre Abdou Karim Diédhiou, il n’y a nullement coïncidence entre la désignation de Macky comme président des cadres, intervenue en 1998 alors que le PDS était encore dans l’opposition, et sa nomination comme directeur général de PETROSEN, qui a eu lieu en 2000, avec l’arrivée du parti au pouvoir.
La nomination de Macky Sall au ministère des Mines en 2001 se fit contre la volonté d’Idrissa Seck, comme toutes les autres promotions que Macky Sall obtiendra.
L’on se souvient de la fermeture controversée des carrières de Thiès, en 2003, alors qu’Idrissa Seck venait d’étrenner son fauteuil de Premier ministre, et de la querelle qui s’en suivit en conseil des ministres, entre ce Premier ministre et le ministre d’Etat en charges des Mines qu’était Macky Sall. C’était le point d’exacerbation d’une tension jusque-là latente entre un ambitieux prétentieux et sans consistance autre que sa capacité de mystification et son sens de l’imposture, et un cadre brillant et militant établi ayant suffisamment prouvé son autonomie de pensée et d’action, en qui le premier a toujours perçu une menace réelle pour ses desseins de prise de contrôle et de caporalisation du système qu’ils partageaient.
Si je devais me résumer, je dirais à l’intention d’Abdou Karim Diédhiou et de ses commanditaires qu’en termes de profil académique, de parcours politique et aussi de parcours institutionnel, pour ce qui est du connu et du vécu des Sénégalais, Macky Sall, 50 ans, dont près de 30 de militantisme politique et syndical dans différents cadres et à différents niveaux de responsabilité, plusieurs fois ministre technique, puis Premier ministre aux réalisations impressionnantes, disposant aussi d’une expérience parlementaire à son niveau le plus élevé, dépasse de loin Idrissa Seck 52 ans, militant tardif, éternel parachuté, qui n’a jamais exercé un mandat électif national, dont la seule expérience de ministère technique renvoie au département du Commerce sous Abdou Diouf avec comme unique fait d’armes, la controverse sur l’autorisation d’importation de véhicules d’occasion et qui demeure le seul Premier ministre sans bilan dans l’histoire du Sénégal.
Et j’invite M. Diédhiou, ou tout autre qui pourrait être commis à réagir à la présente, à édifier les Sénégalais sur la biographie d’Idrissa Seck, avec des informations précises.
En particulier, l’opinion aimerait savoir quels sont les états de service authentiques et prouvés de M Seck au sein du PDS à l’époque de l’opposition ; et aussi quels sont ses titres académiques. Quels sont les diplômes qu’il a obtenus après le bac ? Dans quels instituts, écoles supérieures ou universités ? En quelles années exactement ? On en a assez des CV libellés en termes de : « a fréquenté…… ». Même le cireur qui pose son tabouret devant l’institut pour y officier peut dire qu’il fréquente ce lieu. Ce qui fait le CV, c’est la formation et le diplôme.
Qu’on ne s’y trompe pas, la prétention et la langue mielleuse ne font pas la compétence, et la légitimité ne se bâtit pas sur la falsification et l’imposture.
La dernière différence entre les deux hommes politiques susmentionnés réside dans la retenue –j’allais dire la tenue. On ne peut pas diriger une famille quand on en révèle les moindres secrets, et quand on ne peut se taire devant un micro tendu.
Je suis très gêné de devoir faire ces rappels, mais tant que durera cette stupide bataille contre les moulins à vent, mon devoir sera de recadrer Don Quichotte de la Manche.
Abdourahmane Ndiaye
Conseiller Politique de Macky Sall
Secrétaire Administratif de l’APR
Je suis gêné de devoir apporter des éclaircissements sur certaines affirmations parues dans la presse. Parce qu’à l’APR nous sommes acquis à la conviction que la stratégie politique doit être axée sur la recherche d’amis et de partenaires, et non sur la quête effrénée de concurrents à éliminer.
La contribution titrée « La biographie politique de Macky Sall », signée de la plume de M Abdou Karim Diédhiou, publiée dans la presse en début de semaine a retenu mon intérêt, et je n’ai pu résister à l’envie d’y réagir, même si chez nous, la doctrine est faite. En effet, je fais la confidence à M Diédhiou : l’agitation de son camp autour de Macky Sall nous amuse, parce que tenant d’une stratégie de rattrapage dont nous avons démonté les moindres mécanismes et identifié les moindres ressorts, et il ne faudrait pas que les initiateurs se fassent d’illusions, on ne leur offrira aucune opportunité de la mettre en œuvre.
