« Avoir du bon sens est inné. Avoir suffisamment de bon sens fait le génie. »
George Bernard Shaw
Barthélémy Dias : Héros disiez-vous ? Non, victime plutôt !
Point n’est besoin de retracer le film de la journée, tristement célèbre, du 22 Décembre 2011. Toujours est-il, qu’au lendemain de ces événements, ayant découlé sur une perte en vie humaine regrettable, force est de constater qu’ à l’occasion du congrès du peuple, qui se tenait à la place de l’Obélisque, peu après 18 heures, les congressistes, très déterminés contre toute atteinte ou plutôt tout recul démocratique de notre jeune nation, ont accueilli , exceptionnellement et triomphalement, le Maire de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, victime d’agression, la veille de cette manifestation : scandant Barth…
Paradoxal non ?
Un tel fait relèverait, d’ordinaire, de la pure fiction. En effet, on n’avait jamais assisté, auparavant, à un accueil aussi héroïque réservé à un présumé « coupable ». Eu égard à une éducation rigoureuse qu’on a tendance à inculquer aux jeunes sénégalais, avec des vertus cardinales de : ngor, joom , foula, fayda … Le paradoxe, lié à cet accueil, découle du fait que les gens ont très tôt situé les responsabilités ( ils ne jugent pas et ne condamnent pas non plus puisqu’ils ne sont pas habilités à le faire). Etant donné qu’il n’y aurait jamais eu riposte, encore moins meurtre, s’il n’y avait pas agression. Une telle agression mise à l’actif de nervis, qui, au sens premier du terme désigne, selon le dictionnaire Le Robert « un homme de main, tueur ». Ces nervis ne constituent que de jeunes sportifs, des lutteurs, en mal de contrats juteux encore moins de combats médiatisés à la solde exclusive de caciques zélés du régime actuel, recrutés pour des miettes. Acceptant de donner des vacances à leur bon sens, et quittant ainsi la paisible banlieue dakaroise où il fait bon vivre jusque-là, pour organiser un sit-in devant une institution dont ils ne devraient réclamer aucun compte. Le fait est que, les seules personnes habilitées à assiéger la mairie de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, demeurent les habitants de cette localité. En outre, la présence sur les lieux d’officiers de police et la retransmission très tôt des faits, en direct, sur des radios de la place, bien avant l’homicide relèvent forcément du paradoxe. Aux dernières nouvelles, seuls deux nervis seraient incarcérés et placés sous mandat de dépôt, fait somme toute paradoxal, car deux agresseurs ne pousseraient vraisemblablement pas M. Le Maire à ne pas aller plus loin que le mur.
Pourquoi Barthélémy ?
Le choix de la personne à agresser (rappelons au passage qu’avant la tentative de saccager la Mairie de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, les mêmes nervis avaient fait un détour chez le Professeur Abdoulaye Bathily, pour l’intimider), s’expliquerait par le simple fait que le jeune Maire Barthélémy Dias empêche les détenteurs du pouvoir actuel de dormir avec ses slogans aux titres accrocheurs du genre : « Wade dégage », « Karim ferme-la », « Libérez Malick Noél Seck», « Waxx waxxett »… La truculence du responsable des jeunesses socialistes n’est plus à démontrer. Son franc-parler dérange le pouvoir en place. Sa détermination face à ses adversaires politiques pousse ces derniers à le provoquer se servant de toutes sortes de prétextes (incidents à la cité Claudel, à Tambacounda…). De tels aspects expliqueraient sûrement le choix opéré sur cette mairie et non toutes les autres qui se trouvent dans la capitale.
Qui s’explique(nt) s’implique(nt) ?
Ils ont été nombreux, à justifier leur décision d’opérer une minute de silence à la mémoire de Ndiaga Diouf, certes victime en ces circonstances malheureuses mais non moins nervi. Durant l’émission Grand Jury de Mamoudou Ibra Kane, le président du Sénat , M. Pape Diop, trouve une telle initiative inconvenante ; créant une pseudo-polémique avec le porte-parole du parti démocratique sénégalais. L’actuel Ministre de l’intérieur, dont la partialité n’est plus à démontrer puisqu’il a lu la résolution du congrès du PDS, s’est permis de s’immiscer dans le dossier, révélant ainsi des éléments de l’enquête, chargeant du coup le « principal suspect », qui devrait normalement bénéficier de la présomption d’innocence . Maître Ousmane Ngom a réfuté la thèse de la légitime défense dont se prévalaient Barthelemy Dias et ce pool d’avocats constitué pour sa défense. Quelques heures après, le patron de la police, se rebiffe, assurant qu’il n’y parlerait plus, étant donné, toujours selon le Ministre, qu’il ne connaissait rien du dossier, affirmant par ricochet qu’il faudrait appeler un chat, un chat en ces termes « kou guiss nén ni néna ngui». Par ailleurs, le Ministre-conseiller auprès du président de la république, M. Serigne Mbacké Ndiaye,dans sa malencontreuse sortie du mercredi 28 Décembre 2011, assure que l’Etat ne protégera personne. De telles immixtions, dans le cours d’un dossier, pendant devant la justice, dénotent l’absence de posture républicaine imputable à ces responsables politiques (aux passés tumultueux) précités.
Suite logique d’une impunité décennale ?
Depuis 2OOO, les scandales relatifs aux droits humains se présentent en cascades. La mort de l’étudiant Balla Gaye est restée impunie, bien que sa famille réclame toujours que justice soit faite. Sur un tout autre point, l’agression de Talla Sylla, responsable politique, qui traine toujours les séquelles de cette attaque barbare, s’inscrit dans ce sillage. Le saccage, des locaux des journaux L’As et 24 heures chrono, de même que l’agression du défenseur des droits humains Alioune Tine font partie du lot des antécédents forts déplorables. Même si les commanditaires sont clairement démasqués par des enquêtes menées, par moments, par la gendarmerie, ces derniers sont protégés par les plus hautes autorités de ce pays. Celles-ci n’hésitant pas à décorer, le député-agresseur, à l’assemblée nationale, du tonitruant avocat-député Maître Elhadji Diouf. On a ouï-dire que Monsieur Famara Senghor avait bénéficié d’une promotion. Il y’a quelques mois déjà, avaient lieu les événements de Sangalkam avec la mort du jeune Malick Bâ. Très vite, le Président de la République avait reçu la délégation de la famille de la victime, étouffant ainsi l’affaire, du fait de la théorie de la légitime défense.
Fait exceptionnel ?
Rien ne saurait justifier la mort d’une personne. Cependant, il faudrait situer les responsabilités. L’attitude républicaine consisterait à se respecter dans l’adversité politique. Dans ce cas d’espèce, on n’assisterait pas à cette supposée tentative d’intimidation, et cet enrôlement de jeunes chômeurs en mal d’occupation. Il faudrait démasquer les commanditaires et arrêter les autres nervis qui avaient participé à l’attaque. En somme, Barth… est victime d’un complot ourdi quelque part au Sénégal par des adversaires politiques mal intentionnés. Le rôle d’exemplarité des personnes adultes en prendra un sacré coup car on se croirait dans un scénario écrit. Barthélémy Dias ne tuerait jamais sciemment une personne, ayant eu à détenir par devers lui une arme du fait d’une autorisation, il en faisait usage juste pour se tirer d’affaire (avec des tirs de sommation). L’affaire Barthélémy Dias demeure un problème politique auquel il faudrait trouver une réponse politique. M. Ousmane Tanor Dieng a apporté la précision qui sied, car il s’agit bien, selon ses propos de l ’affaire, « de l’assaut de la mairie d’arrondissement de Sicap-Mermoz-Sacré cœur par des nervis armés à la solde du Pds ».
Non à toute tentative de musellement !