M Diédhiou n’a pas été jusqu’à préciser ses qualités et engagement, mais son texte laisse apparaître clairement son appartenance partisane, et son argumentaire est constitué d’éléments connus pour avoir été produits dans le passé, à répétition, par l’homme qu’il s’évertue à élever au-dessus de Macky Sall.
Ils ont pris la responsabilité de procéder à une comparaison entre Idrissa Seck et Macky Sall, je ne saurais leur répondre en dehors de cette approche comparative.
Macky Sall – Idrissa Seck, parlons en !
M Diédhiou parle d’une « promotion fulgurante de Macky (qui) a toute l’empreinte du tout puissant Idrissa Seck », en se référant à deux faits. Il cite sa « nomination au poste de directeur de PETROSEN et une responsabilisation au niveau de PDS au poste de président de la cellule des cadres et intellectuels ».
Soumettons cette affirmation de base dont découle toutes les autres à l’épreuve des faits, et voyons ce qu’il va en rester.
Macky Sall qui a célébré son 50ème anniversaire il y a juste 2 semaines, a effectivement un parcours riche, bien rempli à son âge. En cela, je comprends l’admiration ou/et le ressentiment ayant amené M. Diédhiou à parler de « promotion fulgurante ».
Cette « promotion fulgurante », Macky Sall la doit à l’Unique Tout Puissant, le Créateur et Maître de l’Univers qui distribue la fortune à ses créatures en fonction de critères qui lui sont propres.
Ce Tout Puissant a permis à Macky Sall d’avoir fait des études sans entraves entre Foundiougne, Fatick et Kaolack où il décrocha son bac C, succès suivi par son admission à l’Institut des Sciences de la Terre (IST) de la Faculté des Sciences de l’Université de Dakar (actuelle Université Cheikh Anta Diop), ce qui lui permit, en 1988, après 5 ans d’études, d’avoir en poche son diplôme d’ingénieur – géologue à l’âge de 27 ans.
Au début de l’année 1989, Macky Sall sera admis aux Phosphates de Thiès, pour un stage qui durera un an, et qui prendra fin lorsqu’il fut appelé à PETROSEN, une entreprise publique qui lui offrit un emploi avant de l’envoyer faire une spécialisation à l’Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs de Paris de l’Institut Français du Pétrole (IFP).
Les 16 mois d’études de Macky Sall dans cet établissement post universitaire d’élite lui permettront de rentrer au Sénégal en 1993 avec un Certificat d’Etudes de Spécialisation (CES) qui lui confère le niveau d’études de bac + 6 voire 7.
Dès son retour, Macky Sall sera promu en cette même année 1993, chef de la division Banques de données de PETROSEN, alors qu’il venait de boucler ses 31 ans. Il occupera cette fonction jusqu’en 2000, année à laquelle il fut promu directeur général de la même entreprise.
Sur le plan de l’engagement militant, Abdou Karim Diédhiou et ses commanditaires, n’ayant certainement pas vécu à titre personnel la grande époque des idéologies de gauche, en manifestent une vision erronée, très éloignée de la réalité qui faisait de cette voie un passage obligé pour une formation politique de qualité.
Macky Sall en tout cas, apprécie à leur juste valeur, les années formatrices qu’il a passées dans la gauche, au même titre que son engagement syndical estudiantin qui lui a permis de présider l’Amicale de l’IST pendant ses années d’études là-bas.
La carrière politique de Macky Sall se poursuivra au PDS où il a milité au début de l’année 1989, à la fin de ses 5 années d’études à l’IST. Je donne à titre d’indication, sur ce point précis, le fait que le jour où Macky est allé rencontrer Wade pour la 1ère fois chez lui au Point E, pour lui exprimer sa décision de s’engager politiquement à ses côtés, il est parti de son domicile à Mermoz, et a offert au leader du PDS un exemplaire de son mémoire de fin d’études de l’IST, preuve qu’il avait déjà terminé ses études et ne saurait en aucune manière être compté parmi ceux-là à qui Wade a payé des études et a contribué à leur formation.
Cette même année 1989, un mois après la matérialisation de son militantisme au PDS, Macky Sall, admis dans la Coordination des cadres du PDS dirigée à l’époque par Cheikh Touré, se retrouvait président de la commission Energie et Mines de cette structure. C’est là où je l’ai connu.
Toujours cette même année 1989, trois mois après sa rencontre avec Wade, marquant le début de son engagement au PDS, Macky Sall faisait son entrée au Secrétariat national, à l’époque instance de direction du parti.