M. DIALLO IBNOU Professeur de Lettres
ibndiallo@gmail.com
George Bernard Shaw
Barthélémy Dias : Héros disiez-vous ? Non, victime plutôt !
Point n’est besoin de retracer le film de la journée, tristement célèbre, du 22 Décembre 2011. Toujours est-il, qu’au lendemain de ces événements, ayant découlé sur une perte en vie humaine regrettable, force est de constater qu’ à l’occasion du congrès du peuple, qui se tenait à la place de l’Obélisque, peu après 18 heures, les congressistes, très déterminés contre toute atteinte ou plutôt tout recul démocratique de notre jeune nation, ont accueilli , exceptionnellement et triomphalement, le Maire de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, victime d’agression, la veille de cette manifestation : scandant Barth…
Paradoxal non ?
Un tel fait relèverait, d’ordinaire, de la pure fiction. En effet, on n’avait jamais assisté, auparavant, à un accueil aussi héroïque réservé à un présumé « coupable ». Eu égard à une éducation rigoureuse qu’on a tendance à inculquer aux jeunes sénégalais, avec des vertus cardinales de : ngor, joom , foula, fayda … Le paradoxe, lié à cet accueil, découle du fait que les gens ont très tôt situé les responsabilités ( ils ne jugent pas et ne condamnent pas non plus puisqu’ils ne sont pas habilités à le faire). Etant donné qu’il n’y aurait jamais eu riposte, encore moins meurtre, s’il n’y avait pas agression. Une telle agression mise à l’actif de nervis, qui, au sens premier du terme désigne, selon le dictionnaire Le Robert « un homme de main, tueur ». Ces nervis ne constituent que de jeunes sportifs, des lutteurs, en mal de contrats juteux encore moins de combats médiatisés à la solde exclusive de caciques zélés du régime actuel, recrutés pour des miettes. Acceptant de donner des vacances à leur bon sens, et quittant ainsi la paisible banlieue dakaroise où il fait bon vivre jusque-là, pour organiser un sit-in devant une institution dont ils ne devraient réclamer aucun compte. Le fait est que, les seules personnes habilitées à assiéger la mairie de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, demeurent les habitants de cette localité. En outre, la présence sur les lieux d’officiers de police et la retransmission très tôt des faits, en direct, sur des radios de la place, bien avant l’homicide relèvent forcément du paradoxe. Aux dernières nouvelles, seuls deux nervis seraient incarcérés et placés sous mandat de dépôt, fait somme toute paradoxal, car deux agresseurs ne pousseraient vraisemblablement pas M. Le Maire à ne pas aller plus loin que le mur.
Pourquoi Barthélémy ?
Le choix de la personne à agresser (rappelons au passage qu’avant la tentative de saccager la Mairie de Sicap-Mermoz-Sacré-Cœur, les mêmes nervis avaient fait un détour chez le Professeur Abdoulaye Bathily, pour l’intimider), s’expliquerait par le simple fait que le jeune Maire Barthélémy Dias empêche les détenteurs du pouvoir actuel de dormir avec ses slogans aux titres accrocheurs du genre : « Wade dégage », « Karim ferme-la », « Libérez Malick Noél Seck», « Waxx waxxett »… La truculence du responsable des jeunesses socialistes n’est plus à démontrer. Son franc-parler dérange le pouvoir en place. Sa détermination face à ses adversaires politiques pousse ces derniers à le provoquer se servant de toutes sortes de prétextes (incidents à la cité Claudel, à Tambacounda…). De tels aspects expliqueraient sûrement le choix opéré sur cette mairie et non toutes les autres qui se trouvent dans la capitale.
Qui s’explique(nt) s’implique(nt) ?
Ils ont été nombreux, à justifier leur décision d’opérer une minute de silence à la mémoire de Ndiaga Diouf, certes victime en ces circonstances malheureuses mais non moins nervi. Durant l’émission Grand Jury de Mamoudou Ibra Kane, le président du Sénat , M. Pape Diop, trouve une telle initiative inconvenante ; créant une pseudo-polémique avec le porte-parole du parti démocratique sénégalais. L’actuel Ministre de l’intérieur, dont la partialité n’est plus à démontrer puisqu’il a lu la résolution du congrès du PDS, s’est permis de s’immiscer dans le dossier, révélant ainsi des éléments de l’enquête, chargeant du coup le « principal suspect », qui devrait normalement bénéficier de la présomption d’innocence . Maître Ousmane Ngom a réfuté la thèse de la légitime défense dont se prévalaient Barthelemy Dias et ce pool d’avocats constitué pour sa défense. Quelques heures après, le patron de la police, se rebiffe, assurant qu’il n’y parlerait plus, étant donné, toujours selon le Ministre, qu’il ne connaissait rien du dossier, affirmant par ricochet qu’il faudrait appeler un chat, un chat en ces termes « kou guiss nén ni néna ngui». Par ailleurs, le Ministre-conseiller auprès du président de la république, M. Serigne Mbacké Ndiaye,dans sa malencontreuse sortie du mercredi 28 Décembre 2011, assure que l’Etat ne protégera personne. De telles immixtions, dans le cours d’un dossier, pendant devant la justice, dénotent l’absence de posture républicaine imputable à ces responsables politiques (aux passés tumultueux) précités.
Suite logique d’une impunité décennale ?
Depuis 2OOO, les scandales relatifs aux droits humains se présentent en cascades. La mort de l’étudiant Balla Gaye est restée impunie, bien que sa famille réclame toujours que justice soit faite. Sur un tout autre point, l’agression de Talla Sylla, responsable politique, qui traine toujours les séquelles de cette attaque barbare, s’inscrit dans ce sillage. Le saccage, des locaux des journaux L’As et 24 heures chrono, de même que l’agression du défenseur des droits humains Alioune Tine font partie du lot des antécédents forts déplorables. Même si les commanditaires sont clairement démasqués par des enquêtes menées, par moments, par la gendarmerie, ces derniers sont protégés par les plus hautes autorités de ce pays. Celles-ci n’hésitant pas à décorer, le député-agresseur, à l’assemblée nationale, du tonitruant avocat-député Maître Elhadji Diouf. On a ouï-dire que Monsieur Famara Senghor avait bénéficié d’une promotion. Il y’a quelques mois déjà, avaient lieu les événements de Sangalkam avec la mort du jeune Malick Bâ. Très vite, le Président de la République avait reçu la délégation de la famille de la victime, étouffant ainsi l’affaire, du fait de la théorie de la légitime défense.
Fait exceptionnel ?
Rien ne saurait justifier la mort d’une personne. Cependant, il faudrait situer les responsabilités. L’attitude républicaine consisterait à se respecter dans l’adversité politique. Dans ce cas d’espèce, on n’assisterait pas à cette supposée tentative d’intimidation, et cet enrôlement de jeunes chômeurs en mal d’occupation. Il faudrait démasquer les commanditaires et arrêter les autres nervis qui avaient participé à l’attaque. En somme, Barth… est victime d’un complot ourdi quelque part au Sénégal par des adversaires politiques mal intentionnés. Le rôle d’exemplarité des personnes adultes en prendra un sacré coup car on se croirait dans un scénario écrit. Barthélémy Dias ne tuerait jamais sciemment une personne, ayant eu à détenir par devers lui une arme du fait d’une autorisation, il en faisait usage juste pour se tirer d’affaire (avec des tirs de sommation). L’affaire Barthélémy Dias demeure un problème politique auquel il faudrait trouver une réponse politique. M. Ousmane Tanor Dieng a apporté la précision qui sied, car il s’agit bien, selon ses propos de l ’affaire, « de l’assaut de la mairie d’arrondissement de Sicap-Mermoz-Sacré cœur par des nervis armés à la solde du Pds ».
Non à toute tentative de musellement !
M. DIALLO IBNOU Professeur de Lettres
ibndiallo@gmail.com
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