Macky Sall exercera ces responsabilités nationales dans la structure des élites et dans l’instance de direction du PDS pendant 6 ans sans connaître Idrissa Seck qui, à cette époque-là, n’était connu ni des réunions de la CIS, ni de celles du Secrétariat national. Et c’est seulement en 1995, que les deux hommes se rencontrèrent pour la 1ère fois et ont été présentés par Alioune Badara Niang, militant historique du PDS et oncle ou cousin de Seck. C’était à la veille de l’entrée dans le gouvernement du président Abdou Diouf, de quatre ministres du PDS au nombre desquels Idrissa Seck lui-même, qui réapparaissait ainsi dans les rangs du parti, après en être sorti dans l’après élection de 1988, élections à l’occasion desquelles il avait fait sa première apparition dans le PDS.
Je m’arrête ici pour démasquer une imposture : le mythe du militantisme de 25 ans d’Idrissa Seck au PDS avant l’alternance est l’une des plus grosses falsifications de l’histoire de ce parti. Lorsque Wade amena Seck à la veille des élections de février 1988, personne parmi les responsables et militants du parti ne le connaissait auparavant. Et lui-même, à cette époque-là, a trop insisté sur un fait, pour que cela puisse être éludé aujourd’hui par de simples bavardages prétentieux : il ne cessait de déclarer qu’il n’était pas militant du PDS, mais qu’il était juste un technicien recruté par Wade pour la campagne électorale, et qu’après les élections il retournerait à ses préoccupations. C’est ce qu’il fit, et c’est pour cette raison que lorsque Macky Sall arrivait dans le parti en 1989, lui Seck n’y était pas ; et quand Macky arborait ses galons de secrétaire national pendant les 5 premières années, Idrissa Seck ne figurait pas dans ce cercle restreint représentant le gouvernement du parti
Toujours pour l’histoire, la désignation d’Idrissa Seck à des fonctions ministérielles n’a pas manqué de susciter des frustrations dans les rangs du parti, parce que jusqu’à cette période-là, il n’était pas connu comme militant. Ces informations sont vérifiables auprès de n’importe quel responsable du PDS ayant vécu l’histoire de ce parti pendant la décennie « 90 ».
Pour revenir à la biographie politique de Macky Sall, c’est au terme de sa 6ème année de militantisme au PDS, que Wade lui demanda d’aller militer à Fatick d’où il était originaire, pour renforcer la base en perspective des élections locales qui s’annonçaient.
Macky qui militait jusqu’alors à la 3ème fédération de Dakar englobant Mermoz, quartier où il habitait, exécuta cette directive et alla militer à Fatick où il fut désigné la même année, en 1996, secrétaire général adjoint de la fédération. Je signale qu’à cette époque-là, Idrissa Seck n’avait encore aucun titre politique au sein du PDS, sinon que sa position de ministre lui conférait la qualité de membre de droit du secrétariat national où il est entré en 1995 pour y trouver Macky Sall qui y était déjà depuis 1989.
Il faudra attendre 1997 pour qu’Idrissa Seck, bénéficiant de la liquidation de l’héritage politique de feu Boubacar Sall, décédé quelques années plus tôt, accède à ses premières véritables responsabilités politiques, d’abord à la tête de la fédération de Thiès, puis à la tête de la convention régionale de Thiès. Dans la même période, en 1998, Macky Sall de son côté est désigné à la tête de la convention régionale de Fatick en même temps qu’il devenait président de la structure des cadres du PDS devenue Cercle Initiatives et Stratégie (CIS), en remplacement de Kader Sow qui avait succédé à Cheikh Touré en 1996.
Cette année 1998 marque aussi l’accession d’Idrissa Seck à de véritables responsabilités nationales dans le parti avec l’éviction de Ousmane Ngom, jusque-là numéro 2, en sa faveur. On se rappelle encore les propos de feu Tidiane Sow de Khombole, celui-là qui parlait à la télé pour le compte du PDS. De Idrissa Seck, il disait : « Avec Idy, un politicien n’a que deux places possibles : dans sa poche ou dans son viseur ».
Au total, à la date du 19 mars 2000, au moment de l’arrivée du PDS au pouvoir, Macky Sall avait derrière lui 11 ans de militantisme dans ce parti, ainsi remplis :
11 ans de responsabilités en tant que secrétaire national dans la direction du parti ;
11 ans de responsabilité dans la structure des cadres dont 9 ans comme président de commission et 2 ans comme président de la structure même ;
Près de 5 ans comme secrétaire général adjoint de la fédération de Fatick ;
2 ans comme secrétaire général de la convention régionale de Fatick.
Au lendemain de la victoire du 19 mars 2000, c’est ce Macky Sall là qui faisait tellement peur à Idrissa Seck le beau parleur au cursus confidentiel et douteux, que ce dernier n’hésita pas à user de son influence réelle, dans ce contexte, pour l’écarter du gouvernement, malgré son profil académique peu courant dans le PDS à l’époque (la pénurie de cadres n’avait-elle pas poussé à nommer des ministres dont le CV a fait scandale par la suite ?), son parcours et ses galons politiques qu’aucun autre responsable dans le parti ne dépassait.
Le patron des cadres du PDS, patron d’une des 10 régions politiques du pays, membre du gouvernement du parti depuis 11 ans, dut se contenter d’une promotion interne dans l’entreprise publique qui l’employait depuis 10 ans et où il était déjà chef de division depuis 8 ans ou encore 8 ans avant l’arrivée du PDS au pouvoir. Par la simple volonté d’Idrissa Seck qui nourrissait –et nourrit encore- une sainte aversion pour ceux qui ont fait des études avérées
On voit ici que contrairement à ce que laisse entendre Abdou Karim Diédhiou, il n’y a nullement coïncidence entre la désignation de Macky comme président des cadres, intervenue en 1998 alors que le PDS était encore dans l’opposition, et sa nomination comme directeur général de PETROSEN, qui a eu lieu en 2000, avec l’arrivée du parti au pouvoir.
La nomination de Macky Sall au ministère des Mines en 2001 se fit contre la volonté d’Idrissa Seck, comme toutes les autres promotions que Macky Sall obtiendra.
L’on se souvient de la fermeture controversée des carrières de Thiès, en 2003, alors qu’Idrissa Seck venait d’étrenner son fauteuil de Premier ministre, et de la querelle qui s’en suivit en conseil des ministres, entre ce Premier ministre et le ministre d’Etat en charges des Mines qu’était Macky Sall. C’était le point d’exacerbation d’une tension jusque-là latente entre un ambitieux prétentieux et sans consistance autre que sa capacité de mystification et son sens de l’imposture, et un cadre brillant et militant établi ayant suffisamment prouvé son autonomie de pensée et d’action, en qui le premier a toujours perçu une menace réelle pour ses desseins de prise de contrôle et de caporalisation du système qu’ils partageaient.
Si je devais me résumer, je dirais à l’intention d’Abdou Karim Diédhiou et de ses commanditaires qu’en termes de profil académique, de parcours politique et aussi de parcours institutionnel, pour ce qui est du connu et du vécu des Sénégalais, Macky Sall, 50 ans, dont près de 30 de militantisme politique et syndical dans différents cadres et à différents niveaux de responsabilité, plusieurs fois ministre technique, puis Premier ministre aux réalisations impressionnantes, disposant aussi d’une expérience parlementaire à son niveau le plus élevé, dépasse de loin Idrissa Seck 52 ans, militant tardif, éternel parachuté, qui n’a jamais exercé un mandat électif national, dont la seule expérience de ministère technique renvoie au département du Commerce sous Abdou Diouf avec comme unique fait d’armes, la controverse sur l’autorisation d’importation de véhicules d’occasion et qui demeure le seul Premier ministre sans bilan dans l’histoire du Sénégal.
Et j’invite M. Diédhiou, ou tout autre qui pourrait être commis à réagir à la présente, à édifier les Sénégalais sur la biographie d’Idrissa Seck, avec des informations précises.
En particulier, l’opinion aimerait savoir quels sont les états de service authentiques et prouvés de M Seck au sein du PDS à l’époque de l’opposition ; et aussi quels sont ses titres académiques. Quels sont les diplômes qu’il a obtenus après le bac ? Dans quels instituts, écoles supérieures ou universités ? En quelles années exactement ? On en a assez des CV libellés en termes de : « a fréquenté…… ». Même le cireur qui pose son tabouret devant l’institut pour y officier peut dire qu’il fréquente ce lieu. Ce qui fait le CV, c’est la formation et le diplôme.
Qu’on ne s’y trompe pas, la prétention et la langue mielleuse ne font pas la compétence, et la légitimité ne se bâtit pas sur la falsification et l’imposture.
La dernière différence entre les deux hommes politiques susmentionnés réside dans la retenue –j’allais dire la tenue. On ne peut pas diriger une famille quand on en révèle les moindres secrets, et quand on ne peut se taire devant un micro tendu.
Je suis très gêné de devoir faire ces rappels, mais tant que durera cette stupide bataille contre les moulins à vent, mon devoir sera de recadrer Don Quichotte de la Manche.
Abdourahmane Ndiaye
Conseiller Politique de Macky Sall
Secrétaire Administratif de l’APR